Putsch déjoué : un ballet diplomatique autour de l’affaire
Par AFP - 29/01/2018
En fin de mois de décembre dernier, le gouvernement de la Guinée Equatoriale a annoncé avoir déjouée un coup d’Etat formaté contre lui
Déplacements ministériels et présidentiels, “consultations” et négociations en coulisses… : un vrai ballet diplomatique est en cours autour de la Guinée équatoriale depuis la tentative de “coup d’Etat” que Malabo affirme avoir déjouée fin décembre, sur fond de tensions régionales quant aux complicités et motivations des auteurs de ce putsch raté.
Vendredi, le président en exercice de l’Union africaine (UA), le président guinéen Alpha Condé, a fait étape quelques heures à Malabo avant d’aller en Ethiopie pour le sommet de l’organisation continentale, signe de l’importance des conséquences de l‘événement.
Début janvier, Malabo a annoncé avoir déjoué un “coup d’Etat”, après qu’une trentaine d’hommes armés étrangers – des Tchadiens, des Centrafricains et des Soudanais – eurent été arrêtés fin décembre au Cameroun, au carrefour des trois frontières entre la Guinée, le Cameroun et le Gabon.
Ces “mercenaires”, selon Malabo, voulaient attaquer le chef de l’Etat, qui se trouvait dans son palais de Koete Mongomo, à une cinquantaine de kilomètres de ce carrefour des trois frontières. Aucune autre information indépendante de celles transmises par les médias d’Etat guinéens n’a filtré.
Vendredi, le président en exercice de l’Union africaine (UA), le président guinéen Alpha Condé, a fait étape quelques heures à Malabo avant d’aller en Ethiopie pour le sommet de l’organisation continentale, signe de l’importance des conséquences de l‘événement.
Début janvier, Malabo a annoncé avoir déjoué un “coup d’Etat”, après qu’une trentaine d’hommes armés étrangers – des Tchadiens, des Centrafricains et des Soudanais – eurent été arrêtés fin décembre au Cameroun, au carrefour des trois frontières entre la Guinée, le Cameroun et le Gabon.
Ces “mercenaires”, selon Malabo, voulaient attaquer le chef de l’Etat, qui se trouvait dans son palais de Koete Mongomo, à une cinquantaine de kilomètres de ce carrefour des trois frontières. Aucune autre information indépendante de celles transmises par les médias d’Etat guinéens n’a filtré.

© AFP
De nombreux doutes et zones d’ombre perdurent sur les motivations et les soutiens qu’auraient eus ces hommes. Mais l’importance numérique des Centrafricains dans le groupe et le fait que le présumé cerveau de ce groupe soit un Tchadien ont donné à l’affaire une inédite dimension régionale.
Peu après l’annonce du “coup d’Etat” déjoué, le ministre tchadien des Affaires étrangères est venu à Malabo apporter le soutien de N’Djamena et mettre en garde contre une “menace sérieuse de déstabilisation dans toute la sous-région d’Afrique centrale”.
A sa suite, des délégations gabonaise, congolaise et de l’ONU sont venues déminer le terrain à Malabo. Le 10, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a lui-même fait un déplacement express de quelques heures en Guinée équatoriale, dans un avion dépêché par Malabo, selon une source diplomatique.
Convoqué
Touadéra “a été convoqué par le président” Teodoro Obiang, estime un observateur qui ajoute que Malabo “veut que des têtes tombent”.
A Bangui, l’affaire fait jaser: les groupes armés de l’ex-Séléka, qui avait pris le pouvoir en 2013 avant d’en être chassée en 2014, ont été ciblés par Obiang comme étant complices, et le frère d’un proche du président Touadéra fait partie des hommes arrêtés fin décembre au Cameroun.
Cette implication du frère de Sani Yalo, “financier de la campagne de Touadéra, pourrait avoir des retombées à Bangui et effrayer le président centrafricain”, analyse une source onusienne. “La RCA bénéficie habituellement d’un soutien de la Guinée à plusieurs niveaux, notamment sur la récente formation à Malabo d’officiers qui seront affectés à la garde présidentielle” centrafricaine, souligne cette source.
Touadéra a envoyé mi-janvier une importante délégation ministérielle, composée des ministres de la Sécurité, de la Justice et de la Défense, à Yaoundé rencontrer les autorités camerounaises, alors que le sort de la trentaine d’hommes armés arrêtés fin décembre au Cameroun dont M. Yalo reste inconnu à ce jour.
Sont-ils toujours à Yaoundé, ou ont-ils été extradés vers Malabo? Aucune information n’a filtré sur la rencontre entre autorités centrafricaines et camerounaises. Quelques jours auparavant, c‘était le ministre des Affaires étrangères équato-guinéen qui était reçu à Yaoundé.
Peu après l’annonce du “coup d’Etat” déjoué, le ministre tchadien des Affaires étrangères est venu à Malabo apporter le soutien de N’Djamena et mettre en garde contre une “menace sérieuse de déstabilisation dans toute la sous-région d’Afrique centrale”.
A sa suite, des délégations gabonaise, congolaise et de l’ONU sont venues déminer le terrain à Malabo. Le 10, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a lui-même fait un déplacement express de quelques heures en Guinée équatoriale, dans un avion dépêché par Malabo, selon une source diplomatique.
Convoqué
Touadéra “a été convoqué par le président” Teodoro Obiang, estime un observateur qui ajoute que Malabo “veut que des têtes tombent”.
A Bangui, l’affaire fait jaser: les groupes armés de l’ex-Séléka, qui avait pris le pouvoir en 2013 avant d’en être chassée en 2014, ont été ciblés par Obiang comme étant complices, et le frère d’un proche du président Touadéra fait partie des hommes arrêtés fin décembre au Cameroun.
Cette implication du frère de Sani Yalo, “financier de la campagne de Touadéra, pourrait avoir des retombées à Bangui et effrayer le président centrafricain”, analyse une source onusienne. “La RCA bénéficie habituellement d’un soutien de la Guinée à plusieurs niveaux, notamment sur la récente formation à Malabo d’officiers qui seront affectés à la garde présidentielle” centrafricaine, souligne cette source.
Touadéra a envoyé mi-janvier une importante délégation ministérielle, composée des ministres de la Sécurité, de la Justice et de la Défense, à Yaoundé rencontrer les autorités camerounaises, alors que le sort de la trentaine d’hommes armés arrêtés fin décembre au Cameroun dont M. Yalo reste inconnu à ce jour.
Sont-ils toujours à Yaoundé, ou ont-ils été extradés vers Malabo? Aucune information n’a filtré sur la rencontre entre autorités centrafricaines et camerounaises. Quelques jours auparavant, c‘était le ministre des Affaires étrangères équato-guinéen qui était reçu à Yaoundé.

© journaldemalabo.com
Le président tchadien Idriss Deby accusé d'avoir été au courant
Dissiper les malentendus
Après l’arrestation à Douala fin décembre de Mahamat Kodo Bani, présenté comme le “cerveau” de l’opération par des sources camerounaises, des rumeurs avaient enflé sur ses liens supposés avec la Séléka: “nous ne connaissons pas cet homme”, a martelé en réponse à l’AFP le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), un groupe armé centrafricain et ancien fer de lance de l’ex-coalition Séléka.
M. Kodo Bani a été présenté par des sources sécuritaires camerounaises comme un ancien général de l’armée tchadienne et ex-membre de la sécurité du président Idriss Déby Itno, déclenchant l’ire de N’Djamena qui n’a pas tardé à démentir.
“Le fameux auteur du coup d’Etat manqué en Guinée n’est pas un membre de la sécurité présidentielle ni un général”, a ainsi affirmé à l’AFP une source au ministère de la Défense tchadien, pour qui M. Kodo Bani n’est qu’un “commandant radié de l’armée”.
Fin janvier, un nouvel émissaire guinéen est venu apporter un message au président Déby pour “dissiper les malentendus”, selon une source haut placée du régime de Malabo. Ces “malentendus” ont aussi été évoqués vendredi, lors de la rencontre entre les présidents Condé et Obiang.
Tous ces va-et-vient sont “intrigants”, résume une autre source onusienne. A ce jour, la principale conséquence connue de cette tentative de “coup d’Etat” est l’abandon par Malabo de l’accord de libre-circulation en Afrique centrale. Un accord qui avait été enfin ratifié, après plus de quinze ans de négociations.
Après l’arrestation à Douala fin décembre de Mahamat Kodo Bani, présenté comme le “cerveau” de l’opération par des sources camerounaises, des rumeurs avaient enflé sur ses liens supposés avec la Séléka: “nous ne connaissons pas cet homme”, a martelé en réponse à l’AFP le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), un groupe armé centrafricain et ancien fer de lance de l’ex-coalition Séléka.
M. Kodo Bani a été présenté par des sources sécuritaires camerounaises comme un ancien général de l’armée tchadienne et ex-membre de la sécurité du président Idriss Déby Itno, déclenchant l’ire de N’Djamena qui n’a pas tardé à démentir.
“Le fameux auteur du coup d’Etat manqué en Guinée n’est pas un membre de la sécurité présidentielle ni un général”, a ainsi affirmé à l’AFP une source au ministère de la Défense tchadien, pour qui M. Kodo Bani n’est qu’un “commandant radié de l’armée”.
Fin janvier, un nouvel émissaire guinéen est venu apporter un message au président Déby pour “dissiper les malentendus”, selon une source haut placée du régime de Malabo. Ces “malentendus” ont aussi été évoqués vendredi, lors de la rencontre entre les présidents Condé et Obiang.
Tous ces va-et-vient sont “intrigants”, résume une autre source onusienne. A ce jour, la principale conséquence connue de cette tentative de “coup d’Etat” est l’abandon par Malabo de l’accord de libre-circulation en Afrique centrale. Un accord qui avait été enfin ratifié, après plus de quinze ans de négociations.
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