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Sommet Turquie- Afrique : Ankara veut s’affirmer davantage sur le continent

Le troisième sommet entre la Turquie et l'Afrique qui s'ouvre ce vendredi à Ankara (Turquie) est l'occasion pour Recep Tayyip…

Le troisième sommet entre la Turquie et l’Afrique qui s’ouvre ce vendredi à Ankara (Turquie) est l’occasion pour Recep Tayyip Erdogan de d’affirmer la percée de son pays sur le continent.Une présence tous azimuts sur le continent, plusieurs accords de coopération signés ces dernières années, et une influence de plus en plus grandissante sur le continent africain. La Turquie est en train de trouver en l’Afrique, une opportunité gigantesque après son isolement de la scène internationale.

Conscient des enjeux économiques et géopolitiques, Ankara entend conforter sa percée fulgurante sur le continent africain avec ce troisième sommet qui va réunir une quarantaine de hauts responsables dont treize chefs d’Etat.

Pendant deux jours (17 et 18 décembre), l’Afrique sera à l’honneur avec des thématiques sur l’économie et la sécurité qui seront au cœur des échanges. Face à l’isolationnisme européen et la chute vertigineuse de sa devise qui a perdu depuis le début de l’année 45% de sa valeur par rapport au dollar, l’Afrique apparaît marché vital pour Erdogan pour étendre son influence diplomatique et surtout donner un second souffle à son économie.

L’Afrique, un terrain que le président turc connaît à merveille ces dernières années pour y avoir effectué plus d’une trentaine de visites en 2021. Recep Tayyip Erdogan déroule sa « politique d’ouverture » vers le continent adoptée par son prédécesseur en 1998 en tissant de solides liens avec plusieurs pays africains.

Coopération économique et sécurité au cœur des échanges

Lors de la dernière décennie, le nombre d’ambassades turques en Afrique est passé de 12 à 42 ambassades, l’aide au développement turc a été revue à la hausse et la compagnie aérienne Turkish Airlines qui ne desservait que 4 destinations africaines en 2008, propose aujourd’hui 51 destinations dans 33 pays du continent.

Au plan économique, la présence industrielle turque peut se mesurer dans le secteur des infrastructures, de l’énergie, du textile, de la machinerie, des meubles, des appareils domestiques et des mines. Selon les données officielles de la Turquie, l’Afrique représente aujourd’hui 21% du chiffre d’affaires des entrepreneurs turcs qui ont pu, ces dernières années, réaliser 1 150 projets pour une valeur cumulée de 65 milliards de dollars dans différents pays africains. A l’instar des grandes puissances qui considèrent l’Afrique comme un marché en pleine croissance, la Turquie veut à son tour étendre ses tentacules.

Au plan sécuritaire, Ankara compte sur ses drones de combat et ses équipements militaires à moindre coût pour s’ouvrir davantage au marché africain. Une occasion pour la 17ème puissance économique mondiale de promouvoir ses équipements militaires et ses armements auprès des Etats africains avec des conditions d’acquisition plus souples. La sécurité est l’autre point phare de ce troisième sommet avec les dirigeants africains après l’économie.

L’objectif d’Erdogan au sortir de ce sommet, est de valider un nouveau programme sur cinq ans qui permettra de doubler les échanges commerciaux (25,3 milliards en 2020) pour le faire porter à 50 milliards de dollars.