Monnaie: on reparle de la dévaluation du F CFA
Par Le quotidien de l'économie - 21/11/2016
Sur RFI, dans le cadre de l’émission «Eco d’ici, Eco d’ailleurs», le prospectiviste togolais Kako Nubukpo a fait une déclaration sur la possibilité d’une dévaluation du FCFA en 2018.
Kako Nubukpo économiste et ancien ministre de la Prospective du Togo fonde son analyse sur la baisse des cours du pétrole préjudiciable pour les pays de la zone franc à commencer par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Le 12 novembre 2016, sur les antennes de Radio France internationale dans le cadre de l’émission «Eco d’ici, Eco d’ailleurs», le prospectiviste togolais a fait une déclaration sur la possibilité d’une dévaluation du FCFA dans deux ans. Le facteur négatif en cause est la baisse des cours du pétrole sur le marché international. Depuis 2014, que l’on note une chute des prix de l’or noir, les ressources budgétaires des différents pays de la Cemac sont particulièrement touchées.
A partir d’une étude faite par Kako Nubukpo au sein des économies de la Cemac fortement dépendante des ressources pétrolières, leur réserve de change a baissé de 13% sur un an. Avec pour conséquence que «bientôt, on ne parlera plus de réserves massives auprès du trésor français, mais d’absence de réserves» prédit Kako Nubukpo, l’ancien ministre de la Prospective du Togo.
Dans l’hypothèse d’une dévaluation du FCFA dans deux ans, que deviendra cette monnaie pour une économique en nette expansion comme la Côte d’Ivoire? s’interroge l’économiste togolais face à d’autres économistes réunis autour de Jean-Pierre Boris, le présentateur de l’émission «Eco d’ici, Eco d’ailleurs» sur RFI le 12 novembre 2016.
Il faut donc des études prospectives très affinées au sein des économies de la zone franc pour s’ajuster face à la conjoncture internationale en mutation permanente. Et c’est la question de la pertinence du FCFA qui est davantage posée dans son ensemble. Kako Nubukpo, l’un des coordonnateurs du livre collectif intitulé «Sortir l'Afrique de la servitude monétaire. A qui profite le franc CFA?» pense que «globalement il faut dire qu’il y a une élite essentiellement africaine qui profite des avantages du CFA». Il est noté des avantages liés à la capacité à faire partir les capitaux de la zone franc vers la zone euro sans coût alors qu’il serait plus approprié de réinvestir les profits générés au sein de la zone.
A partir d’une étude faite par Kako Nubukpo au sein des économies de la Cemac fortement dépendante des ressources pétrolières, leur réserve de change a baissé de 13% sur un an. Avec pour conséquence que «bientôt, on ne parlera plus de réserves massives auprès du trésor français, mais d’absence de réserves» prédit Kako Nubukpo, l’ancien ministre de la Prospective du Togo.
Dans l’hypothèse d’une dévaluation du FCFA dans deux ans, que deviendra cette monnaie pour une économique en nette expansion comme la Côte d’Ivoire? s’interroge l’économiste togolais face à d’autres économistes réunis autour de Jean-Pierre Boris, le présentateur de l’émission «Eco d’ici, Eco d’ailleurs» sur RFI le 12 novembre 2016.
Il faut donc des études prospectives très affinées au sein des économies de la zone franc pour s’ajuster face à la conjoncture internationale en mutation permanente. Et c’est la question de la pertinence du FCFA qui est davantage posée dans son ensemble. Kako Nubukpo, l’un des coordonnateurs du livre collectif intitulé «Sortir l'Afrique de la servitude monétaire. A qui profite le franc CFA?» pense que «globalement il faut dire qu’il y a une élite essentiellement africaine qui profite des avantages du CFA». Il est noté des avantages liés à la capacité à faire partir les capitaux de la zone franc vers la zone euro sans coût alors qu’il serait plus approprié de réinvestir les profits générés au sein de la zone.

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Evasion des ressources financières
«Le FCFA c’est quatre choses, il y a la parité fixe entre le CFA et l’euro, il y a aussi la garantie de convertibilité entre le CFA et l’euro, il y a la libre circulation de capitaux entre la zone franc et la zone Euro, et la centralisation des réserves de changes» explique l’économiste togolais. Et la conséquence est qu’avec «tous ces éléments sans contrôle, ce qui se passe c’est que vous pouvez sans trop de difficultés rapatrier des fonds de la zone franc vers la zone Euro».
A titre illustratif, l’on apprend au cours de l’émission «Eco d’ici, Eco d’ailleurs» qu’en Guinée Equatoriale par exemple, quand vous prenez le revenu national brut de ce pays, c'est-à-dire, une fois qu’on a payé la propriété du capital, ce revenu n’est plus que la moitié du PIB annuel de la Guinée équatoriale. C'est-à-dire que la moitié de la richesse produite chaque année en Guinée équatoriale sort de façon tout à fait licite, légale pour rémunérer le capital qui n’appartient pas aux Equato-guinéens. Donc la Guinée Equatoriale va avoir beaucoup d’activités dans son pays, mais sera toujours étonné de voir dans son panier que rien ne change. Une analyse tempérée par Etienne Giros, président délégué du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN).
Pour cet ancien du groupe Bolloré, la transférabilité des fonds est certes reconnue par des textes, mais la pratique est plus ou moins longue. Toutefois, le président délégué du CIAN affirme «plus que de rapatrier les fonds, je vois plutôt un avantage pour l’investissement». D’autant que le domaine de la transformation est encore inexploité dans les 14 pays de la zone franc. Le délégué du CIAN pense aussi que le problème du FCFA n’est pas le fait d’être une monnaie unique, le problème c’est son taux de change. D’où l’interrogation sur la compatibilité entre une monnaie chère comme l’euro et les problèmes de développement en Afrique.
Diversifier le panier des monnaies
Alors que tout porte à croire qu’il faut un nouveau souffle monétaire dans la zone franc, Gilles Dufrénot, professeur d’économie à l’université Aix Marseille pense que le FCFA doit être abordé dans tous ces aspects. Il y a la question de l’arrimage d’une politique monétaire pour le développement, l’inflation, la croissance dans un contexte de sous développement généralisé dans lequel se trouve une bonne franche des pays de la zone franc.
L’économiste français pense aussi que les pays de la zone CFA doivent garder une monnaie commune tout en recherchant la définition d’un nouveau régime, à commencer par diversifier le panier des monnaies. La flexibilité monétaire qui résultera de cette option permettra aux différentes économies de la zone franc de limiter les effets d’une dévaluation comme celle de janvier 1994. Avec une dévaluation de l’ordre de 50%, elle est considérée comme brutale pour les économies engagées à cette période dans une rigueur des finances publiques en matière d’ajustement réel. 22 ans après, les pays de la zone CFA n’ont pas toujours réussi à améliorer l’environnement économique ayant conduit à la dévaluation de 1994.
«Le FCFA c’est quatre choses, il y a la parité fixe entre le CFA et l’euro, il y a aussi la garantie de convertibilité entre le CFA et l’euro, il y a la libre circulation de capitaux entre la zone franc et la zone Euro, et la centralisation des réserves de changes» explique l’économiste togolais. Et la conséquence est qu’avec «tous ces éléments sans contrôle, ce qui se passe c’est que vous pouvez sans trop de difficultés rapatrier des fonds de la zone franc vers la zone Euro».
A titre illustratif, l’on apprend au cours de l’émission «Eco d’ici, Eco d’ailleurs» qu’en Guinée Equatoriale par exemple, quand vous prenez le revenu national brut de ce pays, c'est-à-dire, une fois qu’on a payé la propriété du capital, ce revenu n’est plus que la moitié du PIB annuel de la Guinée équatoriale. C'est-à-dire que la moitié de la richesse produite chaque année en Guinée équatoriale sort de façon tout à fait licite, légale pour rémunérer le capital qui n’appartient pas aux Equato-guinéens. Donc la Guinée Equatoriale va avoir beaucoup d’activités dans son pays, mais sera toujours étonné de voir dans son panier que rien ne change. Une analyse tempérée par Etienne Giros, président délégué du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN).
Pour cet ancien du groupe Bolloré, la transférabilité des fonds est certes reconnue par des textes, mais la pratique est plus ou moins longue. Toutefois, le président délégué du CIAN affirme «plus que de rapatrier les fonds, je vois plutôt un avantage pour l’investissement». D’autant que le domaine de la transformation est encore inexploité dans les 14 pays de la zone franc. Le délégué du CIAN pense aussi que le problème du FCFA n’est pas le fait d’être une monnaie unique, le problème c’est son taux de change. D’où l’interrogation sur la compatibilité entre une monnaie chère comme l’euro et les problèmes de développement en Afrique.
Diversifier le panier des monnaies
Alors que tout porte à croire qu’il faut un nouveau souffle monétaire dans la zone franc, Gilles Dufrénot, professeur d’économie à l’université Aix Marseille pense que le FCFA doit être abordé dans tous ces aspects. Il y a la question de l’arrimage d’une politique monétaire pour le développement, l’inflation, la croissance dans un contexte de sous développement généralisé dans lequel se trouve une bonne franche des pays de la zone franc.
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