L’IFC signe un partenariat avec OCP Africa pour renforcer les filières du riz en Côte d’Ivoire et du millet au Sénégal

La Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, annonce la mise en place d’un partenariat avec OCP Africa, filiale du Groupe marocain OCP, leader mondial du marché du phosphate et de ses produits dérivés, en vue de renforcer les filières du riz en Côte d’Ivoire et du millet au Sénégal et de contribuer à l’amélioration du niveau de vie de milliers de petits producteurs, indique lundi un communiqué du groupe OCP parvenu à APA.Ces cultures, indispensables pour garantir la sécurité alimentaire de ces deux pays d’Afrique de l’Ouest, opèrent à des rendements bien inférieurs à leur plein potentiel en raison notamment d’un manque de professionnalisation, de pratiques agricoles inadaptées et d’un accès insuffisant au financement.

Dans le cadre de ce partenariat, IFC va fournir des services-conseils aux agriculteurs et aux groupements agricoles membres du programme Agribooster d’OCP Africa avec l’ambition de faire bénéficier, d’ici 2022, près de 12 000 agriculteurs ivoiriens et sénégalais.

L’objectif de ce projet est de renforcer les compétences techniques, financières et managériales des coopératives et d’améliorer les pratiques agricoles en intégrant des solutions intelligentes relatives au changement climatique pour la gestion de l’eau et des sols.

Aussi, il vise à accélérer la digitalisation des systèmes de paiements dans les deux chaînes de valeur et le développement d’un outil de notation pour améliorer l’accès au financement des agriculteurs.

« Nous sommes très heureux de ce partenariat avec OCP Africa, fervent contributeur au développement de l’agriculture en Afrique, qui vise à promouvoir une agriculture plus responsable et respectueuse de l’environnement, » souligne Xavier Reille, directeur d’IFC pour le Maghreb, citée par le communiqué

« Ce partenariat concrétise notre vision de libérer durablement le potentiel de l’agriculture africaine à travers une approche holistique, impliquant des acteurs clés de la chaîne de valeur, au profit des petits fermiers » indique Mohamed Anouar Jamali, directeur général de OCP Africa.

Filiale du Groupe OCP, leader mondial du marché du phosphate et de ses produits dérivés, OCP Africa, avec qui l’IFC a signé en janvier 2020 un accord de principe en vue d’une collaboration renforcée, est un acteur stratégique en Afrique pour le développement d’une agriculture durable et intelligente qui valorise le travail des petits producteurs et renforce la sécurité alimentaire.

Pour rappel, OCP Africa est une filiale d’OCP, leader mondial dans l’extraction, la valorisation et la commercialisation du phosphate et de ses produits dérivés, notamment les engrais phosphatés. OCP Africa entend contribuer activement au développement agricole du continent africain et envisage de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour y parvenir. Elle développe des solutions d’engrais adaptées aux conditions locales et aux besoins des cultures à travers l’agronomie, la recherche et le développement, le renforcement de capacités et la distribution.

OCP Africa travaille avec des partenaires locaux notamment les gouvernements, les organisations à but non lucratif, des institutions de recherche, les entreprises privées pour connecter les petits fermiers aux services, connaissances et ressources agricoles existantes dont ils ont besoin pour améliorer leur productivité et passer d’une agriculture de subsistance à une agriculture pérenne.

Côte d’Ivoire: Ouattara pose la première pierre de 2 usines de transformation de cacao d’un coût de 216 milliards Fcfa

Le président ivoirien Alassane Ouattara a procédé mardi à la pose de la première pierre pour la construction de deux usines de transformation de cacao à la zone industrielle PK 24, au Nord d’Abidjan, pour un investissement global de 216 milliards Fcfa.Ces deux unités de transformation de fèves de cacao initiées par le Conseil café-cacao, organe de régulation de la filière, devraient être bâties sur deux terrains d’une superficie de 21 hectares chacun, acquis à Abidjan PK 24 et dans la zone industrielle de San-Pedro, dans le Sud-Ouest ivoirien.

Cette pose de la première pierre, marque le lancement et le démarrage des travaux de construction de ces infrastructures prévus durer sur une période de 24 mois. Il sera réalisé grâce à l’appui de la Chine. 

Selon le directeur général du Conseil café-cacao, Yves Brahima Koné, ce projet porte sur trois axes, à savoir la réalisation de deux usines de transformation de cacao de 50.000 tonnes chacune dont l’une à Abidjan (zone industrielle PK 24) et l’autre à San-Pedro. 

En outre, le projet prévoit la construction de deux entrepôts de stockage de 300.000 tonnes en vue de la gestion des stocks de cacao du pays, et d’un centre de formation aux métiers du cacao visant à développer un capital humain en adéquation avec le développement de la filière. 

L’unité de transformation de cacao du complexe industriel de PK 24 devrait permettre le stockage de 140.000 tonnes de fèves de cacao, tandis que l’usine de San-Pedro, ville abritant un port, classé premier exportateur mondial de cacao, devrait lui avoir une capacité de stockage de 160.000 tonnes de fèves de cacao. 

Le projet comprend également la construction d’un laboratoire de biologie pour des recherches dans le secteur de la cacaoculture. Il est par ailleurs prévu des bureaux administratifs d’une holding ( Transcao Industrie Holding et Transcao Négoce), ainsi qu’une résidence d’étudiants.  

Le ministre ivoirien de l’Agriculture et du développement rural, Adjoumani Kouassi, a indiqué que 40% de la production de ces unités de transformation de fèves de cacao « sera destiné au marché chinois ».   

La CNDC, une société chinoise est en charge de la réalisation de ces infrastructures, a fait savoir le ministre ivoirien de l’Agriculture, avant d’ajouter qu' »au terme de la construction, le capital sera ouvert au secteur privé ».

Le président ivoirien Alassane Ouattara s’est félicité de cet investissement « important » qui devrait booster la capacité de transformation des fèves de cacao en Côte d’Ivoire. Le pays vise à court terme transformer 50% de sa production et 100% en 2025. 

La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao avec près de 2 millions de tonnes de fèves, veut à travers ce projet, accroître la capacité de transformation au niveau local, rendre le secteur performant et apte à répondre à la demande interne, tout en créant des emplois et de la richesse. 

Le gouvernement ivoirien, qui a prévu cet investissement à travers le Plan national de développement (PND), ambitionne de renforcer la base de l’industrie cacaoyère, en s’appuyant sur la compétitivité du secteur privé pour impulser sa capacité de transformation de cacao.   

Côte d’Ivoire/Covid-19: la Centrale syndicale Humanisme exige la réintégration des travailleurs licenciés

La Centrale syndicale Humanisme, l’une des principales organisations des travailleurs ivoiriens, a exigé samedi à Abidjan, la réintégration de tous les travailleurs licenciés pour motifs économiques en Côte d’Ivoire pendant la période de la Covid-19. « Nous exigeons la réintégration de tous les travailleurs licenciés pour motifs économiques durant cette période (de la Covid-19). Il faut qu’ils soient réintégrés », a déclaré Mamadou Soro, le secrétaire général de la Centrale syndicale Humanisme peu avant la fin des travaux du premier congrès ordinaire de cette centrale avec à son ordre du jour le renouvellement des instances.

« Nous  ouvrons le dialogue social sur le salaire minimum agricole garanti (SMAG) qui est de 22 000 FCFA dans notre pays. Il faut le relever pour atteindre le même niveau que le  SMIG à 60 000 FCFA», a poursuivi M. Soro, candidat à sa propre succession. 

 Ces assises qui se sont ouvertes la semaine dernière autour du thème : « les travailleurs face à la crise de l’emploi causée par la Covid-19 : quelle riposte?» ont permis d’élaborer le plan d’actions stratégiques 2020-2030 de cette centrale syndicale.

Selon Mamadou Soro, environ 27 000 travailleurs ont été licenciés abusivement en Côte d’Ivoire pendant la crise sanitaire de la Covid-19 et pour le secteur informel, 1 200 000 unités de production informelles sont aux arrêts.

«C’est la reprise de toutes ces activités que nous demandons par des appuis publics conséquents et rapide», a plaidé M. Soro. Par ailleurs, il a demandé aux autorités ivoiriennes d’assouplir les conditions d’éligibilité des entreprises au fonds de soutien Covid-19 mis en place par le gouvernement.

« Nous avons proposé qu’effectivement le gouvernement aille plus loin en assouplissant les conditions d’accès aux fonds Covid-19 destinés aux entreprises de Côte d’Ivoire. Parce que le point que le ministre de l’économie et des finances a fait, indique clairement que seules  29 entreprises ont pu bénéficier de 10 milliards FCFA. Cela veut dire que nous avons constaté ensemble que les conditions d’éligibilité à ces fonds sont trop sélectives», a soutenu M. Soro.

 Dans la foulée, le secrétaire général sortant de la Centrale syndicale Humanisme a appelé à une élection présidentielle apaisée en Côte d’Ivoire estimant que la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011 a été « très éprouvante » pour les travailleurs de Côte d’Ivoire.

Atlantique Assurances indemnise des agriculteurs sinistrés en Côte d’Ivoire

Atlantique Assurances, une filiale du groupe Banque Centrale populaire ( BCP) en partenariat avec la société Ivoire Coton, a procédé au paiement des indemnités aux agriculteurs assurés déclarés sinistrés durant la campagne cotonnière 2019-2020 dans plusieurs localités ivoiriennes, notamment Goulia, Odiénné, Boundiali et M’Bengué.Selon une note d’information transmise jeudi à APA,  ces indemnités visent à dédommager les agriculteurs souscripteurs de l’offre «Atlantique Assur’ Coton» pour des pertes de rendement liées aux conditions météorologiques. A l’occasion de ces cérémonies d’indemnisation, souligne la note,  cette compagnie d’assurance « a réitéré son engagement et sa vocation à apporter une réponse immédiate» permettant de préserver les revenus des assurés en cas de sinistre ». 

Lancée en 2019, cette offre d’assurance « inédite et innovante», est  dédiée au marché de l’assurance agricole en Côte d’Ivoire. Elle couvre l’assuré contre tout risque de baisse de rendement due aux facteurs climatiques, garantissant ainsi le crédit intrant contracté par l’exploitant.

Côte d’Ivoire: réflexion sur un mécanisme de financement pérenne du secteur agricole

Un atelier national de validation d’un mécanisme de financement pérenne de l’agriculture ivoirienne, prévu sur trois jours, s’est ouvert mercredi à Grand-Bassam, une cité balnéaire à 40 Km au Sud-est d’Abidjan.Cette plateforme de réflexion, organisée par le ministère ivoirien de l’Économie et des finances ; et celui de l’Agriculture et du développement rural, réunit des organes des principales filières agricoles. Pour le partage d’expériences ont été invités Le crédit agricole de France et « MIFA » du Togo.

Selon Mme Minatou Coulibaly, présidente du Comité de pilotage, cet atelier vise à mettre en place un mécanisme pérenne financier à vocation agricole, à même de contribuer au financement du secteur agricole ivoirien.

La question de financement de l’agriculture reste une problématique. Dans l’optique de valoriser la  chaîne de valeur agricole du pays, l’Etat ivoirien a commis le Cabinet MCkinsey à l’effet de mener une étude ayant permis de mettre la lumière sur les enjeux majeurs du financement du secteur.

« Le modèle que nous proposons, c’est de créer une banque, mais beaucoup plus que cela », un financement qui prenne en compte les besoins des producteurs et des industriels, a fait savoir M. Siaka Fanny, conseiller au ministère de l’Économie des finances, en charge du secteur financier.

Il s’agit notamment d’ « un modèle de financement de l’agriculture qui va au-delà d’une banque classique agricole» en vue de « prendre en charge totalement tout le circuit de production depuis les intrants jusqu’à la commercialisation», a-t-il poursuivi.

Ce mécanisme devrait permettre de stimuler les PME agricoles. L’Etat de Côte d’Ivoire veut palier les difficultés d’accès des acteurs du secteur agricole au financement. Des banques qui avaient été créés,  telles la BNDA et la BFA, ont, pour problème de gouvernance été fermées. 

Le directeur du Conseil coton-anacarde de Côte d’Ivoire, Adama Coulibaly, a salué ce projet. Car, le secteur agricole est véritablement confronté à un problème de financement. La filière cajou est « orpheline » en termes de mobilisation de ressources de financement.

Pour une usine de transformation de 10.000 tonnes, « vous avez besoin d’au moins 5 milliards Fcfa sur trois à quatre mois pour pouvoir acheter la matière première qui permet de fonctionner le reste de l’année », a -t -il poursuivi.

Pendant plusieurs décennies, la Côte d’Ivoire a consolidé son statut de puissance agricole dans la sous région et à l’échelle mondiale sur des spéculations comme le cacao, l’anacarde ou encore le palmier à huile. 

L’agriculture, en Côte d’Ivoire, contribue pour environ 22% du Produit intérieur brut (PIB) et 40% des recettes d’exportation. Le secteur emploie près de 2/3 de la population active. Toutefois, le secteur reste confronté à la volatilité des prix et le problème d’accès au financement. 

Sénégal : 25% des récoltes perdues à cause du manque d’infrastructures de stockage (étude)

Le Sénégal perd annuellement 25% de ses récoltes à cause du manque d’infrastructures de stockage, révèle une étude de l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) et de l’Agence de régulation des marchés.« (…) les carences des dispositifs de stockage et de conservation font que jusqu’à 25% de pertes de récoltes sont enregistrées chaque année, ce qui signifie que la quasi-totalité (ou une part essentielle) des importations peut être évitée », souligne l’étude portant sur « le mécanisme de collecte de la redevance par l’ARM pour le financement des investissements et l’amélioration des conditions de commercialisation des filières horticoles au Sénégal ».

Pour inverser cette tendance, les chercheurs préconisent de doter les plateformes des agriculteurs de chambres froides en vue d’assurer une bonne conservation des produits sur une longue durée et d’élaborer un plan d’amortissement des immobilisations utilisées dans les plateformes, notamment pour les magasins de stockage, les chambres froides et les équipements de pesage.

L’étude recommande aussi de diversifier la gamme des produits commercialisés par les producteurs au niveau des plateformes (tomates, choux, aubergine, etc.), de veiller au respecter scrupuleux des prix fixés par l’ARM au niveau de toutes les plateformes pour garantir l’équité fiscale tout en évitant toute forme de frustration et de faciliter l’accès des utilisateurs aux IMF et aux établissements financiers avec la signature de convention garantie par l’ARM.

Signature à Abidjan d’un protocole d’accord pour redynamiser la filière rizicole en Côte d’Ivoire

Le ministère ivoirien de la promotion de la riziculture et OCP-Africa, un Groupe marocain, leader mondial sur le marché du phosphate et de ses dérivés, ont signé vendredi à Abidjan, dans le cadre d’un partenariat public-privé, un protocole d’accord visant à redynamiser la filière rizicole en Côte d’Ivoire et contribuer ainsi à l’autosuffisance en riz, a constaté APA sur place.Selon le ministre de la promotion de la riziculture, Gaoussou Touré, ce partenariat « gagnant-gagnant» vient « à point-nommé» car il permettra d’apporter une solution à « l’épineux problème » d’approvisionnement des riziculteurs en engrais de qualité et au meilleur prix. 

Auparavant, il a rappelé la Stratégie nationale de développement de la riziculture ( SNDR 2020-2030) qui a pour objectif majeur d’assurer l’autosuffisance en riz à la Côte d’Ivoire d’ici 2025 et faire du pays, l’un des plus gros exportateurs de riz à l’horizon 2030.

 La mise en oeuvre de cette stratégie, a expliqué M. Touré, permettra entre autres, de basculer progressivement d’une riziculture traditionnelle de subsistance à une riziculture de marché moderne, performante et rentable et de faire du riziculteur ivoirien, un opérateur économique à part entière, un gestionnaire d’une affaire rentable.

 « Je reste persuadé que ce partenariat sera non seulement fructueux, mais porteur d’espoir pour la filière riz ivoirienne», a espéré M. Touré. Avant lui, Benzekri Mohammed, le vice-président Afrique de l’ouest  du Groupe OCP-Africa  a révélé les quatre principaux domaines de coopération sur lesquels porteront l’accord avec le ministère ivoirien de la promotion de la riziculture. 

Il s’agit du développement et la structuration de la chaîne de valeur des activités rizicoles en Côte d’Ivoire, le développement et l’innovation de formules de fertilisants adaptés aux besoins des sols ivoiriens pour une fertilisation raisonnée, le déploiement de formations et de sensibilisation des riziculteurs aux bonnes pratiques agricoles et le développement de la digitalisation pour la sensibilisation et le suivi des riziculteurs aux bonnes pratiques agricoles et à la fertilisation raisonnée en Côte d’Ivoire. 

M. Benzekri a conclu son adresse en réitérant l’engagement de son Groupe à accompagner le secteur ivoirien de la riziculture. Depuis le 04 septembre 2019, le président ivoirien Alassane Ouattara a créer un ministère dédié au riz en vue de permettre à la  Côte d’Ivoire de passer de pays importateur  de riz à pays exportateur.  

Entrée de l’Ethiopie au Centre international des biosciences

L’Ethiopie est devenue le membre le plus récent du Centre international pour l’agriculture et les biosciences (CABI), a rapporté APA vendredi.Le CABI est une organisation intergouvernementale à but non lucratif dont le rôle est d’améliorer l’expertise scientifique en vue de relever les défis agricoles et environnementaux.

Accueillant la nation de la Corne de l’Afrique comme son 50ème pays membre, le PDG de CABI, le Dr Trevor Nicholls, a déclaré que le pays était sur le point d’intégrer la gamme des activités de l’organisme, en participant notamment à son programme de développement mondial.

Le Dr. Nicholls, a confirmé la signature du traité au niveau des Nations Unies sur le CABI par le gouvernement éthiopien.

La demande d’adhésion de l’Ethiopie au CABI a été soutenue par son ministère de l’Agriculture, avec lequel le CABI a entretenu une relation fructueuse.

M. Sani Redi Ahmed, le ministre de l’Agriculture, a déclaré qu’Addis-Abeba s’est engagée à maximiser son potentiel pour assurer une plus grande sécurité alimentaire à ses citoyens et à étendre ses capacités d’exportation de cultures commerciales clés, notamment le café.

« Nous sommes impatients de travailler plus avant avec le CABI en ce qui concerne le développement du commerce, des produits de base et de la chaîne de valeur, et l’accès au marché, tout en cherchant à construire de meilleurs systèmes sanitaires et phytosanitaires (SPS), l’analyse des risques phytosanitaires (ARP) et d’autres aspects de la quarantaine pour la gestion des espèces envahissantes », a-t-il déclaré.

Les autres avantages de l’adhésion comprennent le droit de vote aux conférences d’examen du CABI et aux réunions du Conseil exécutif, ainsi que l’accès à la large gamme de produits, services, programmes et projets du CABI et le renforcement de capacités.

Zimbabwe: le gouvernement restitue les terres des fermiers blancs

Les anciens fermiers blancs du Zimbabwe peuvent maintenant demander à reprendre possession de leurs fermes qui leur ont été enlevées de force il y a environ deux décennies, dans le cadre du programme de réforme agraire du gouvernement, a appris APA mardi.Dans une déclaration conjointe publiée lundi soir, le ministre des Terres et de l’Agriculture, Anxious Masuka et le ministre des Finances, Mthuli Ncube ont déclaré que les anciens propriétaires agricoles intéressés pouvaient « demander par écrit au ministre des Terres, de l’Agriculture, de l’Eau et de la Réinstallation rurale, de remettre le titre de propriété de la parcelle de terres agricoles qui leur ont été retirées de la force ».

« Le gouvernement répondra favorablement à leurs demandes lorsque les circonstances actuelles sur le terrain lui permettront de leur restituer leurs terres », indique le communiqué conjoint.

Il a ajouté que pour permettre aux anciens propriétaires agricoles intéressés de reprendre possession des parcelles de terres, le gouvernement « révoquerait les lettres d’offre des agriculteurs réinstallés occupant actuellement ces parcelles de terre et leur offrirait des terres alternatives ailleurs ».

« Là où la situation actuelle sur le terrain rend impossible la restitution des terres de cette catégorie à ses anciens propriétaires, le gouvernement offrira aux anciens propriétaires agricoles des terres alternatives ailleurs là où ces terres sont disponibles », ont déclaré les ministres.

Cette dernière décision est considérée comme une capitulation des autorités de Harare qui ont insisté pendant des années sur le fait que leur programme controversé d’accaparement des terres, qui a été lancé en 2000 et vu plus de 4.500 fermiers blancs perdre leurs terres, était irréversible.

Il est également considéré comme une tentative du gouvernement zimbabwéen de contourner le paiement d’une compensation aux fermiers blancs pour les améliorations qui avaient été apportées aux propriétés avant qu’elles ne leur soient enlevées.

Cette décision intervient moins d’une semaine après que le président Emmerson Mnangagwa a signé un accord avec les représentants des agriculteurs pour payer 3,5 milliards de dollars américains aux producteurs pour les infrastructures dans les fermes et non pour la terre elle-même.

L’argent doit être collecté auprès de bailleurs internationaux par les autorités zimbabwéennes et les agriculteurs.

Sénégal: un projet d’assistance de la FAO cible 3000 éleveurs transhumants

Pour faire face à la situation d’insécurité alimentaire et socio-économique, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé le projet «Assistance d’urgence pour renforcer la résilience des éleveurs pastoraux (sénégalais) impactés par la pandémie de la Covid-19», rapporte un communiqué reçu samedi à APA.Lancé officiellement le 27 juillet 2020, le projet d’assistance aux ménages pastoraux, d’un budget de 400 000 dollars US (230 464 000 FCFA), vise à améliorer le pouvoir d’achat, les moyens de subsistance et les conditions nutritionnelles des éleveurs vulnérables grâce à un transfert monétaire, explique l’agence onusienne.

«Cet appui de la FAO qui concerne 3 000 éleveurs, qui recevront chacun 500.000 FCFA pour un kit alimentaire, vient s’ajouter à une longue liste d’actions initiées par cette institution pour soutenir le secteur de l’élevage du Sénégal», a souligné le ministre de l’Elevage et des Productions animales, Samba Ndiobène Ka cité par le communiqué.

Cette initiative, qui entre dans le cadre de la contribution de la FAO au Programme de résilience économique et sociale du Gouvernement sénégalais, est aussi une réponse à une requête du ministère de l’Elevage et des productions animales (MEPA) pour soutenir les ménages pastoraux fortement impactés par la pandémie. En mars 2020, le MEPA avait émis une note sur les effets de la Covid-19 au niveau des principales filières animales et des propositions d’appui aux acteurs.

Selon la FAO, la situation pastorale 2019-2020, est particulièrement difficile au Sénégal notamment dans la zone septentrionale du fait du déficit de pâturage. Un départ précoce et massif des éleveurs en transhumance vers les zones d’accueil des régions du centre et du sud-est a été constaté.

Dans les zones de productions agro-pastorales, elle fait remarquer que les produits agricoles et d’élevage ne pouvaient plus atteindre les marchés en raison des mesures de restrictions de mouvements qui ont été prises par le Gouvernement pour freiner la propagation du virus de la Covid-19.

La fermeture des marchés hebdomadaires a également occasionné des difficultés pour la commercialisation du bétail, principale source de revenus des éleveurs, pour acheter des denrées alimentaires et de l’aliment pour leur bétail.

« La FAO compte apporter un soutien aux filières pastorales face aux contraintes engendrées par la pandémie de Covid-19. C’est pourquoi, dans la phase d’assistance d’urgence, 5 000 tonnes d’aliments de bétail vont être mis à la disposition de 10 000 ménages pastoraux vulnérables, soit environ 80 000 éleveurs localisés dans les départements les plus touchés par le déficit fourrager. La phase d’appui consistera à renforcer et à redynamiser le mécanisme de sauvegarde du bétail pour améliorer la résilience des exploitations pastorales face aux crises et aux chocs », poursuit le communiqué.

Rwanda: la FAO met en garde contre une crise alimentaire majeure en Afrique de l’Est

La région de l’Afrique de l’Est est confrontée à une triple menace sans précédent pour la sécurité alimentaire, causée par les effets combinés des récentes graves inondations, de la pandémie de Covid-19 et de la recrudescence des criquets pèlerins, a mis en garde l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’agriculture (FAO) dans un communiqué publié jeudi.Selon la FAO, même avant ces défis actuels, l’Afrique de l’Est était considérée comme l’une des régions du monde où l’insécurité alimentaire est la plus forte, avec près de 28 millions de personnes en crise d’insécurité alimentaire en 2019, soit 20% de la population mondiale souffrant d’une grave insécurité alimentaire. Elle a également souligné qu’environ 9 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë, dont 2 millions sont confrontés à une malnutrition aiguë sévère.

 La FAO, dans un communiqué conjoint avec l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et le Programme alimentaire mondial (PAM) mardi dernier, a souligné qu’« une action urgente est nécessaire pour prévenir une crise alimentaire majeure en Afrique de l’Est ».

 Il existe un risque accru de pluies inférieures à la moyenne au cours de la prochaine saison d’octobre à décembre, ce qui pourrait menacer davantage la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance dans toute la région, ajoute l’organisation onusienne.

 La région de l’IGAD est également l’une des principales sources et hôtes de personnes déplacées internes, de réfugiés et de demandeurs d’asile qui, en raison de leurs moyens de subsistance limités et de la dégradation des mécanismes d’adaptation, sont particulièrement vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition, selon l’agence des Nations unies.

 Entre mars et mai 2020, de fortes précipitations dans toute la région ont entraîné des inondations et des glissements de terrain généralisés à Djibouti, en Éthiopie, au Kenya, en Ouganda et en Somalie. Selon l’IGAD, quelque 2,4 millions de personnes ont été touchées, dont 700.000 ont été déplacées et plus de 500 ont été tuées.

 Cela s’ajoute aux précédentes inondations entre octobre et décembre 2019, qui ont touché 3,4 millions de personnes dans la région, selon la FAO.

 Les prévisions de précipitations supérieures à la moyenne entre juin et septembre 2020, notamment dans l’ouest de l’Éthiopie, l’est du Soudan du Sud, du Soudan, l’ouest du Kenya, le nord et le centre de l’Ouganda, augmentent le risque d’inondations supplémentaires au cours des prochains mois.

 Des conditions météorologiques et de végétation favorables dans toute la région de l’Afrique de l’Est entre fin 2019 et mi-2020 ont contribué à la pire recrudescence acridienne dans le désert depuis plus de 25 ans, affectant tous les pays de l’IGAD avec des niveaux variables de destruction des cultures et des pâturages, explique la FAO.

Afrique de l’ouest : l’Uemoa au chevet de l’agriculture et de l’élevage

Le Programme de recherche sur les secteurs agricoles prioritaires (PreFAP) de l’Union économique et monétaire ouest-africain (Uemoa) a permis d’améliorer la productivité et la compétitivité de cinq (05) filières agricoles stratégiques pour la sécurité alimentaire dans les huit pays de l’union douanière, souligne un rapport de l’institution rendu public mercredi.Grâce au PreFAP, « les secteurs ouest-africains du coton, du maïs, de l’élevage, de l’aquaculture et de la volaille sont plus compétitifs et offrent aux petits exploitants agricoles des revenus plus élevés aujourd’hui qu’il y a quelques années », note le document.

Financé à hauteur de 1,5 milliard de FCFA, le PreFAP a été mis en œuvre par le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF) sur une période de cinq ans (2014-2019). Il a permis à quelque « 8 546 ménages, dont vingt-trois pour cent de femmes, d’améliorer leur situation grâce à l’adoption d’innovations éprouvées diffusées par le CORAF et les partenaires nationaux des instituts de recherche ».

Le projet a par ailleurs permis la mise en place de « quinze plateformes d’innovation » dans les huit pays de la zone monétaire. Ces espaces virtuels sont des « lieux d’échange, d’apprentissage, de partage et d’adoption informels de technologies, d’innovations et de meilleures pratiques agricoles entre les principaux acteurs de la chaîne alimentaire d’une communauté donnée ».

« La plupart des technologies générées tout au long du projet y ont été diffusées », informe le document. 

Outre l’amélioration des revenus, le projet a permis de renforcer les liens sociaux entre des tribus auparavant antagonistes, souligne le document, avant d’ajouter que 25 étudiants, dont 36 % de femmes, ont également obtenu des masters et des doctorats grâce au PreFAP.

Ce dernier est structuré en trois grandes composantes que sont l’amélioration de l’accès au financement des acteurs du maillon commercialisation de la filière maïs (AMAFINE) ; la valorisation des tiges de coton en panneaux de particules (VATICOPP) et la valorisation des ressources génétiques animales et de l’aquaculture locale (PROGEVAL). 

Le premier programme a été mis en œuvre au Bénin, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. Le Bénin, le Mali et le Togo ont bénéficié du projet VATICOPP. Le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Niger et le Sénégal pour le projet PROGEVAL.

Tous les huit pays de l’UEMOA ont bénéficié de ce projet qui vise à contribuer à la mise en œuvre de la Politique Agricole de l’Union (PAU). 

«Cet investissement a considérablement renforcé la résilience et les moyens de subsistance des bénéficiaires dans la communauté de l’UEMOA», s’est félicité le Directeur Exécutif du CORAF, Dr Abdou Tenkouano.

« Pour nous, ces résultats répondent de manière significative aux attentes qui étaient les nôtres lorsque nous signions cette convention avec le CORAF, en 2014, en collaboration avec l’ensemble des Systèmes Nationaux de Recherches Agricoles (SNRA) des Etats membres de notre Union », s’est réjoui de son côté le Président de la Commission de l’Uemoa, Abdallah Boureima.

Sénégal: des impacts négatifs du coronavirus sur la sécurité alimentaire (enquête)

Le coronavirus a des impacts négatifs sur la sécurité alimentaire des populations sénégalaises avec une flambée des prix, une rareté des produits agricoles et une indisponibilité des produits de qualité, selon une enquête de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (CICODEV).« (…) La fermeture des marchés hebdomadaires aujourd’hui rouverts avec les mesures d’assouplissement dans les différentes régions du pays a eu des impacts non négligeables dans l’approvisionnement en denrées alimentaires des populations, avec une flambée des prix, une rareté des produits agricoles, une inaccessibilité et une indisponibilité des produits de qualité couplées à des problèmes de stockage », souligne le CICODEV dans son « enquête sur les impacts de la Covid-19 sur la sécurité alimentaire au Sénégal.

Menée au mois de mai 2020 à travers ses 16 points focaux répartis dans 14 régions du Sénégal, l’étude révèle que la Covid-19 a un impact sur le quotidien des populations et leur sécurité alimentaire et nutritionnelle

« L’enquête menée par CICODEV révèle à suffisance qu’il existe de réelles menaces d’insécurité alimentaire qui peuvent engendrer un affaissement de l’économie nationale. Son objet s’inscrit en droite ligne de notre mission de générer des connaissances sur les impacts des choix et modèles des citoyens et d’informer, de défendre, de protéger, d’éduquer et de représenter les consommateurs, avec un accent particulier sur les droits des plus défavorisés », a déclaré Amadou Kanouté, Directeur exécutif de CICODEV.

Les menaces immédiates des mesures de confinement sur la sécurité alimentaire en ville et dans les villages sénégalais n’ont pas été sans conséquence et ont pu restreindre l’accès des populations à des ressources alimentaires suffisantes, diverses et nutritives, poursuit l’enquête.

Selon elle, les obstacles rencontrés par les producteurs sont essentiellement liés à la conservation des produits périssables, une situation difficile du fait de l’absence de centres de stockage dans certaines régions et des difficultés d’accès au crédit dans les banques.

«Il faut ajouter à ce décor que les populations sont obligées de parcourir de longues distances pour s’approvisionner avec des risques de non-disponibilité des produits. Ces problèmes, faut-il encore le rappeler, concernent la quasi-totalité des régions du pays, de Kébémer à Matam, en passant par Tambacounda et Kédougou», a indiqué Khady Thiané Ndoye, Chargée de Programme Accès durable à une alimentation saine et nutritive à CICODEV.

Pour mieux faire face aux effets de la pandémie, l’Institut Panafricain pour la Citoyenneté, les Consommateurs et le Développement (CICODEV) exhorte l’État du Sénégal à mettre en place des stocks de sécurité pour garantir la disponibilité permanente des produits alimentaires sains et nutritifs de première nécessité à un coût acceptable pour les consommateurs les plus démunis.

Il lui demande aussi de réduire autant que possible la dépendance du marché aux produits extérieurs pour assurer la sécurité alimentaire de ses citoyens, et de favoriser l’émergence de systèmes alimentaires (production, transformation, distribution, stockage, consommation, gestion des déchets) plus durables, plus résilients et plus favorables aux exploitations familiales locales.

Développement agricole: Koutéra Bataka parle de la mission que lui a confiée le chef de l’Etat

Dans un entretien qu’il a accordé au journal Togo Matin , le ministre de l’Agriculture, de la Production animale et halieutique, Noël Bataka, s’est exprimé sur les grands chantiers de l’agriculture togolaise et les défis face à la crise sanitaire du coronavirus au Togo. Un entretien que nous vous proposons en intégralité.

 

Nommé par décret présidentiel le 25 janvier 2019, quelles sont les grandes missions qui vous ont été confiées ?

Noël Bataka : Les missions sont de mettre en œuvre l’axe 2 du Plan national de développement (PND2021-2022), développer la transformation du secteur agricole et renforcer l’inclusion économique et sociale valorisant le capital humain. Des objectifs qui, s’ils sont réalisés, induiront une forte création de richesses et plus de cinq cent mille emplois.

 

Quelles sont les forces et les faiblesses de l’agriculture togolaise ?

Les forces sont la disponibilité des terres car nous avons 3,6 millions de terres arables et seulement 45% sont actuellement mises en valeur. Le potentiel est énorme, la main d’œuvre agricole importante L’agriculture emploie plus de 70% de la population active togolaise.  En ce qui concerne les faiblesses, le secteur agricole demeure structurellement fragile et sensible aux aléas climatiques. Il est à noter que l’agriculture togolaise est constituée à majorité de petits exploitants agricoles, qui ont encore d’énormes difficultés à accéder aux ressources productives (foncier, accès à l’eau agricole, aux financements agricoles et aux marchés), ainsi qu’à l’encadrement technique adéquat et la formation technique adaptée.

 

D’après la ministre Tchabinandi Kolani-Yentchare, « Les femmes rurales représentent au Togo, 56,4% des actifs agricoles et 43% des transformateurs des biens ». Les études de la FAO soulignent que, « les femmes ont moins accès aux crédits, les intrants et les services ». Selon les données de votre ministère, 51,1 % des femmes travaillent dans le secteur agricole contre 48,9% d’hommes. Comment expliquez-vous le fait que les hommes soient plus au premier plan que les femmes ?

Le Togo a adhéré à plusieurs instruments internationaux prenant en compte les droits économiques sociaux et culturels ainsi que le genre, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination (Cedef) à l’égard des femmes est spécifique à la protection et à la promotion des droits des femmes. L’article 14 de la Cedef met l’accent sur la protection spécifique des femmes rurales. Il fait obligation aux Etats parties de veiller à ce que la femme rurale bénéficie des mêmes opportunités que la citadine, vu le rôle important qu’elle joue dans la survie de la famille et dans le développement économique du pays. Les défis liés à la prise en compte du genre dans le secteur agricole vont au-delà d’une simple autonomisation des femmes. Il s’agit d’un développement dans le but de réaliser les engagements juridiques et politiques pris par le Togo en la matière. La prise en compte du genre contribue à la réduction de la malnutrition, à l’amélioration des conditions de vie des familles, au renforcement des capacités des différents acteurs et actrices évoluant dans le secteur, à la réduction de la pauvreté et au développement durable.

 

L’accès au foncier est l’une des difficultés auxquelles sont confrontées les femmes du secteur agricole au Togo. Quelles actions menez-vous pour remédier à cela ?

Le problème foncier reste un défi à relever pour le gouvernement. Pour pallier le problème foncier, le gouvernement a mis en place à partir de 2011 des Zones d’aménagement agricoles planifiées (Zaap) pour l’installation des producteurs et productrices individuellement ou en groupe. Une priorité est donnée aux organisations des femmes ou mixtes (qui ont au moins 50% de femmes parmi leurs membres) dans la répartition. De nos jours, on dénombre au total 38 Zaap en exploitation sur toute l’étendue du territoire national pour 4344 emplois des jeunes dont 1835 femmes représentant 42,25% des producteurs. Depuis 2011, des cellules focales genre ont été mises en place dans tous les départements ministériels en vue de veiller à l’intégration du genre et à sa prise en compte dans les politiques, programmes et projets de développement et de coordonner les actions en la matière dans lesdits ministères. Le gouvernement travaille pour la transversalisation du genre dans le secteur agricole. Nous nous félicitons de l’initiative de la FAO et de la commission de la Cedeao à laquelle nous sommes partie prenante. L’évaluation de la situation du genre dans le secteur de l’agriculture, du développement rural et dans la mise en œuvre du programme national d’investissements agricoles et de sécurité alimentaire (Pniasa) a été initiée en vue de s’assurer que les femmes bénéficient pleinement de la transformation du secteur agricole et la croissance agricole inclusive.

 

La cartographie de la fertilité des sols agricoles révèle que près de 90% des sols des Savanes et Kara sont très pauvres en potassium. Comment comptez-vous enrichir ces sols afin de les rendre plus productifs ?

On peut rendre ces sols plus productifs en utilisant des engrais NPK avec une teneur élevée en potassium ou en faisant des apports complémentaires en engrais potassiques surtout en sulfate de potassium pour éviter d’acidifier les sols. Toutefois l’utilisation des engrais organiques et la restitution des résidus de récoltes sont des pratiques primordiales pour rendre plus efficace et efficiente toute fertilisation minérale. Le potassium est souvent présent dans le sol et dans les plantes sous forme d’ions K+. Malheureusement nos sols en sont déficients tout simplement parce que l’élément potassium (naturellement contenu dans les minéraux comme la kaolinite) a été pendant longtemps prélevé par les cultures sans qu’il y ait restitution au sol. La seule solution pour rétablir le niveau de potassium de nos sols agricoles est de : (1) pratiquer la restitution des résidus des cultures aux sols et (2) apporter des engrais potassiques (K2SO4 et KCl) aux cultures. Par exemple, la paille de riz est riche en potassium. Mais la longue période nécessaire à sa décomposition n’encourage pas les producteurs à l’enfouir dans le sol au moment du labour. Ils préfèrent soit l’enlever du champ soit la brûler.

 

La transformation et la consommation locale souffrent en raison du manque d’industries et de la concurrence. Quels sont les mécanismes pour pallier cette situation ?

D’ici cinq (05) ans, la filière avicole va générer cent cinquante mille (150 000) emplois décents, et plusieurs milliards de FCFA de chiffres d’affaires à condition que la volaille locale soit mieux distribuée. Aujourd’hui, si les importateurs prenaient les produits locaux au Togo, le secteur agricole connaîtrait une progression en flèche dans les prochaines années avec de milliers d’emplois pour la jeunesse togolaise. Selon les statistiques, les importateurs et distributeurs introduisent plus de 60 conteneurs de poulet au pays par mois. Pour booster la production locale, accroître l’économie nationale et créer de multiples emplois, nous avons eu des échanges avec les importateurs pour commercialiser les produits locaux.

C’est pour offrir toutes les chances de développement à la filière avicole que les autorités du secteur agricole ont sorti le 16 mai 2020, une note portant obligation de signature de contrat de fournisseur de volailles locales. Mais fonctionnant toujours avec pédagogie, un délai de quinze (15) jours a été accordé aux importateurs et distributeurs de produits de volailles pour se conformer. Avec la mise en œuvre et le respect de cette mesure, c’est tout le secteur agricole togolais qui sera redynamisé dans les cinq prochaines années, et cela favorisera : la création d’emploi pour les éleveurs, les producteurs de maïs et soja qui vont fournir des matières premières ; l’augmentation de la production de volaille locale ; la création d’emploi dans les abattoirs et une hausse de la croissance économique.

De plus, la consommation de ces volailles locales est bonne pour la santé et leur conservation ne nécessite pas l’utilisation des produits chimiques. Il faut signaler que l’autorité n’agit pas de son propre gré en prenant cette mesure, mais ceci s’inscrit dans la vision du gouvernement, notamment la réalisation du Plan national de développement (PND) dans son axe 2, qui prévoit la promotion et la valorisation des produits agroalimentaires locaux.

 

Comment parvenez-vous à satisfaire les jeunes entrepreneurs agricoles togolais ?

L’outil de développement de compétences « Camp du Futur » a été couplé avec celui de « Simulgames », une plateforme numérique de formation massive basée sur des jeux de simulation sur mobile. Elle permet aux producteurs d’acquérir et d’améliorer leurs connaissances sur les bonnes pratiques culturales dans les filières de cacao, du riz et du maraichage, aussi bien en français que dans les langues locales, notamment en Ewé et en Kabyè. Grâce à cet outil didactique, des centaines de personnes poursuivent aujourd’hui les formations de manière ludique, améliorant ainsi leurs connaissances sur les meilleurs itinéraires techniques pour avoir les meilleurs rendements dans leurs exploitations.  La capitalisation des outils utilisés et les ressources humaines nationales mises à contribution ont permis de disposer d’une cinquantaine de personnes ressources qui ont pu démultiplier la formation dans treize autres camps du futur durant la période de janvier à février 2020 sur toute l’étendue du territoire pour toucher près de 15 000 acteurs qui ont vu leurs capacités renforcées. Tous les plans d’affaires finalisés à l’issue de ces formations, sont pour certains en train d’être mis en œuvre et d’autres en cours d’études au Mifa pour permettre aux promoteurs d’être soutenus financièrement dans la concrétisation de leurs idées de projets.

 

Depuis le 06 mars 2020, le Togo est confronté au coronavirus. Comment cette crise sanitaire a-t-elle impacté le secteur et la mise en œuvre des projets ?

A l’heure où les Etats à travers le monde sont amenés à prendre de plus en plus de dispositions limitant les mouvements aussi bien des hommes que des marchandises, le risque de voir augmenter le niveau d’insécurité alimentaire et nutritionnel de nos populations est évident. En effet, les restrictions des déplacements ont handicapé l’accès des unités de transformations aux matières premières ainsi qu’au matériel et aux équipements pour maintenir un niveau soutenable de production et de transformation des produits agricoles, de même que l’exportation des produits agricoles et l’approvisionnement des marchés de consommation.

La crise a aussi limité les transactions entre les bassins de production et les milieux urbains fragilisant les capacités des commerçants qui animent les marchés ruraux et les petits producteurs qui n’ont pas pu écouler leurs produits surtout les produits maraîchers et les céréales telles que le maïs qui sont toujours sous les bras de certains producteurs. La crise a limité aussi les transferts monétaires de la diaspora et le préfinancement que des commerçants ont l’habitude de faire aux producteurs. Ceci limite les capacités de ces derniers à investir pour lancer leur nouvelle campagne agricole.

 

Face à la pandémie, quelles sont les mesures de riposte pour amortir le choc agricole subi ?

Le gouvernement s’est engagé avec les partenaires, pour aider et amortir le choc de la crise sanitaire sur les activités agricoles et accompagner l’Etat dans le domaine agricole dans la mise en œuvre du plan de riposte agricole, covid-19. Etant entendu que le secteur tertiaire va subir une forte baisse, seule une croissance du secteur primaire en général et de l’agriculture en particulier pourra soutenir l’économie et fournir les quantités de produits pour maintenir la sécurité alimentaire dans le pays. Il va de soi que la transformation locale des productions vienne compenser la baisse des importations que l’on observe déjà. Pour ce faire, le gouvernement s’est organisé pour soutenir et relancer les activités des différents maillons des différentes chaînes de valeur agricoles dans le but de créer et de consolider les emplois, d’augmenter les revenus des producteurs agricoles afin d’éviter qu’ils ne rebasculent dans l’extrême pauvreté.

Ainsi, le gouvernement met en œuvre un programme de facilitation d’accès aux producteurs en accompagnant des agrégateurs à fournir aux producteurs des kits d’intrants sous forme d’un crédit que les agriculteurs auront à rembourser à travers un mécanisme de collecte et de mise en marché des productions par ces agrégateurs.

 

Qu’est-ce qui est fait à ce jour pour rendre le dispositif durable ?

Afin de rendre le dispositif fiable et pérenne, il est procédé entre autres : à  la mise en place de la base de données des agrégateurs par filière à laquelle sont affiliés des groupes d’entente solidaire de producteurs identifiés et enregistrés dans les villages par chaque agrégateur, une connaissance plus fine des clients avec une meilleure organisation à travers le lien chaque producteur à un seul agrégateur, une structuration des chaînes de valeur permettant de mieux retracer chaque acteur et ce, avec l’appui  des services techniques sur le terrain, l’organisation des acteurs en interprofessions assortie de contrats signés entre eux et le Mifa. Il est également le relèvement du niveau de collaboration entre tous les acteurs de la chaine, la facilitation d’accès aux producteurs agricoles de semences de variétés à haut rendement à l’instar de semences hybrides, l’aménagement et la maîtrise de l’eau de manière progressive dans les bassins de production et le déploiement des kits d’irrigation, la sécurisation foncière à travers la mise en place de zone d’aménagement agricole planifié (Zaap), ainsi que la planification de périmètres de production dédiés à des cultures suivant les potentialités évaluées à travers la carte de fertilité des sols.

 

D’autres actions sont-elles prévues par le Plan national de développement ?

En outre le plan prévoit des kits de production dans les filières animales, halieutiques et dans la transformation et commercialisation des produits agricoles et alimentaires. Ce dispositif rénové et plus efficace a pour finalité de mitiger les risques dans le secteur agricole et offrir ainsi aux institutions financières une meilleure lisibilité des opportunités du secteur en terme d’accroissement des cycles de production, la rentabilité des exploitations axées désormais sur des outils modernes de gestion avec une traçabilité accrue via la digitalisation. Pour y arriver, le gouvernement a sollicité des institutions bancaires et de structures de financement décentralisées le financement des agrégateurs ainsi que les entreprises agricoles engagées dans le processus aux côtés de l’Etat.

Le gouvernement togolais reste convaincu que la mobilisation des ressources pour renforcer les activités agricoles, dans un contexte économique fortement impacté par la Covid-19, devra contribuer à maintenir la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans notre pays et à soustraire les petits producteurs, les jeunes et les femmes de la vulnérabilité et de la précarité.

 

Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face sur le terrain en cette période de coronavirus ?

Malgré la situation nous avons la responsabilité de rester aux cotés des producteurs pour les accompagner à avoir accès aux facteurs de production (intrants, mécanisation, etc.) et les aider à trouver des solutions aux problèmes de marchés.

 

Vous avez récemment échangé avec vos pairs d’Afrique sur la sécurité alimentaire en cette période de crise sanitaire de la Covid-19. Quelles sont les résolutions prises pour y parvenir ?

Nous avons fait cas des différentes mesures prises par le gouvernement togolais face à la pandémie de la Covid-19 pour la réussite de la campagne agricole 2020-2021 notamment, la facilitation de l’accès aux facteurs de production, la promotion de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles. Les ministres ont réitéré l’engagement de l’Afrique à éliminer la faim d’ici 2025. La commissaire de l’Union africaine, H.E. Josefa Leonel Correia Sacko, a réaffirmé l’engagement de l’institution à accompagner la mise en œuvre des plans nationaux de riposte, en collaboration avec la Banque africaine de développement et la Banque mondiale.

 

Quels sont les mécanismes mis en œuvre  pour une bonne gestion de « l’après-covid » ?

Pour une bonne gestion de cette pandémie, le gouvernement a procédé à la facilitation de l’accès aux facteurs de production (130 tracteurs sur toute l’étendue du territoire national, 100.000 tonnes d’engrais, et des semences améliorées, des crédits agricoles à travers le Mifa, l’accompagnement des producteurs, etc.), la promotion de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles.

Plan Sénégal Emergent et post Covid-19: augmenter la part de l’agriculture (chercheur)

Pour maintenir la cadence du Plan Sénégal Emergent (PSE) dans l’après Covid-19, il faut revoir à la hausse la part de l’agriculture, recommande le Pr Mounirou Ndiaye, chercheur à l’Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR).« (…)en plus de l’indispensable révision à la hausse de la part de l’agriculture dans le budget de l’Etat, il faut se départir de la logique d’agrobusiness qui s’est profondément incrustée depuis les plans Retour vers l’agriculture (REVA) et la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance (GOANA), dit le Pr Ndiaye.

Dans une contribution intitulée « Enjeux et défis du PSE Post COVID-19 : la prééminente dimension agricole », il souligne que le mot business renvoie à une situation bien réelle où une part importante des ressources mobilisées est aspirée par des affairistes qui n’ont souvent rien à voir avec l’agriculture, avec un effet d’éviction sur l’appui réel que l’Etat doit apporter aux vrais paysans qui continuent de souffrir par manque de moyens.

Or, dit-il, l’agriculture sénégalaise considérée comme la priorité du PSE, n’est attributaire que d’un maigre budget public par an. En 2018, 2019 et 2020 le budget de l’agriculture s’est chiffré respectivement à 195 milliards, 203 milliards et 152 milliards F CFA, soit moins de 6% du budget général de l’Etat, compte tenu du budget consacré au ministère de l’Elevage et des Productions animales qui est passé de 24 milliards en 2018 à 26 milliards FCFA en 2020.

De l’avis du Professeur Mounirou Ndiaye, le Sénégal dispose d’importants atouts dont la valorisation permettra d’aller plus loin que les objectifs fixés dans les divers programmes publics exécutés depuis 2000 ; du plan Retour vers l’agriculture (REVA) au Plan Sénégal émergent (PSE), en passant par la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (GOANA).

Il recommande quatre champs focaux de l’action publique dans le PSE post Covid-19 au profit de l’agriculture. Il s’agit de la question foncière, la productivité et les rendements agricoles, l’implication du secteur privé et la prospective et l’utilisation des données.

Réflexions pour une meilleure gestion des résidus de pesticides dans la filière palmier à huile en Côte d’Ivoire

L’ONG Solidaridad West Africa, une organisation de la société civile et ses partenaires, ont ouvert mercredi à Abidjan, un dialogue multipartite pour une meilleure gestion des emballages et résidus de pesticides dans le secteur du palmier à huile en Côte d’Ivoire, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.Cette rencontre qui s’inscrit dans le cadre de la phase 2 du programme de production durable d’huile de palme en Afrique de l’ouest ( SWAPP), a pour objectif  d’identifier et de promouvoir des approches pratiques de gestion des emballages et résidus de pesticides auprès des petits producteurs de palmier à huile en Côte d’Ivoire.

 Selon  Amadou Cissé, le représentant-pays de Solidaridad West Africa Côte d’Ivoire, ce dialogue est une rencontre d’échanges multipartite pour aboutir à des propositions qui pourront influencer, soit les lois, soit les politiques réglementaires pour une gestion adéquate des emballages de pesticides.

« Pour sa seconde phase, ce programme SWAPP a pour objectif d’intensifier la culture de l’huile de palme dans différents pays dont la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Libéria et la Sierra-Leone Léone», a indiqué M. Cissé dans un discours.

Poursuivant, il a expliqué que ce dialogue a ciblé les petits producteurs de palmiers à huile pour promouvoir auprès d’eux une gestion efficiente des emballages de pesticides, parce que son organisation entend soutenir « les plus faibles des chaînes de valeur».

«Les emballages vides de produits chimiques sont dangereux à la réutilisation s’ils n’ont pas été recyclés », a fait remarquer de son côté, Pr Georges Kouadio, le coordonnateur du Projet de gestion des pesticides obsolètes en Côte d’Ivoire (PROGEP-CI) plaidant pour leur gestion écologique et rationnelle.

Auparavant dans une communication, Pr Kouadio a passé en revue le cadre réglementaire et institutionnel sur les déchets dangereux en Côte d’Ivoire. « Nous luttons pour que la loi sur les pesticides soit adoptée. Cette loi est basée sur le principe du pollueur-payeur», a dit le coordonnateur du PROGEP-CI, regrettant encore «beaucoup de lacunes» dans le cadre réglementaire des pesticides obsolètes en Côte d’Ivoire.

Ce dialogue multipartite qui a été initié dans le cadre du programme SWAPP 2, vise entre autres à présenter les lois en vigueur en matière de gestion des emballages de pesticides en Côte d’Ivoire et faire des recommandations pratiques sur les décisions à retenir et les pratiques à vulgariser auprès des petits producteurs de palmier à huile.

 Organisation à but non lucratif, Solidaridad West Africa a été fondée en 2005 et est installée en Côte d’Ivoire depuis 2009. Cette ONG revendique une solide expérience dans le développement de chaînes d’approvisionnement rentables, la création d’entreprises et de moyens de subsistance durables.

Marrakech abrite la 9ème édition de la conférence sur les ressources en eau dans le bassin méditerranéen en mai 2021

La ville marocaine de Marrakech abritera, du 26 au 28 mai 2021, la 9è édition de la Conférence Internationale sur les ressources en eau dans le bassin méditerranéen (WATMED9), ont annoncé les organisateurs dans un communiqué.Ce conclave vise à réunir des experts issus des pays du bassin méditerranéen afin de fédérer leurs efforts et actions en termes d’innovations, de connaissances et de compétences pour faire évoluer la défense de la cause de l’eau et renforcer davantage les échanges d’expériences pertinentes en la matière, ont-ils fait savoir.

Les participants à cette rencontre de trois jours auront également l’opportunité pour l’actualisation des résultats des recherches scientifiques menées à travers le monde et le lancement de différentes actions de coopération et de nouveaux réseaux pour mieux relever les défis et répondre de manière optimale aux menaces auxquelles font face les ressources hydriques, selon la même source.

Parmi les thématiques qui seront débattues lors de cette conférence figurent « la gestion des ressources hydriques », « la qualité de l’eau et la pollution », « la récupération des eaux non-conventionnelles, le recyclage et la réutilisation » ou encore « le lien entre eau, énergie et alimentation ».

Les contraintes liées à la gestion de l’eau en Méditerranée sont soumises à une grande dynamique engendrée par les changements globaux, tels que les dérèglements climatiques qui aggraveront les phénomènes extrêmes (inondations, sécheresses….), ainsi qu’aux mutations opérées à l’échelle régionale, comme les pressions démographiques et touristiques dans les zones côtières, soulignent les organisateurs.

Aussi, les zones méditerranéennes sont confrontées à des changements dramatiques qui affecteront la durabilité, la quantité, la qualité et la gestion des ressources en eau.

Les écarts territoriaux, le développement socio-économique et le progrès technologique créent le besoin de différents types d’interventions, expliquent-ils, insistant sur la nécessité d’une réflexion globale et d’une action efficiente sur le plan local dans le secteur de l’eau.

Maroc : Plus de 4,5 millions de têtes d’ovins et caprins identifiées

Plus de 4,5 millions de têtes d’ovins et caprins ont été identifiées au Maroc entre le 22 avril et le 6 juin 2020, a annoncé l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA).Cette opération d’identification des ovins et des caprins se poursuit dans toutes les régions avec l’objectif de couvrir l’ensemble du cheptel préparé pour la fête du sacrifice.

L’Office rappelle qu’à l’instar des deux dernières années, cette opération consiste en la pose, sur l’une des oreilles de l’animal, d’une boucle de couleur jaune, portant un numéro de série unique pour chaque animal.

A défaut de ce signe distinctif, l’ovin ou caprin n’est pas identifié et ne devra pas faire l’objet d’un achat de la part du consommateur. Ainsi, le but de cette opération est d’identifier, dans un premier temps, la propriété des animaux et leurs éleveurs et d’assurer ensuite la traçabilité du parcours des animaux depuis leur élevage jusqu’au point de vente.

Par ailleurs, les services vétérinaires de l’Office ont enregistré 242.000 unités d’engraissement d’ovins et caprins dans le cadre de ce programme. En plus de l’enregistrement des exploitations d’engraissement et de l’identification des animaux, les préparatifs comprennent un ensemble de mesures telles que le contrôle de l’alimentation animale, de l’utilisation des médicaments vétérinaires, de l’eau d’abreuvement, ainsi que la circulation des fientes, conditionnée obligatoirement par l’obtention d’un laissez-passer auprès des services vétérinaires de l’ONSSA afin de suivre leur traçabilité.

Il est à signaler que la situation sanitaire du cheptel national est satisfaisante. Le suivi et la surveillance sanitaires sont assurés sur l’ensemble du territoire national par les services vétérinaires de l’ONSSA en étroite collaboration avec les vétérinaires privés.

Chaque année, l’ONSSA recommande aux consommateurs de n’acheter que les animaux commercialisés au niveau des points de vente connus et bouclés et d’acheter des animaux qui sont mobiles, actifs, réactifs et pas nonchalants.

Jennifer Blanke quitte la BAD pour des «raisons purement familiales» (Officiel)

La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé, mercredi, que sa vice-présidente chargée de l’agriculture, du développement humain et social, Jennifer Blanke quitte la Banque le 04 juillet prochain pour des « raisons purement familiales ».Mme Blanke qui a rejoint la BAD au début de 2017, a supervisé un certain nombre de programmes essentiels de l’institution, rapporte la Banque dans un communiqué transmis à APA.

 « Je remercie le président Akinwumi Adesina pour son leadership, ses conseils et son soutien qui ont sans doute motivé et aidé mon équipe et moi-même à jouer un rôle clé dans la transformation de la Banque. Je me sens privilégiée d’avoir eu l’occasion de contribuer au programme de la Banque qui vise à accélérer la transformation sociale et économique de l’Afrique », a déclaré Mme  Blanke à l’annonce de son départ.

« Je pars pour des raisons purement familiales afin de rejoindre ma famille en Suisse après une période très enrichissante à la Banque », a-t-elle insisté, ajoutant que « la Banque et l’excellente équipe que nous avons constituée vont me manquer » et «je continuerai à soutenir fermement notre institution où que je sois ».

Evoquant ce départ de Mme Jennifer Blanke, le président de la Banque, Akinwumi Adesina a déclaré avoir été « ravi de travailler avec le Dr Jennifer Blanke durant ces trois dernières années et demie ».

Selon lui, elle a fait preuve d’un véritable leadership et a fait avancer les programmes de la Banque sur plusieurs fronts, en particulier dans le domaine de la sécurité alimentaire, de l’autonomisation financière des femmes et de la création d’emplois.

 « Je lui souhaite plein succès et je me réjouis de pouvoir poursuivre la coopération et l’engagement avec elle », a conclu le président de la BAD.

Sommet alimentaire de l’ONU : Le Maroc va représenter l’Afrique

Le Maroc en la personne de l’ambassadeur, représentant permanent à l’ONU, Omar Hilale, ainsi que le représentant permanent du Liberia, ont été désignés vendredi par le groupe africain pour représenter le continent au Comité consultatif de haut niveau du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, qui sera organisé l’an prochain par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.Cette instance sera chargée de générer l’élan politique et opérationnel, en appui au processus préparatif piloté par l’Envoyée spéciale du Secrétaire général pour le sommet, la rwandaise Agnes Kalibata.

Présidé par Mme Amina Mohammed, vice-Secrétaire générale de l’ONU, le comité sera constitué de deux représentants de chaque région, à savoir le Maroc et le Liberia pour l’Afrique; la France et l’Italie pour l’Europe de l’Ouest, la Chine et les Émirats Arabes Unies pour l’Asie Pacifique; la Hongrie et la Russie pour l’Europe de l’est, ainsi que l’Argentine et Antigua et Barbuda pour l’Amérique latine et les Caraïbes.

Le Sommet de l’ONU des systèmes alimentaires devra créer un cadre politique et des outils pratiques pour concevoir les stratégies de transformation des systèmes alimentaires et développer de nouveaux modèles de gouvernance alimentaires dans le monde à l’horizon de 2030.

Une ferme pédagogique lutte contre l’exode rural au Togo

Dans le nord du pays, un couple a su braver l’aridité de la terre de latérite pour cultiver dix-sept hectares en agroécologie et créer un écovillage.

L’harmonie qui se dégage du lieu laisse imaginer qu’un pacte a été scellé là entre la nature et l’homme. Saisi par le calme et la fraîcheur du lieu, le visiteur se sent au cœur d’un écosystème harmonieux dès qu’il franchit la haie d’arbres qui ceinture le Centre international de développement agropastoral (Cidap), près du village de Baga, dans la région de Niamtougou, à 450 kilomètres au nord de Lomé.

Il y a 35 ans, la latérite, cette terre brune, fine comme une poussière, que l’on retrouve partout dans cette partie aride du nord du Togo était tellement stérile qu’on la disait hantée par des mauvais génies de la mort. « Maintenant, c’est un grenier qui nourrit des dizaines de villageois », se félicite Patrick Bayamna, formateur au Cidap et amoureux de ce lieu. « Il a fallu ressusciter la terre pour qu’elle nourrisse les plantes. Aujourd’hui, ce sont les plantes qui nourrissent les hommes qui, à leur tour, sèment des graines dans un cycle sans fin, commente-t-il, fier de cette réussite. La terre est comme une banque : on doit lui restituer ce qu’on lui a prélevé. »

Ce centre, qui est une ferme pédagogique de dix-sept hectares auxquels il faut ajouter les huit hectares de l’écovillage de Tanoun-Ténéga situé à quelques kilomètres, forme près de 800 personnes par an à l’agroécologie. On y afflue de tout le Togo, mais aussi du Burkina Faso et du Bénin, des pays limitrophes pour participer à la culture de céréales, d’ignames, de manioc, de piment, y découvrir aussi l’élevage de poules, de tilapias, de porcs… Ici, on ne s’arrête pas à la récolte. On apprend aussi à transformer les produits, tous biologiques, et à les cuisiner.

Les valeurs simples du travail de la terre

A l’heure où la pandémie liée au nouveau coronavirus pointe en fond les ravages de l’agriculture industrielle et des défrichements intempestifs, le Cidap fait la promotion d’une agriculture respectueuse de la nature et des circuits courts de distribution. « Le Covid-19 trouve son origine dans une surexploitation de la nature qui favorise la destruction des habitats, l’émergence et la propagation de virus, explique Nicolas Bricas, chercheur au Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement (Cirad). La pandémie menace l’agriculture qui surexploite les sols depuis des années pour rester compétitive et assurer une alimentation à bas coût. »

Sénégal: deux recommandations pour la commercialisation des produits horticoles

Pour une meilleure commercialisation des produits horticoles, l’Union nationale des Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture du Sénégal (UNCCIAS) la connectivité des territoires et la coordination entre acteurs.« Au Sénégal, l’horticulture n’a plus de problèmes de production, mais c’est la commercialisation de ses produits qui pose problème. Pour mettre fin à ces problèmes,  il y a la logistique à mettre en place, en créant une connectivité entre les territoires par des routes, des lieux de vente, des lieux de transformation. Il faut aussi une meilleure coordination entre les acteurs de cette chaîne de valeur car, il y a beaucoup d’intervenants », a dit Serigne Mboup, président de l’UNCCIAS.

Il prenait part à un Webinar sur la commercialisation de produits agricoles en temps de crise de Covid-19, organisé par l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar).

Pour Dr Macoumba Diouf, Directeur de l’Horticulture, même si la tendance de la production horticole est en constante hausse, la transformation n’est pas du ressort de l’Etat.

Toutefois, il a rappelé que pour permettre aux producteurs de payer leurs dettes et de repartir en campagne, l’Etat a procédé à l’inventaire de tous les stocks disponibles, notamment ceux de l’oignon et de la pomme de terre.

« Le gouvernement veut faire du sous-secteur de l’horticulture un secteur prioritaire en termes de production et de commercialisation pour l’atteinte du programme d’autosuffisance alimentaire et nutritionnelle, mais aussi pour l’export », a indiqué Dr Macoumba Diouf.

Présentant les progrès et défis des chaînes de valeurs horticoles, Dr Cheikh Oumar Ba, Directeur exécutif de l’Ipar a révélé une faible transformation des produits, l’insuffisance des infrastructures de stockage et de transformation, la faible connexion aux marchés régionaux et le faible investissement du secteur privé national dans la transformation et la commercialisation.

« Avec la Covid-19, il y la limitation mobilité des personnes et des biens, la baisse de la demande en produits horticoles, la mévente et la perte de la production (chute des prix) », a souligné Cheikh Oumar Ba.

Maroc : Hausse de 6% des exportations des produits maraîchers en huit mois

Les exportations des produits maraîchers marocains ont enregistré une hausse de 6% entre le 1er septembre et le 9 mai 2020, indique le ministère de l’agriculture et de la pêche maritime.

 Selon le ministère, les exportations des produits maraîchers ont atteint sont estimées à un volume de 1.077.000 tonnes, enregistrant ainsi une croissance de 6% par rapport à la saison dernière arrêtée à la même date (1.012.000 tonnes).

Quant aux exportations de tomate, elles ont affiché ont connu au 9 mai 2020 une augmentation de l’ordre de 4% par rapport à la saison précédente, passant de 492.000 tonnes à 514.000 tonnes à la même date.

Les fruits rouges ont enregistré une croissance remarquable durant cette campagne pour atteindre 82.500 tonnes au 9 mai 2020, enregistrant ainsi une progression de 25% par rapport à la dernière campagne à la même date (66 000 tonnes).

Concernant les agrumes, et tout en notant le maintien d’un bon niveau des prix sur les marchés internationaux, un repli des volumes d’exportation de l’ordre de 28% a été enregistré durant cette campagne à cause du recul de la production.

Pour ce qui est des exportations des produits agricoles transformés hors sucre et ses préparations, elles ont atteint durant cette saison au 9 mai un volume de l’ordre de 299.000 tonnes, contre 255.800 tonnes durant la saison dernière, soit une croissance de l’ordre de 17%.

Face à un contexte international difficile caractérisé par l’épidémie Covid-19, les opérateurs marocains du secteur des exportations des produits alimentaires agricoles ont doublé d’efforts pour maintenir leur activité au niveau de toute la chaîne de valeur, de la production au niveau des vergers jusqu’à la commercialisation au niveau des marchés d’exportation en passant par le conditionnement et la transformation.

Des consignes de sécurité et d’hygiène ont été renforcées au niveau des unités d’exportation des produits agro-alimentaires afin de contenir tout risque de contamination du Covid-19.

Sénégal: le Cadre de concertation des ruraux s’inquiète des effets de la Covid-19

Le Cadre National de Concertation et de Coopération des Ruraux (CNCR) du Sénégal a exprimé, ce mercredi, ses inquiétudes par rapport aux effets négatifs de la pandémie de la Covid-19 sur les activités agro-sylvo-pastorales. » (…) nous notons que la crise de la Covid-19 est venue ajouter aux effets d’une campagne agricole 2019-2020 dont les résultats ont été mitigés, en dépit de l’engagement de nos membres et des efforts du gouvernement. Aujourd’hui, l’essentiel de nos membres déclarent l’épuisement du stock vivrier familial et ont recours aux marchés pour acheter leur nourriture jusqu’aux prochaines récoltes. Or, la fermeture des loumas hebdomadaires où nous écoulions nos poules, moutons, chèvres, fruits, légumes, céréales, etc., pour maintenir une trésorerie familiale durant la saison sèche, a aggravé la situation alimentaire des familles », a affirmé Nadjirou Sall, président du CNCR, au cours d’un point de presse tenu à Podor (nord).

Dans son discours dont APA a obtenu copie, M. Sall ajoute que « nos exploitations horticoles dont la vente de leurs productions a coïncidé avec l’arrivée de la Covid-19,  traversent une situation très difficile avec la restriction du transport interurbain qui entrave l’écoulement de la forte production de légumes et de fruits vers les grandes villes ».

Selon lui, en zones irriguées, la campagne de contre-saison est préoccupante, la commercialisation et le remboursement des crédits aux banques dans ces conditions de quasi-confinement et de stricte limitation des contacts et des échanges, sont compromises. « En ce qui concerne l’élevage, poursuit-il, les transhumants sont encore présents dans les zones de repli du bétail au Sénégal oriental et au sud du pays. Avec les restrictions dans les déplacements, la mobilité des communautés pastorales et agropastorales est très difficile voire impossible, ce qui complique l’accès du bétail aux pâturages et aux points d’eau. Concernant l’aviculture, l’annulation de grands événements religieux, les restrictions sur la mobilité, la fermeture d’hôtels, de restaurants et de certains marchés ou de consommation de masse ont causé de réelles difficultés dans l’écoulement des produits avicoles. Le secteur de la pêche est aussi fortement impacté par la fermeture ou la réduction du temps d’ouverture des quais de pêche. Nos membres constatent une baisse des débarquements entrainant une réduction significative des revenus des pêcheurs. Avec la fermeture des aéroports, les usines d’exportation qui prenaient 80% des captures ne s’approvisionnent plus auprès de nous ».

Partant de ces constats, le Cadre National de Concertation et de Coopération des Ruraux (CNCR) invite l’Etat à procéder dans les meilleurs délais à la distribution des vivres pour soulager les exploitations familiales affectées par la mauvaise campagne agricole de l’année dernière et atténuer les conséquences de la période de soudure dans le monde rural. 

Il lui demande également d’acheter ou de faciliter la commercialisation de la production maraîchère et avicole et l’ajouter dans les kits à distribuer aux ménages vulnérables, de sécuriser la production de riz de la contre-saison dans la vallée du fleuve Sénégal et dans le bassin de l’Anambé. Pour éviter une perte d’une partie de la production de riz avec l’arrivée des pluies, la récolte et le stockage devront se faire très rapidement. Le CNCR veut aussi que l’on éponge tout ou une partie des dettes dues par les paysans aux industriels et à la Banque agricole (LBA) afin de préserver le système de contractualisation prometteuse et sécuriser la prochaine campagne agricole. Enfin, le Cadre National de Concertation et de Coopération des Ruraux plaide pour la relance de la pêche artisanale à travers la mise en place d’un fonds qui permettra aux pêcheurs et aux femmes transformatrices de redémarrer leurs activités.

Covid-19: la BM alloue 90 milliards f cfa à l’agriculture sénégalaise

Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé, hier mardi, un crédit de 150 millions de dollars (90 milliards fcfa) de l’Association internationale de développement (IDA) pour améliorer la compétitivité de l’agriculture et de l’élevage sénégalais, rapporte un communiqué reçu mercredi à APA.Le Programme de compétitivité de l’agriculture et de l’élevage du Sénégal axé sur les résultats contribuera à accroître les exportations de cultures à haute valeur ajoutée telles que l’arachide décortiquée et les produits horticoles, ainsi que la productivité de l’élevage laitier. Il permettra également de réduire le taux de mortalité des petits ruminants.

« Aligné sur le Plan Sénégal émergent, ce programme contribuera à atténuer les effets négatifs de la pandémie de Covid-19 en stimulant la productivité de l’agriculture et de l’élevage tout en garantissant des pratiques de production résilientes et en améliorant les revenus des agriculteurs et des éleveurs », a indiqué Nathan Belete, directeur des opérations de la Banque au Sénégal.

Le programme va aider les petits producteurs et les éleveurs à investir dans des cultures et des chaînes de valeur de l’élevage plus productives et plus résistantes. Il fournira aussi aux producteurs du Bassin arachidier étendu et des zones agro-pastorales un accès à des financements et assurances. Enfin, il devrait permettre au gouvernement de mettre en place des politiques plus efficientes de prix, de quotas et de subventions.

Il contribuera à stimuler la compétitivité et la création d’emplois grâce à une croissance tirée par le secteur privé dans le Cadre du partenariat entre le Sénégal et le Banque mondiale. Il soutiendra également les activités et les réformes inscrites dans Programme d’accélération de la cadence de l’Agriculture (PRACAS II) et le Plan national de développement de l’élevage (PNDE).

Maroc : projet ambitieux de régénération de 378 ha d’arganier

Le ministère de marocain l’agriculture se lance dans un projet ambitieux portant sur la régénération d’arganier sur une superficie de 378 hectares dans la région d’Agadir.L’opération, qui fait l’objet d’un appel d’offres, concernera 4 communes de la région : Amskroud (116 ha), Aziar (112ha), Tamri (100 ha) et Tikki (50 ha).

Pour rappel, le Royaume est sur un projet global de plantation de 10.000 ha d’arganier sur une période de 6 ans, pour un investissement de 49,2 millions de dollars, cofinancé par le Fonds vert pour le climat.    

Il à souligner que la réserve de biosphère de l’arganeraie au Maroc couvre une superficie d’environ 2,5 millions d’hectares (toutes essences forestières confondues) et l’arganier y occupe la part la plus importante avec une superficie de 830.000 hectares.

Cette réserve reconnue par l’UNESCO en 1998, se caractérise par sa multifonctionnalité socio-économique et son aspect écologique unique.

Covid-19: le monde rural sénégalais au bord du gouffre (agronome)

L’ingénieur agronome sénégalais, Abdourahmane Faye note un désastre dans le monde rural sénégalais avec la crise du Covid-19.« (…) le monde rural qui respire par son agriculture au sens large, est touché au poumon et devient un +cas contact+ qu’il convient de suivre de très près par les acteurs du secteur car, les perspectives ne sont guère rassurantes. Le désastre sera d’autant plus grand que la campagne précédente était chahutée par une chute drastique des prix aux producteurs, due à une surproduction au niveau mondial », écrit Abdourahmane Faye dans une tribune intitulée : « L’Agriculture et le monde rural à l’épreuve du Coronavirus! »

Pour étayer son propos, il s’appuie sur l’annonce d’une mévente record de 30 000 tonnes d’anacarde et un manque à gagner de 50 milliards fcfa pour les producteurs d’anacarde casamançais (sud) qui ne voient pas l’ombre des acheteurs indiens en ce début de campagne.

« C’est toute une filière, à l’entame de son envol, qui prend du plomb dans l’aile avec ce Covid-19, qui n’épargnera même pas la mangue, pour les mêmes raisons de manque d’acheteurs. Les deux mamelles principales de l’économie agricole sont ainsi infectées dans cette région, qui présente déjà des comorbidités lourdes liées aux effets des changements climatiques, à la salinisation des terres, la baisse de la fertilité et de la productivité des sols, au sous-équipement des exploitations agricoles, etc. », poursuit M. Faye.

Il souligne que l’application stricte des mesures barrières pour freiner la propagation du pathogène a abouti à une fermeture immédiate des marchés hebdomadaires ruraux sur l’étendue du territoire. Les paysans sont ainsi privés de leurs débouchés commerciaux au premier niveau où ils réalisent leurs affaires et écoulent leurs produits d’élevage et de contresaison pour subvenir à leurs besoins monétaires et alimentaires.

Or, note-t-il, « dans plus de 80% des cas les ménages agricoles épuisent leurs stocks vivriers six mois après récoltes et dépendent, pour le reste de l’année, de ces marchés pour s’acheter de la nourriture.

S’y ajoute et aggrave la situation, l’arrêt des envois d’argent par les ressortissants des exploitations agricoles travaillant dans d’autres secteurs (urbains et pêche) également touchés par la crise. Dans certains cas ces transferts migratoires peuvent représenter jusqu’à 90% des revenus familiaux en milieu rural ».

Selon lui, les restrictions imposées dans les transports intérieurs et extérieurs ont perturbé le fonctionnement des chaines logistiques (approvisionnements, livraisons) qui impliquent les exploitations agricoles.

« L’inquiétude, indique Abdourahmane Faye, est grande, la détermination est forte pour stopper la progression de la maladie, atténuer ses impacts sur l’agriculture et réduire les risques alimentaires qui pointent à l’horizon ».

En tout état de cause, il estime que l’agriculture devra s’interroger sur ses difficultés persistantes à faire face à ses missions essentielles de nourrir les populations, créer des emplois et des revenus décents pour les jeunes, fournir un cadre de vie propice en milieu rural.

Covid-19 et sécurité alimentaire: un chercheur prône l’agriculture urbaine

Pour préserver la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations, il est nécessaire de promouvoir une agriculture urbaine qui transcende les crises comme celle née de la pandémie du Covid-19, selon le chercheur sénégalais, Sidy Tounkara.« En se fondant sur les multiples fonctionnalités de l’agriculture urbaine dont l’approvisionnement des villes, non pas spécifiquement en temps de crise mais aussi en temps normal, il est préférable de légitimer une agriculture urbaine dans le cadre d’une politique alimentaire territoriale au-delà des crises. Cette agriculture doit s’inscrire dans une logique d’agriculture de renfort et de complémentarité pour atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle en ville au premier rang de laquelle se positionne évidemment l’agriculture rurale », explique M. Tounkara.

Dans un article scientifique intitulé « La pandémie du Covid-19 : une légitimation de la promotion de l’agriculture urbaine  », ce chercheur à l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) note cependant une agriculture urbaine fortement menacée par le Covid-19.

A son avis, en dépit de son utilité cruciale, surtout en période de crise, la croissance démographique et urbaine et ses corollaires font planer des risques non négligeables sur le maintien de l’agriculture en ville.

« Cette croissance démographique des villes a nécessairement des impacts sur le foncier et l’eau dont les usages non agricoles (domestiques, industriels, infrastructures socio-économiques de base) concurrencent directement les usages agricoles (foncier agricole, eau d’irrigation) », souligne Sidy Tounkara.

Il ajoute que la croissance démographique des villes a aussi des impacts sur la disponibilité et l’accès à l’eau pour l’irrigation des cultures, surtout dans un contexte de changement climatique qui contribue à la perturbation du cycle pluviométrique, mais aussi à la baisse du niveau de la nappe phréatique qui est exploitée par les maraîchers urbains.

Togo/Covid-19 : un « Plan de Riposte Agricole Covid-19 » pour anticiper une éventuelle crise alimentaire

Le Coronavirus a touché bien plus que le domaine de la santé. L’économie, l’agriculture, le sport, l’emploi, et autres encore ont été aussi des victimes de ce virus qui a déjà fait des centaines de milliers de morts et plus d’un million de cas confirmés. Et les conséquences qui se présentent déjà et celles qui se profilent à l’horizon inquiètent plus d’un et surtout les gouvernements. Afin donc d’éviter une crise alimentaire, le gouvernement togolais anticipe et vient de mettre en route un « Plan de Riposte Agricole Covid-19 » destiné à consolider la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et améliorer le revenu et les conditions de vie des producteurs agricoles comme on peut le lire sur le portail officiel du ministère de l’agriculture.

Ce mécanisme qui est mis en œuvre par le ministère en charge de l’agriculture se décline en 03 principaux axes : un appui en matériel et kits d’irrigation, la promotion des entreprises de placement de main d’œuvre et l’octroi de crédits d’intrants à taux bonifiés. L’objectif à terme étant de parvenir à une production de 225 000 tonnes de coton, près de 2 millions de tonnes de maïs, près de 140 000 tonnes de Soja, et plus de 330 000 tonnes de riz. Ce qui devrait permettre d’accroître les revenus des producteurs à hauteur de 228 milliards FCFA supplémentaires.

Un appel est ainsi lancé dans ce sens à tous les producteurs à se faire recenser par la NSCT pour les cotonculteurs, et, pour les PME/PMI agrégateurs opérant dans les filières à haute valeur ajoutée comme le soja à s’approcher des services déconcentrés du ministère dans leur localités pour le faire.

« Chaque producteur doit impérativement indiquer le numéro de sa carte d’électeur et un numéro de téléphone actif par lequel il pourra recevoir un crédit de campagne via le porte-monnaie électronique », précise le ministère.

Les producteurs devront en outre se constituer en groupes d’entente solidaire affiliés, accepter un contrat d’agrégation avec une PMI/PME, s’engager à cultiver le maïs, le riz, le coton ou le soja et suivre l’encadrement technique de proximité.

Du débouché pour des producteurs de manioc

L’approche chaîne de valeurs agricoles que prône le Projet d’appui à l’employabilité et à l’insertion des jeunes dans les secteurs porteurs (PAEIJ-SP) continue de porter ses fruits. Grace à cette stratégie, des agrégateurs de 7 préfectures du Togo, viennent de trouver un débouché pour leurs productions de manioc.

Ces agrégateurs qui produisent du manioc dans  les préfectures de l’Ogou, Akébou, Est-Mono, Wawa, Kloto et Kpélé n’auront plus de problèmes de débouchés. Leurs productions seront achetées par   la Nouvelle Société de Commercialisation des Produits Agro-alimentaire (NSCPA). Cette dernière qui est en train de mettre en place une usine moderne  de transformation de manioc en amidon a besoin de 50 tonnes de manioc par jour, qu’elle transforme en amidon

La NSCPA a donc échangé ce mercredi avec  les 7  agrégateurs qui  lui fourniront régulièrement du manioc frais. Selon le PAEJ-SP, cette échange a permis de « former les agrégateurs sur la stratégie du Projet basée sur « l’approche chaine de valeurs agricoles », d’échanger sur le modèle d’affaires générale de la NSCPA et le modèle d’affaires spécifique aux agrégateurs et de définir la stratégie à utiliser pour sécuriser l’approvisionnement en manioc dès le début Avril 2020 ».