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Les médias numériques ivoiriens invités à «filtrer» les commentaires des internautes

L'Observatoire des médias numériques de Côte d'Ivoire (OMENCI) invite, les entreprises de presse numérique à «filtrer» les commentaires par l'entremise…

L’Observatoire des médias numériques de Côte d’Ivoire (OMENCI) invite, les entreprises de presse numérique à «filtrer» les commentaires par l’entremise d’un modérateur, dans son rapport de juillet 2021 sur les manquements à la déontologie.

Face aux « commentaires diffamatoires et injurieux », le Comité de monitoring de l’Omenci annonce que « désormais il tiendra compte des commentaires désobligeants des internautes, (ainsi que les) commentaires qui engagent l’auteur de l’article et le média ». 

La loi de décembre 2017 portant régime juridique de la presse en Côte d’Ivoire fait obligation aux entreprises de presse numérique de disposer d’un modérateur.

« Le Comité encourage les médias numériques à filtrer les commentaires par l’entremise d’un modérateur », indique le rapport dans un point sur les manquements relevés notamment sur la période du 1er au 31 juillet 2021. 

Sur 15 médias monitorés entre le 1er et le 31 juillet 2021, des manquements ont été relevés dans deux médias. Ces manquements ont été enregistrés dans quatre articles.

Ces entorses à la déontologie portent essentiellement sur la violation de l’article 11 du Code de déontologie du journaliste qui réfute la publication d’images ne portant pas atteinte à la dignité et à l’honneur, et de l’article 7 qui appelle à faire la différence entre la communication (publireportage…) et l’information. 

En outre, l’article 15 de la Charte des professionnels des médias recommande que le journaliste doit changer le nom, et mettre un bandeau ou un masque sur le visage de l’enfant accusé ou coupable d’un crime.

Concernant le premier article, le Comité de monitoring de l’Observatoire des médias numériques de Côte d’Ivoire (OMENCI)   a épinglé le média du fait « des commentaires diffamatoires et injurieux en l’endroit de l’ex-Première dame Simone Gbagbo». 

L’article est intitulé «  Côte d’Ivoire : Simone Gbagbo désormais libre de tout mouvement, son mandat d’arrêt international levé par la CPI ». Plusieurs commentaires font état de piques lancés entre des internautes.  

Quant au deuxième article, intitulé « Un candidat présumé fraudeur au Bac épinglé à Tanda », il lui est reproché la violation de l’article 11 du Code de déontologie qui requiert de ne jamais publier d’image sans s’être préalablement assuré qu’elle ne porte pas atteinte à la dignité et à l’honneur.

Selon l’observatoire, « le titre est contraire au contenu de l’article ». Celui qui est présenté par le titre comme fraudeur est plutôt une personne âgée ayant réussi à son examen de BAC, ce qui a pour conséquence de spolier l’image de la personne et de semer la confusion dans la tête du lecteur.

« En deuxième lieu, la photo d’illustration utilisée par le média épinglé est une photo d’un article » d’un autre média  sur le même sujet, mentionne l’Observatoire des médias numériques de Côte d’Ivoire (OMENCI).

L’entreprise de presse numérique indexée affiche dans un autre papier, en titre, « Commercialisation de vins mousseux de qualité: Œnophile présente sa gamme de vins mousseux Imperial Spirit et ses ambassadeurs ». Pour l’OMENCI, il faut faire la nuance entre le publireportage et l’information.

Dans un troisième factuel intitulé « Un candidat au BAC découvert avec de la drogue à Grand-Bassam », l’observatoire relève qu’un autre média a violé l’article 15 de la Charte qui recommande de changer le nom et mettre un bandeau ou un masque sur le visage de l’enfant accusé ou coupable d’un crime.

L’Observatoire des médias numériques de Côte d’Ivoire (OMENCI) fait remarquer que l’image d’illustration utilisée par ce média numérique est « une image d’élèves faisant le rang pour rentrer en classe, et il aurait fallu la flouter ».  

L’OMENCI est un organe technique du Réseau des professionnels de la presse en ligne de Côte d’Ivoire (REPPRELCI), la faîtière de la presse numérique ivoirienne. Il est dirigé par un secrétaire exécutif, nommé par le président du REPPRELCI.

L’observatoire, doté d’un règlement intérieur, a pour missions de faire le monitoring des médias numériques de Côte d’Ivoire, de veiller au respect de l’éthique et de la déontologie, promouvoir la liberté de la presse, contribuer à la labellisation des médias numériques et assurer la médiation.