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L’Afrique peut-elle convaincre Poutine à mettre fin à la guerre en Ukraine ?

Ces derniers jours, les chefs d'Etat africains ont fait bloc pour convaincre le dirigeant russe, Vladimir Poutine, d'observer un cessez-le-feu…

Ces derniers jours, les chefs d’Etat africains ont fait bloc pour convaincre le dirigeant russe, Vladimir Poutine, d’observer un cessez-le-feu avec son voisin ukrainien.L’invasion de l’Ukraine par la Russie entre dans son 13e jour et fait beaucoup de victimes notamment des civils. Mais Poutine écoutera-t-il les appels tacites d’un certain nombre de dirigeants africains pour mettre fin à la guerre ?

Alors que le reste du monde, sous l’impulsion des gouvernements occidentaux, a condamné la Russie pour son invasion de l’Ukraine et imposé des sanctions en menaçant de les renforcer, les dirigeants africains se sont généralement montrés réticents, en particulier ceux qui entretiennent des liens étroits avec M. Poutine.

Plusieurs pays du continent africain entretiennent des liens diplomatiques et commerciaux étroits avec la Russie de M. Poutine, qui a mené une offensive de charme sur le continent ces dernières années grâce au sommet Russie-Afrique, dont la première édition s’est tenue en 2019. Le prochain se tiendra plus tard dans l’année.

La solidité de ces relations est mise à l’épreuve par le conflit russo-ukrainien.

Ces derniers jours, au moins deux dirigeants, bien que parlant depuis une position de neutralité, ont essayé de convaincre Poutine de mettre fin aux hostilités.

Les présidents égyptien et sénégalais Abdel Fattah al-Sisi et Macky Sall se sont entretenus avec l’homme fort de Moscou pour tenter de lui faire comprendre la nécessité de cesser les hostilités et d’engager des pourparlers avec l’Ukraine, pays que son armée a envahi le 24 février.

M. Sisi a déclaré que si ses entretiens avec le dirigeant russe visaient principalement à cimenter les liens entre le Caire et Moscou, ils portaient également sur le caractère désespéré du conflit actuel d’un point de vue civil et sur la nécessité de suspendre l’invasion de ce pays pour permettre des pourparlers en vue d’un cessez-le-feu définitif.

Le dirigeant égyptien est connu pour avoir entretenu des liens étroits avec M. Poutine et ce serait un énorme coup de propagande pour lui si ses paroles constituaient bien plus qu’un écho lointain face au tambour de la guerre qui résonne à Moscou.

Poutine a prêté une oreille attentive à Macky Sall, qui a profité de son nouveau statut de président en exercice de l’Union africaine pour lui demander de mettre fin aux hostilités.

Heureux de ses progrès, le bureau de M. Sall s’est réjoui sur Twitter de la nature des entretiens avec Poutine, qui a été félicité pour « sa volonté de maintenir le dialogue en vue d’une issue négociée au conflit ».

Il reste à savoir si les paroles de Sisi et Sall finiront par porter leurs fruits, là où les sanctions occidentales n’ont pas réussi à dissuader Poutine de poursuivre le conflit.