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La presse marocaine décrypte le discours royal

Le discours adressé samedi par le Roi Mohammed VI à l'occasion du 69ème anniversaire de la Révolution du Roi et…

Le discours adressé samedi par le Roi Mohammed VI à l’occasion du 69ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple est le sujet principal traité par les quotidiens marocains parus ce lundi.+Aujourd’hui Le Maroc+ écrit que le discours royal a rappelé que la question du Sahara marocain est « déterminante », d’autant plus que le Maroc attend de ses partenaires une “plus grande clarté” de leur positionnement sur la question du Sahara marocain.

Les positions “ambiguës” de certains partenaires, traditionnels ou nouveaux, sur l’affaire du Sahara commencent à susciter des interrogations auprès du peuple marocain sur les vrais amis du Royaume et ceux qui profitent de la situation, relève le quotidien.

Pour ces pays “probablement dépassés” par les événements ou bien voulant ménager les adversaires directs du Maroc, “le temps est venu pour faire un choix”, écrit-il, estimant “inconcevable” d’être avec le Maroc dans les coulisses profitant des partenariats économiques et des marchés publics juteux, puis jouer à la neutralité positive ou bien ressasser un discours qui ne convainc plus personne sur une solution juste et équitable.

Même son de cloche chez +l’Économiste+, qui estime que le message royal est limpide, étant donné que le dossier du Sahara “est le prisme à travers lequel le Maroc traite avec ses partenaires” et que c’est à cette aune que le Royaume mesure désormais la nature de ses partenariats.

Le signal est donc donné aux partenaires dont la position reste ambigüe de clarifier leur positionnement “de manière qui ne prête à aucune équivoque”, note-t-il.

“L’idée est de les inciter à sortir de la zone grise confortable et de cesser de vaciller, au gré des circonstances. Autrement dit, choisir son camp”, explique-t-il.

+L’Opinion+ évoque la “force” du lien qui unit indéfectiblement les Marocains du monde à leur patrie et leur engagement de faire du Maroc une nation prospère.

Pour la publication, cette “richesse patriotique”, n’étant ni infinie, encore moins inépuisable, devrait être entretenue et encouragée, premièrement, et comme l’a bien ordonné le Souverain lors de son discours, à travers la mise en place d’un mécanisme dédié capable d’appuyer les initiatives et les projets de ces Marocains.

L’enjeu est “décisif” du moment que la communauté marocaine à l’étranger est la première ressource en devises du Maroc, dépassant même le tourisme, secteur pivot de l’économie nationale, estime-t-il.

Mais l’inclusion des MRE passe également par la participation effective à la scène politique et à l’élaboration des politiques publiques spécifiques à cette communauté, ajoute-t-il.

+Assabah+, qui reprend des extraits du discours royal, souligne que le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international et l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats que le Royaume établit.

Ainsi, poursuit le quotidien, le Souverain a adressé un message clair à certains pays comptant parmi les partenaires traditionnels ou nouveaux du Maroc qui affichent des positions «ambiguës» au sujet de la question du Sahara marocain, les appelant à clarifier et revoir le fond de leur positionnement, qui ne doit prêter à aucune équivoque.

Selon le journal, ce message est spécifiquement adressé à certains pays, avec à leur tête la France. La position de ce pays relativement à la question du Sahara est aujourd’hui dépassée, même en Europe. Elle reste encore très timide, relève le quotidien. La France est donc appelée à faire montre de plus de courage et surtout d’une position politique au niveau de celle des Etats-Unis, de l’Espagne, de l’Allemagne et même du Royaume-Uni qui vient d’exprimer son soutien au Maroc.

 

Ce dernier pays s’y est d’ailleurs pris de manière assez timide, commençant d’abord par diffuser la carte complète du Maroc dans ses administrations et ses médias publics. L’autre pays également évoqué implicitement dans ce discours, estime le quotidien, est Israël qui vient d’affirmer son soutien franc à la marocanité du Sahara. De la Chine, dont le Maroc a soutenu l’intégrité territoriale à plusieurs reprises et lors de multiples crises mondiales, le Royaume attend également une position aussi ferme que franche vis-à-vis de son intégrité territoriale.

+Al Akhbar+ titre « Le temps de la clarté ». Le quotidien arabophone reprend la phrase dans laquelle le souverain affirme que le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère désormais ses rapports avec les autres pays, tout en précisant que c’est une phrase lourde de sens.

Le quotidien indique ainsi que le Royaume exige désormais une clarté dans la position de ses partenaires. Sans la citer, le discours, estime-t-il, fait allusion à la France. Un pays auquel le Maroc est lié par des relations stratégiques, sécuritaires, économiques et commerciales. Ce pays, pour garder son statut, est appelé aujourd’hui à ne plus jouer sur les deux tableaux. C’est donc un message, conclut l’éditorialiste, que le Souverain a adressé à la France et que les décideurs de ce pays devront prendre en considération.

En reprenant cette même phrase, le quotidien +Al Ahdath Al Maghribia+ parle, lui, d’une « vision pertinente ». « Nous estimons, ou plutôt nous sommes convaincus, qu’il n’y a pas de message plus clair », écrit le quotidien. Les partenaires avec lesquels le Maroc a décidé de faire un bout de chemin doivent comprendre définitivement cette donne. Ils doivent surtout comprendre pourquoi le Royaume insiste pour faire du dossier du Sahara le prisme à travers lequel il considère son environnement international, et l’élément essentiel à travers lequel il mesure la sincérité de ses amitiés et l’efficacité de ses partenariats, enchaine-t-il.

Le Maroc a pu résister pendant un demi-siècle et, malgré toutes les difficultés qu’il a pu rencontrer, il n’a jamais changé sa position. Le Sahara est marocain et le restera. Un point c’est tout. Telle a toujours été sa position. Nous parlons d’un pays, poursuit le quotidien, qui a construit et continue de construire sa stratégie de développement sur ce que représente pour lui cette partie de son territoire.