InternationalAFP




Soudan du Sud: le chef rebelle Riek Machar a été nommé vice-président

Le chef rebelle sud-soudanais Riek Machar a été nommé officiellement premier vice-président vendredi soir et prêtera serment samedi, selon un…

Le chef rebelle sud-soudanais Riek Machar a été nommé officiellement premier vice-président vendredi soir et prêtera serment samedi, selon un décret lu à la télévision.

Le président Salva Kiir et M. Machar sont convenus jeudi de former un gouvernement d’union nationale à la date butoir de samedi, pour tenter de mettre fin à six années d’une guerre civile dévastatrice.

M. Machar, qui a déjà été vice-président par deux fois entre 2011 et 2013, puis brièvement en 2016, devait initialement prêter serment vendredi. Mais la cérémonie a finalement été repoussée à samedi.

« Aujourd’hui (vendredi), son excellence le président publiera un décret présidentiel pour la nomination des vice-présidents et la dissolution des institutions à l’échelon national et régional », avait indiqué à l’AFP le ministre de l’Information, Michael Makuei.

Conformément à l’accord de paix signé en septembre 2018, M. Machar deviendra premier vice-président. Pour les quatre autres postes de vice-président, un consensus a été atteint seulement pour trois: un vice-président actuel et ancien allié de M. Machar, Taban Deng Gai, James Wani Igga du parti de M. Kiir, et Rebecca Nyandeng, ancienne ministre et ancienne alliée de M. Kiir devenue opposante.

« Les vice-présidents prêteront serment demain (samedi) et ensuite nous continuerons le processus pour la nomination du gouvernement, des gouverneurs des 10 États et des trois administrateurs en chef des zones administratives », a ajouté M. Makuei.

La formation d’un gouvernement d’union nationale était le point clé de l’accord de paix de 2018 et la date limite pour y parvenir avait été fixée au 22 février.

Les deux précédents échéances pour former ce gouvernement n’avaient pas été respectées, des désaccords persistant sur la création d’une armée nationale unifiée, le nombre d’États régionaux et les garanties portant sur la sécurité de M. Machar.

La proposition de M. Kiir dimanche de revenir à un système fédéral de 10 États, au lieu de 32, plus trois « zones administratives » (Ruweng, Pibor et Abyei), a contribué à débloquer la situation.

M. Machar a d’abord rejeté cette concession du président, en contestant le statut proposé de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, mais sans que cela empêche l’accord sur le gouvernement.

Les deux hommes « continueront à résoudre le problème » une fois le gouvernement formé, a précisé vendredi à l’AFP Manawa Peter Gatkuoth, l’un des porte-parole de M. Machar.

Ce dernier vivait en exil depuis l’échec d’une précédente tentative de gouvernement d’union en 2016, qui avait pris fin abruptement quand d’intenses combats avaient opposé ses troupes à celles de M. Kiir à Juba.

Le président Kiir a annoncé jeudi que ses hommes seraient chargés de la sécurité de la capitale, ainsi que de celle de M. Machar.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

Le conflit, marqué par des atrocités, dont des meurtres et des viols, a fait en six ans plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.