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Madagascar bénéficie d’une aide de taille pour lutter contre la sécheresse

Le gouvernement malgache a récemment reçu un chèque de 2,13 millions de dollars américains de la Société d'assurance de la…

Le gouvernement malgache a récemment reçu un chèque de 2,13 millions de dollars américains de la Société d’assurance de la Mutuelle panafricaine de gestion des risques (ARC) pour couvrir la perte des moyens de subsistance de sa population causée par les catastrophes climatiques.Ce paiement de l’ARC est « la prime d’une assurance contre la sécheresse souscrite par Madagascar avec le soutien de la Banque africaine de développement (Bad) à travers l’Initiative africaine de financement des risques de catastrophe (Adrifi) », explique un communiqué reçu à APA ce mercredi.

L’Adrifi a financé « la totalité de la prime d’assurance pour l’année 2019-2020 en vue du transfert souverain du risque de sécheresse pour la Grande Île ».

Le paiement des indemnités sera effectué afin de protéger la vie et les moyens de subsistance de 600.000 personnes vulnérables touchées par la sécheresse. L’objectif est de « les empêcher de recourir à un mécanisme d’adaptation nuisible, comme la consommation de leurs semences, la vente de matériel agricole, les déplacements internes ou la migration forcée ». À Madagascar, les mauvaises récoltes de la saison qui vient de s’achever ont rendu vulnérables ces populations.

Au cours de la cérémonie de réception du chèque, le ministre malgache de l’Économie et des Finances, Richard Randriamandrato a déclaré : « La mutuelle d’assurance panafricaine de gestion de risque aux sécheresses est une des solutions pérennes pour renforcer les efforts du gouvernement et des partenaires dans le Grand Sud de Madagascar et témoigne l’entraide entre les pays amis africains à faire face aux catastrophes naturelles plus particulièrement la sécheresse ».

Poursuivant, M. Randriamandrato a souligné que ce mécanisme permettra à son pays « de sécuriser l’environnement des agriculteurs et les moyens de subsistance des populations vulnérables dans le Grand Sud, victime de la sécheresse récurrente ainsi que de conserver leur capital de production ».

À le croire, les interventions précoces à mettre en œuvre avec ce fonds seront axées sur le transfert monétaire et ACT (Argent Contre Travail) pour 15.000 ménages vulnérables, l’appui nutritionnel pour 2000 enfants de moins de 5 ans et l’approvisionnement en eau de 84.000 ménages.

En raison de sa position géographique, Madagascar est confronté à divers chocs climatiques : cyclones, inondations, sécheresse… dont les conséquences dévastatrices exercent une pression sur les finances publiques et la croissance du PIB réel.

Partant de là,« le renforcement de ce mécanisme d’assurance ne fait que favoriser la mise en œuvre de la Politique et de la Stratégie Nationale de la Gestion des Risques et des Catastrophes à Madagascar notamment la promotion de la résilience financière face aux aléas climatiques », a soutenu le ministre de l’Économie et des Finances.

Selon la Bad, les catastrophes naturelles survenues en 2017 dans cette île de l’océan Indien ont causé environ 420 millions de dollars américains de dommages collatéraux.

C’est la raison pour laquelle, Madagascar a intégré, en octobre 2019, le Groupe VI de pays assurés par l’ARC contre les risques de sécheresse pour la campagne agricole 2019-2020, au titre des pays pilotes du programme Adrifi.

De son côté, le sous-secrétaire général des Nations Unies et Directeur Général de la Mutuelle panafricaine de gestion des risques, Mohamed Beavogui, a fait savoir que « le versement d’indemnité effectué par l’ARC pour soutenir la population touchée par la sécheresse dans le Grand Sud de Madagascar a été rendu possible par le leadership et l’engagement du gouvernement (malgache) à protéger sa population ».

L’agriculture, constituant environ 25% du Produit Intérieur Brut (PIB) de Madagascar, emploie 78% de la population active. C’est un secteur très important pour le développement socio-économique du pays.

« Notre objectif, en travaillant avec les États membres pour fournir une assurance contre les risques de catastrophe, est de promouvoir la résilience et de fournir une protection financière à la population vulnérable en cas de péril », a indiqué le Directeur exécutif de la Société d’assurance de l’ARC, Lesley Ndlovu.

En mars 2017, l’ARC et la Bad ont paraphé un protocole d’accord pour aider les États africains à gérer les risques de catastrophe naturelle et à être mieux préparés à répondre de manière efficace aux risques liés au climat qui affectent gravement le continent.

C’est dans ce cadre que l’institution financière a apporté son appui au gouvernement malgache pour le règlement de sa prime d’assurance sur une période de cinq ans (2019-2023) à travers le programme Adrifi.

« Le versement de l’indemnité, moyennant le contrat d’assurance, arrive à point nommé, Madagascar étant également confronté au défi de la pandémie de Covid-19. Cela montre que les programmes de transfert des risques sont à même d’aider les pays à gérer les catastrophes liées au climat et à desserrer la pression sur les finances publiques lorsque de multiples crises se produisent », a affirmé Jennifer Blanke, la vice-présidente chargée de l’agriculture, du développement humain et social au sein de la Banque africaine de développement.

L’ARC, appuyée par le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Suède, la Suisse, le Canada, la France, la Fondation Rockefeller et les États-Unis, aide les États membres de l’Union Africaine (UA) à réduire les risques de pertes et de dommages causés par les événements météorologiques extrêmes affectant les populations africaines en apportant, à travers une assurance souveraine des risques de catastrophe, des réponses ciblées aux catastrophes naturelles de manière plus opportune, économique, objective et transparente.

Depuis 2014, 45 contrats d’assurance ont été signés par les États membres de l’ARC. Cela représente 83 millions dollars américains de primes versées pour une couverture d’assurance totale de 602 millions de dollars américains en vue de la protection de 54 millions de personnes vulnérables dans les pays participants.