Putsch au Burkina : le lieutenant-colonel Damiba « n’a pu faire mieux » (chercheur)

La destitution du président de la transition burkinabè découle principalement, selon l’Ivoirien Fahiraman Rodrigue Koné, chercheur senior à l’Institut d’Études en Sécurité (ISS), de sa promesse non tenue d’endiguer rapidement la menace terroriste après le coup d’État contre Roch Marc Christian Kaboré.

Le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba a été destitué par ses camarades du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) qui lui reprochent ses choix inappropriés dans la lutte contre les jihadistes. Peut-on dire que sa chute était prévisible ?

Depuis plusieurs mois, l’opinion publique burkinabè critique avec véhémence le régime Damiba pour son manque de résultats tangibles sur le terrain sécuritaire. En janvier dernier, le MPSR a renversé le président élu Roch Christian Kaboré en invoquant son incompétence face à l’insécurité. Neuf mois plus tard, le MPSR avec à sa tête le lieutenant-colonel Damiba n’a pu faire mieux.

Le pays demeure l’épicentre des attaques jihadistes au Sahel. La quasi-totalité de ses 13 régions continue de subir l’insécurité et près de 2 burkinabè sur 10 ont fui leur lieu de résidence du fait de cette insécurité. Les compagnons de Damiba au MPSR le tiennent visiblement pour responsable.

Ces derniers mois, les rumeurs faisant état de tensions et de divergences au sein de l’organe militaire au sujet de certaines décisions se faisaient insistantes. Des tensions entre chefs des structures militaires sont par exemple apparues dans la conduite des opérations de lutte, notamment entre l’État-Major Général des Armées (EMGA) et le Commandement des Opérations du Théâtre National (COTN), propulsé par Damiba en première ligne. 

Certaines informations faisaient état de profondes divergences sur la volonté de Damiba de renforcer la coopération avec l’armée française. De même, des mécontentements ont fait jour au sein de certains milieux de l’armée, suite aux dernières promotions au grade de général dont a été exclu le CEMGA au profit d’officiers du cercle amical de Damiba. Certaines options politiques du chef de la junte ne faisaient pas l’unanimité, notamment ses initiatives de réconciliation, plutôt perçus comme une tentative réhabilitation de Blaise Compaoré pourtant condamné par la Justice.

Les nouveaux putschistes peuvent-ils inverser la tendance dans la lutte contre le jihadisme ?

Les ex-compagnons de Damiba semblent justifier son écartement par une volonté de rectification de la trajectoire de lutte. Sera-t-elle efficace ? Il est difficile en ce moment de le présager. Toutefois, un ensemble de paramètres pourraient être déterminants. Ces groupes ont mis des années à s’installer dans le cadre d’un patient travail d’instrumentalisation des vulnérabilités au niveau local. Ils occupent le terrain depuis huit ans et contrôlent des pans entiers des économies locales. 

Pour reprendre l’ascendant, il faudra du temps et il faudra un investissement important dans la gouvernance de la sécurité, mais aussi dans la gouvernance politique, sociale et économique. Il faudra une réelle stratégie globale qui s’inscrira forcément sur le moyen et le long terme.  

Les attentes populaires sont plus que jamais élevées. L’opinion burkinabè, contrairement au cas malien, garde encore toute son influence sur le champ politique. La capacité des tenants actuels du pouvoir à créer un vrai consensus politique autour de leurs actions sera à cet égard déterminant.  

Le Burkina était le moins acculé par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) parmi les trois pays ayant récemment connu des coups d’État. Avec le renversement du lieutenant-colonel Damiba, la donne peut-elle changer ?

La Cédéao, tout en restant fidèle à son principe de condamnation des prises de pouvoir par la force, a qualifié dans son communiqué d’inopportun ce nouveau coup d’État au Burkina. Son communiqué garde une tonalité menaçante à l’endroit des nouveaux tenants du pouvoir, notamment sur l’éventualité du non-respect du calendrier des deux ans de transition déjà conclu. L’attitude de la Cédéao pourrait en effet changer par rapport à un pays qu’elle considérait jusqu’à présent comme le bon élève en comparaison avec le Mali et la Guinée. 

Toutefois, la Cédéao devra faire preuve de pragmatisme et éviter de s’engager dans une logique de confrontation qui, à l’expérience ces derniers temps, s’est montrée contre-productive. Elle devra au plus vite prendre attache avec les nouvelles autorités pour renégocier le respect des engagements des anciens acteurs.

À quelles répercussions peut-on s’attendre dans la sous-région ?

Le Burkina occupe une place stratégique du fait de sa position géographique en Afrique de l’Ouest. Il est au centre et partage des frontières avec 6 pays de la sous-région (Mali, Niger, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo et Bénin).  Les développements récents liés à l’expansion des activités des groupes jihadistes dans les pays au Sud des frontières du Burkina (Côte d’Ivoire, Togo et Bénin) indiquent qu’une dégradation de sa situation constituerait une aubaine pour ces groupes. Ces derniers visent clairement à étendre leurs tentacules en Afrique de l’Ouest. La situation au Burkina devrait donc avoir des conséquences dans les pays limitrophes et au-delà. C’est intimement lié.

Burkina : qui le capitaine Ibrahim Traoré, nouvel homme fort de Ouagadougou ?

Le capitaine Ibrahim Traoré a destitué le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, après huit mois de transition.Vendredi 30 septembre, les Ouagalais sont réveillés par des échanges de tirs. Le temps de comprendre ce qui se passe, des soldats se déploient dans des axes stratégiques de la capitale du Burkina Faso. Ils ne le savent, peut-être, pas encore, mais un nouveau coup d’Etat est en train de prendre forme sous leurs yeux. De jeunes officiers ont décidé de « déchoir » le président de la transition, le lieutenant-Colonel Paul Henri Damiba, arrivé lui-même au pouvoir le 24 janvier par les armes.

Les supputations sont allées bon train sur l’identité du meneur des hommes qui veulent la tête du tombeur de Roch Marc Christian Kaboré. Pour les uns, c’est le lieutenant-Colonel Emmanuel Zoungrana, chef de l’unité des « Cobras » constituée en 2019 pour faire face aux jihadistes et arrêté en janvier dernier pour tentative de coup d’Etat contre Roch Marc Christian Kaboré, qui serait derrière ces têtes brulées qui en veulent à Damiba. Pour les autres, c’est le lieutenant-Colonel Yves Didier Bamouni, qui a orchestré la fronde contre celui qui a fait de lui le Commandant des opérations du théâtre national (COTN).

Ce n’est qu’en début de soirée que les burkinabé et le monde ont mis un nom sur le visage du nouvel homme fort de Ouagadougou. Il s’agit du Capitaine Ibrahim Traoré. Le visage ferme, le jeune officier, à la droite du capitaine Kiswendsida Farouk Azaria Sorgho, lecteur à la télévision nationale du communiqué mettant fin aux fonctions du lieutenant-Colonel Paul Henri Damiba.

Porté au sommet du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), le capitaine Traoré est réputé « proche de ses hommes ».  

Originaire du nord, il a obtenu son Baccalauréat au lycée mixte d’Accart-ville de Bobodioulasso, selon le média burkinabé, Omega. Il rejoint la capitale en 2006 pour poursuivre ses études à l’Université Joseph Ki Zerbo. Quatre années plus tard, il intègre l’armée et devient capitaine en 2020. Selon des informations obtenues par Apa, il a, entretemps, été envoyé au Mali dans le cadre de la Minusma où il aurait fait preuve de bravoure lors de l’attaque du Super Camp de Tombouctou en 2018 par des groupes jihadistes. A l’époque, trois compagnie d’infanterie du Burkina Faso étaient présent dans ce quartier général de la mission onusienne. 

Nommé chef du régiment d’artillerie de Kaya, dans la province de Sanmatanga depuis mars dernier par le Lieutenant-Colonel Paul Henri, les frustrations accumulées par les cobras sous la transition ne le laissent pas indiffèrent. « Le capitaine est le grade d’officier subalterne qui est au contact direct avec celui qui combat. Il vit avec les sous-officiers et militaires du rang. C’est le seul officier qui peut mourir au front avec ses hommes. C’est le commandant des actions sur le terrain », explique à Apa un ancien officier ouest-africain.

En plus de payer un lourd tribut dans la guerre contre les groupes jihadistes dans le nord du pays, ces soldats reprochent à l’ancienne équipe l’aggravation des « lourdeurs administratives qui caractérisaient le régime déchu, compromettant ainsi les opérations à caractère stratégique ».

Ils en veulent au lieutenant-colonel Damiba pour avoir « trahi » leur « idéal commun de départ » consistant à reconquérir les territoires tenus par les groupes jihadistes. « La quasi-totalité de ses 13 régions continue de subir l’insécurité et près de 02 burkinabè sur 10 ont fui leur lieu de résidence du fait de cette insécurité. Les compagnons de Damiba au MPSR le tiennent visiblement pour responsable », indique l’Ivoirien Fahiraman Rodrigue Koné, chercheur sénior à l’Institut d’Etudes en Sécurité (ISS) basé à Dakar, au Sénégal.  

Le capitaine Ibrahim Traoré et ses hommes engagent les « forces combattantes à se recentrer sur la question sécuritaire et au rétablissement de l’intégrité de notre territoire ».

Le temps pour la nouvelle équipe dirigeante du pays de désigner un « président civil ou militaire » au terme de concertations nationales qui se tiendront dans les prochains jours, la Constitution est suspendue, le gouvernement, l’Assemblée législative de transition (ALT) dissouts alors que les partis politiques et les organisations de la société civile ont été sommés de renoncer à toute activité jusqu’à nouvel ordre. 

Manuels scolaires : l’Etat ivoirien lance un système de prêt-location

Ce projet d’une valeur totale de 4 milliards Fcfa environ a pour objectif d’alléger le poids des dépenses des parents par rapport aux manuels scolaires.La phase pilote de ce projet a été lancée ce vendredi au Centre national des métiers scientifiques (Cnms), à Cocody, dans l’Est d’Abidjan. Le directeur de la pédagogie et de la formation continue, Adama Samagassi a présenté les principaux enjeux de ce projet dénommé « Bonamas ».

Le prêt-location des manuels scolaires introduit dans son mode de fonctionnement une amende de 2.000 Fcfa par document pour ceux qui auront endommagé les leurs. M. Samagassi a indiqué que le processus n’est pas obligatoire.

« Il s’agit d’une mutualisation des ressources. Celui qui dispose de moyens conséquents n’est pas obligé d’y souscrire, pour permettre à d’autres d’en bénéficier », a-t-til ajouté. Pour cette phase pilote, 33 établissements sont concernés dont 12 publics et 11 privés repartis sur 29 directions régionales de l’éducation. Quelque 5.000 élèves de la 6e seront impactés et 40.000 manuels seront distribués.

Une étude réalisée en 2019 par les directions du ministère de l’Éducation nationale, en Côte d’Ivoire, révèle que sur l’effectif des élèves en classe de 6e, 18% d’entre eux possèdent au moins un manuel pendant les cours. Un taux à même d’influer sur la qualité de l’apprentissage et le processus d’enseignement. 

C’est dans ce contexte que le gouvernement ivoirien a approuvé mi-septembre 2022 la mise sur pied du projet Bourse nationale du manuel scolaire (Bonamas), financé par la coopération française dans le cadre du Contrat de désendettement et de développement (C2D).

Le projet a pour but de permettre aux parents de supporter les coûts des fournitures scolaires au niveau du premier cycle, dans le secondaire. Dans le processus enseignant-apprentissage, le gouvernement de Coi a décidé de mettre à la disposition des parents d’élèves huit manuels.  

Ces ouvrages concernent « les disciplines structurantes de notre enseignement au prix de 10.000 Fcfa », a justifié M. Samagassi, tout en mentionnant que c’est un dispositif de prêt-location.

Les parents d’élèves qui se seront acquittés des frais requis après avoir souscrit à l’offre à travers une inscription préalable en ligne, pourront disposer des huit manuels scolaires et les rétrocéder en l’état à la fin de l’année scolaire, afin de permettre à d’autres requérants d’en bénéficier l’année suivante, a-t-il dit.  

« Comme il y a quelques années où on l’a fait dans l’enseignement primaire lorsqu’on prêtait également les ouvrages aux élèves. Cette expérimentation a connu du succès à telle enseigne qu’aujourd’hui le gouvernement a décidé de donner gratuitement les manuels et les kits scolaires », a-t-il poursuivi.  

« Cela pourrait être possible pour ce projet. C’est pourquoi nous appelons les parents et les élèves à bien entretenir ces ouvrages qui leur seront mis à disposition », a fait savoir M. Adama Samagassi.

Burkina : le président de transition appelle au « calme » et à la « prudence »

Le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba prône l’apaisement alors que la situation sécuritaire reste confuse à Ouagadougou où des tirs nourris sont entendus depuis la nuit de jeudi.Les vieux démons se réveillent encore au Burkina Faso. Le pays des hommes intègres, dirigé par une junte après le renversement du président Roch Marc Christian Kaboré, est actuellement secoué par « un mouvement d’humeur de certains éléments des Forces armées nationales » de l’aveu des autorités de transition.

Au regard de la situation, pour le moins confuse, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le président du Faso, a invité « les populations à observer la plus grande prudence et à rester calme face à certaines informations qui circulent notamment sur les réseaux sociaux » dans un communiqué publié sur la page Facebook de la présidence de la République.

Poursuivant, l’actuel homme fort de Ouagadougou indique que « des pourparlers sont en cours pour ramener le calme et la sérénité ». Jusque-là, « aucun membre du gouvernement n’a été arrêté. C’est une crise interne à l’armée et les échanges se poursuivent au sein de la grande muette pour un dénouement sans écueils », a précisé le porte-parole du gouvernement, Wendkouni Lionel Bilgo, à la télévision privée BF1.  

Arrivé au pouvoir en janvier dernier, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba avait promis de relever le défi de la guerre contre les groupes jihadistes responsables de la déstabilisation du Nord du pays. Pourtant, après neuf mois de transition, le chef de l’État burkinabè ne semble pas en mesure de mettre fin à l’insurrection jihadiste qui continue même à gagner du terrain.

Ces dernières semaines, plusieurs incidents liés à l’activité des insurgés islamistes affiliés à Al Qaïda ou à l’État islamique ont été enregistrés dans la région du Sahel, au Nord du pays. C’est le principal foyer jihadiste au Burkina.

Les deux dernières attaques meurtrières visant des convois d’approvisionnement sous escorte militaires à Djibo, à plus de 200 kilomètres au Nord de Ouagadougou, illustrent la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays du Sahel.

Soldats ivoiriens arrêtés au Mali : la mission de la dernière chance ?

Des chefs d’Etat ouest-africains sont attendus à Bamako ce jeudi pour plaider la cause des militaires ivoiriens arrêtés le 10 juillet par les autorités de la transition malienne.C’est une mission qui suscite beaucoup d’espoir. Lors de son sommet extraordinaire convoqué le 22 septembre, la Conférence des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avait décidé d’envoyer « incessamment » des émissaires à Bamako pour plaider la cause des 46 soldats détenus par les autorités maliennes.

Cette mission de « haut niveau » constituée des présidents du Togo, du Ghana et de la Gambie (qui remplace le chef de l’Etat du Sénégal, empêché) sera à Bamako jeudi 29 septembre, selon une note du ministère malien des Affaires étrangères parvenue à APA. Faure Gnassingbé, Nana Akufo-Addo et Adama Barrow seront reçus par le Colonel Assimi Goïta, président de la transition malienne. A cette occasion, il est attendu qu’ils réitèrent la position de la Cédéao sur ce contentieux entre la Côte d’Ivoire et le Mali.

L’organisation sous-régionale avait lors de ce sommet tenu en marge de la 77e Assemblée générale des Nations unies à New-York, « condamné l’incarcération continue des soldats ivoiriens », « dénoncé le chantage exercé par les autorités maliennes » et « demandé leur libération sans condition ».

L’envoi de cette mission est le fruit de la saisine de la Cédéao par la Côte d’Ivoire qui estime que le maintien en détention de ses soldats par Bamako est une prise d’otage.

En recevant le ministre nigérian des Affaires étrangères vendredi 9 septembre, le Colonel Assimi Goita qui a renversé Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, avant d’évincer le président de la transition Bah N’daw et son Premier ministre Moctar Ouane neuf mois plus tard, s’est exprimé en faveur « d’une solution durable ».

« Au même moment où la Cote d’Ivoire demande la libération de ses soldats, elle continue de servir d’asile pour certaines personnalités politiques maliennes faisant l’objet de mandat d’arrêt émis par la justice. Malheureusement, ces mêmes personnalités bénéficient de la protection de la Côte d’Ivoire pour déstabiliser le Mali, d’où la nécessité d’une solution durable à l’opposé d’une solution à sens unique qui consisterait à accéder à la demande ivoirienne sans contrepartie pour le Mali », a ajouté le chef de l’Etat malien.

Quelques heures plus tôt, la médiation togolaise avait pourtant obtenu des autorités maliennes la libération des trois femmes soldats du groupe des 49 détenus depuis dimanche 10 juillet pour « complot contre le gouvernement et atteinte à la sûreté de l’Etat, crimes d’association de malfaiteurs, de détention et transport d’armes de guerre et complicité de crime ». Il était convenu avec les différentes parties de poursuivre les discussions pour la libération des 46 soldats qui restent en détention.

La question est de savoir si la mission de médiation de la Cédéao ne donne les résultats escomptés, quelle sera la suite ? Dans un entretien avec RFI et France24, le président en exercice de la Cédéao, le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embaló qui trouve que les autorités maliennes auraient dû relâcher les militaires ivoiriens, n’écartait pas de nouvelles sanctions contre le Mali si les autorités de la transition ne reviennent pas à de meilleurs sentiments. « Tout est possible », avait-il lancé.

Burkina : lourd bilan après l’attaque d’un convoi à Djibo

Au lendemain de l’attaque d’un convoi d’approvisionnement à destination de Djibo, le gouvernement dresse un lourd bilan.La réaction des autorités burkinabè suite à l’attaque, lundi 26 septembre, d’un convoi de ravitaillement à destination de la ville de Djibo, à plus de 200 kilomètres au nord de Ouagadougou, est intervenue vingt-quatre heures après l’incident.

Selon un communiqué signé par le porte-parole du gouvernement de transition, Wendkouni Joël Lionel Bilgo, « le convoi a été attaqué par des terroristes près de la localité de Gaskindé (province du Soum, région du Sahel) ce 26 septembre ».

Le bilan provisoire officiel fait état de 11 morts parmi les militaires et 28 blessés dont 20 militaires, 1 VDP (Volontaire pour la Défense de la Patrie) et 7 civils. « Une cinquantaine de civils sont aussi portés disparus et les recherches se poursuivent », ajoute le communiqué.

« L’embuscade a également causé d’importants dégâts matériels », souligne le Gouvernement, réaffirmant « son engagement et celui de l’ensemble des forces patriotiques en lutte contre le terrorisme à tenir le serment de défendre et de libérer notre peuple de l’emprise des forces obscurantistes qui veulent l’asservir par la violence aveugle et la terreur ».

Pour reprendre l’ascendant face aux groupes jihadistes qui déstabilisent cet Etat du Sahel, le président de la transition, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat contre le président de la République Roch Marc Christian Kaboré en janvier 2022, multiplie les initiatives.

 Le chef de l’Etat burkinabé a institué un cadre de dialogue avec les jihadistes burkinabé désirant déposer les armes. Face à la nation au début du mois de septembre pour faire le bilan de l’opération baptisée « reconquête de notre pays », il a affirmé avoir renforcé les moyens de l’armée.

A l’Assemblée générale des Nations unies, le lieutenant-colonel Damiba a appelé la communauté internationale à l’aide. Dans cette dynamique, le président burkinabé a rencontré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov en vue du renforcement de la coopération de son pays avec Moscou.

Bazoum suspend le transit des produits pétroliers vers Bamako

Les produits pétroliers qui transitent par le Niger, à destination du Mali sont frappés d’une suspension. Explications.C’est une décision polémique. Par une note signée par le directeur général des Douanes, le Niger a suspendu les autorisations de transit de produits pétroliers sur le Mali non destinés à la Minusma.

La même note datée du 21 septembre suspend également « l’utilisation des autorisations déjà délivrées pour accomplir les formalités de produits pétroliers non destinés » à la mission onusienne.

Le patron de la douane nigérienne enjoint « le directeur des enquêtes, du Renseignement, de l’Analyse des risques et du Contentieux (DERAC), les directeurs régionaux des douanes, le chef de bureau de Torodi, le chef du bureau d’Ayorou, le chef du bureau de Gaya, tous les commandants de brigades d’intervention et de recherche » d’exécuter cette mesure.

Les autorités maliennes n’ont pas encore réagi à cette mesure. De leur côté, leurs homologues nigériennes n’ont donné aucune explication.

Pour beaucoup d’observateurs, cette décision prise par le pouvoir de Niamey est une réaction à l’hostilité des autorités de la transition malienne.

Frictions entre Bamako et Niamey

Dans son discours à l’Assemblée générale des Nations Unies, à New York, le Premier ministre par intérim du Mali, le Colonel Abdoulaye Maïga a traité d’«étranger Mohamed Bazoum, qui se réclame du Niger ».

Le pouvoir de Niamey avait prédit quelques heures plus tôt la prise imminente de Ménaka par l’Etat islamique au Sahel. Par la même occasion, Bazoum a déploré l’absence de l’armée malienne dans cette région.

Cependant, la juriste nigérienne Souwaiba Ibrahim estime que la décision de Niamey de suspendre le transit des produits pétroliers vers le Mali n’a rien à voir avec le discours de Maiga à l’Onu. « Déjà, la mesure a été prise le 21 septembre par la Douane nigérienne alors que le Premier ministre Maïga a tenu son discours le 24 septembre », explique la doctorante dans un fil de discussion sur twitter, ajoutant que « la décision est due à la dégradation de la situation sécuritaire sur l’axe Niamey- Gao, notamment l’absence de soldats maliens dans la zone ».

« Depuis peu, des individus armés interceptent des véhicules transportant les marchandises, particulièrement les produits pétroliers. Récemment des terroristes ont intercepté des camions-citernes transportant du carburant en destination du Mali et ont fait le plein de réservoir de leurs engins, avant de revenir quelques jours plus tard pour intercepter d’autres camions transportant le thé et le riz. Vu l’absence des militaires dans la zone pour escorter les camions, les transporteurs sont contraints à payer le droit de passage par les terroristes. Ceci contribue au financement de leur opération. L’interdiction est donc prise pour les empêcher de se ravitailler », clarifie-t-elle.

Au sujet de la dérogation accordée à la Minusma, Souwaiba Ibrahim précise que « c’est parce que cette dernière a les moyens d’escorter son carburant ».

Depuis 2012, le Niger exporte de l’essence, du gasoil et du gaz butane à destination principalement du Nigeria, du Burkina Faso et du Mali par l’entremise de la Société de raffinage de Zinder (SORAZ) et de la société nigérienne du pétrole (SONIDEP).

Burkina : nouvelle attaque contre un convoi d’approvisionnement

Les jihadistes ont attaqué le convoi d’approvisionnement destiné aux populations de la ville de Djibo.Les jihadistes ont encore fait parler d’eux dans le nord du Burkina Faso. Dans la nuit du 26 au 27 septembre, ils ont attaqué un convoi d’approvisionnement d’une soixantaine de véhicules en direction de la ville de Djibo, dans la province de Soum.

L’embuscade attribuée au Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) lié à Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI) s’est produite à hauteur de la commune de Gaskindé et aurait, selon des sources sécuritaires, fait une dizaine de morts parmi les militaires qui accompagnaient le convoi constitué de plusieurs camions transportant des vivres pour les populations du nord.

L’Etat-major général des armées n’a pas encore communiqué sur cet incident sécuritaire qui isole davantage la ville de Djibo, sous blocus jihadiste depuis plusieurs mois.

Le 5 septembre, un convoi en provenance de la même localité pour la capitale du Burkina Faso, avait heurté un engin explosif improvisé (EEI). Cette attaque avait fait 35 morts et 37 blessés civils.

À la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, le président de la transition burkinabè, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba qui a renversé du pouvoir Roch Marc Christian Kaboré le 24 janvier, a sollicité l’aide de la communauté internationale pour inverser la tendance dans la lutte contre les groupes jihadistes.

RCA : un présumé commandant de la Séléka jugé à la CPI

Le procès de Mahamat Said Abdel Kani démarre ce lundi 26 septembre, à la Haye (Pays-Bas), devant la Chambre de première instance VI de la Cour Pénale Internationale (CPI).Saisie le 30 mai 2014 par la Centrafrique pour l’ouverture d’une enquête sur tous les crimes commis sur son territoire depuis le 1er août 2012, la Cour Pénale Internationale (CPI) s’est exécutée le 24 septembre 2014. Le Bureau du Procureur s’est alors concentré sur les allégations de crimes relevant de la compétence de la CPI commis par la Séléka et les groupes armés anti-Balaka.

Les enquêtes, toujours en cours, ont déjà permis d’arrêter quatre personnes : Alfred Yekatom, Patrice-Edouard Ngaïssona, Maxime Jeoffroy Eli Mokom Gawaka et Mahamat Saïd Abdel Kani. Le dernier nommé comparaît aujourd’hui devant la Chambre de première instance VI de la CPI.

Mahamat Saïd Abdel Kani est un présumé commandant de la Séléka, une coalition rebelle à dominante musulmane ayant chassé du pouvoir, en mars 2013, le président centrafricain François Bozizé. Un coup d’État qui a plongé ce pays dans une guerre civile. Une bataille sanglante a opposé la Séléka aux anti-Balaka, proches du président déchu, et majoritairement formés de chrétiens et d’animistes.

Dans ce conflit, Mahamat Saïd Abdel Kani est accusé de « crimes contre l’humanité (emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté physique, torture, persécution, disparitions forcées et autres actes inhumains), et de crimes de guerre (torture et traitements cruels) qui auraient été commis à Bangui (Centrafrique) en 2013 », précise un document de la CPI.

Au total, 43 témoins devraient être appelés par l’Accusation. Les juges rendront leur verdict dans un délai raisonnable à l’issue des audiences. « La Chambre de première instance ne condamne quelqu’un que si elle est convaincue que les charges ont été prouvées au-delà de tout doute raisonnable. Le jugement sera lu en public et l’accusé sera acquitté ou déclaré coupable. S’il est jugé coupable, une peine lui sera infligée. L’Accusation et la Défense peuvent faire appel du jugement et/ou de la décision relative à la peine devant la Chambre d’appel de la CPI », souligne la juridiction basée à la Haye (Pays-Bas).

Composée des juges Miatta Maria Samba (présidente), Socorro Flores Liera et Sergio Gerardo Ugalde Godínez, la Chambre de première instance VI de la CPI peut prononcer une peine d’emprisonnement, à laquelle peut s’ajouter une amende ou la confiscation des profits, biens et avoirs tirés directement ou indirectement du crime commis.

Toutefois, « la peine maximale pouvant être prononcée est de 30 ans d’emprisonnement. Mais dans des cas extrêmes, et au vu notamment de la situation particulière de la personne déclarée coupable, la Cour peut infliger une peine d’emprisonnement à perpétuité. La peine de mort n’est pas prévue par les textes de la CPI en cas de déclaration de culpabilité. L’Accusation et la Défense peuvent faire appel de la décision relative à la peine devant la Chambre d’appel de la CPI », clarifie le document.

Mahamat Said Abdel Kani, aussi connu sous les noms de Mahamat Said Abdel Kain, Mahamat Saïd Abdelkani ou encore M. Said, est né le 25 février 1970 à Bria, dans l’Est de la République centrafricaine (RCA). gé de 52 ans actuellement, il aurait été un commandant de la Séléka.

Mali : Bazoum prédit le pire pour Ménaka

La dégradation de la sécurité dans le nord du Mali préoccupe le président du Niger, Mohamed Bazoum.Le président du Niger décrit un tableau sombre de la situation sécuritaire dans le nord du Mali. « La situation sécuritaire dans la région de Ménaka s’est totalement dégradée depuis le départ de Barkhane. Depuis la fin du mois de mars, les terroristes ont conquis des territoires encore plus vastes, ont tué des personnes et ont créé une tension entre les communautés comme cela ne s’est jamais passé », déplore Mohamed Bazoum dans un entretien avec France24.

Selon le chef de l’Etat nigérien, la situation est tellement désespérante qu’il n’est pas exclu que le drapeau jihadiste flotte sur « Ménaka ». « C’est probable », a-t-il prédit, convaincu que l’EIGS (ancien nom de l’EIS) compte attaquer Ménaka ».

« Est-ce que ce sera pour y rester ? Ce n’est pas pour y rester ? Ce n’est pas leur mode d’action que de rester dans des localités importantes comme Ménaka. Ils n’ont jamais eu de vocation à administrer quoi que ce soit. Mais ils sont militairement capables d’attaquer Ménaka », ajoute-t-il.

« Les forces armées maliennes seraient à Ménaka, elles y seraient avec leurs supplétifs russes, mais je constate que cela n’a pas empêché que la situation se dégrade davantage », regrette le président nigérien.

En revanche, Mohamed Bazoum ne voit pas le même schéma être déroulé à Gao même s’il reconnaît que les jihadistes « ont réalisé de grandes avancées » autour de cette région.

Du 6 au 8 septembre, l’Etat islamique a occupé Talataye, un village du cercle d’Ansongo, dans la région de Gao. Les jihadistes ont piégé les « frères ennemis » d’Al Qaïda pour atteindre cette localité où ils ont aussi affronté des mouvements Touaregs pro-gouvernementaux. Le bilan des affrontements fait état de plusieurs dizaines de morts de part et d’autre.

Macron tente une médiation dans la crise entre la RDC et le Rwanda

A la demande du président français Emmanuel Macron, le président rwandais Paul Kagamé et son homologue de la RD Congo Félix Tshisekedi se sont rencontrés en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.Félix Tshisekedi n’a pas caché sa méfiance à l’égard du Rwanda, qu’il accuse de soutenir les rebelles du M23 et de semer le chaos dans son pays déjà assiégé et qui souffre toujours d’une crise sécuritaire chronique.

Les observateurs de la rencontre Kagamé-Tshisekedi à New York, organisée par le président français Emmanuel Macron, ont rapidement conclu que la normalisation des relations diplomatiques entre Kigali et Kinshasa permettrait de s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité dans l’est du deuxième plus grand pays d’Afrique, situé dans la région des Grands Lacs. Dans cette partie du pays, l’insécurité est endémique et touche plus de trois millions de personnes.

Les répercussions humanitaires du conflit en RD Congo touchent au moins quatre pays des Grands Lacs.

Ce nouveau rapprochement est le dernier en date après que les deux dirigeants sont parvenus à un accord à Luanda, en Angola, en juin 2022, sous la médiation du président angolais João Lourenço.

Mais beaucoup pensent qu’il reste du chemin pour surmonter la méfiance mutuelle et instaurer la confiance entre les deux voisins qui ne cessent de s’accuser mutuellement de soutenir des rebelles hostiles à leurs gouvernements respectifs.

Kinshasa n’a pas confiance dans les relations entre le Rwanda et les rebelles du M23 impliqués dans une série d’affrontements avec l’armée congolaise depuis la fin du mois de mai.

Le dirigeant congolais a saisi l’occasion offerte par la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies pour renouveler cette accusation à l’encontre de Kigali, quelques mois à peine après leur rapprochement à Luanda, qui devait déboucher sur un accord concernant les éléments constitutifs de la paix et de la stabilité dans la région des Grands Lacs.

Le fait que la plupart des combattants du M23 parlent le kinyarwanda n’a pas contribué à apaiser les craintes de Tshisekedi, mais le président Kagamé avait répondu sur la même plateforme. Une démarche qui a poussé le président Macron à intervenir et à réunir les deux dirigeants dans une réunion qui, espère-t-il, pourrait faciliter un changement de position de l’un à l’autre, passant de l’accusation à la résolution de l’un des plus longs bourbiers sécuritaires de l’Afrique de ces 20 dernières années.

Kigali a toujours nié les affirmations de Kinshasa et a accusé à son tour la RDC de soutenir les rebelles FDLR qui luttent pour renverser le gouvernement de Kagame.

Kagamé a déclaré à l’Assemblée générale des Nations unies à New York, que les récents revers essuyés pour ramener la paix dans la région des Grands Lacs avaient permis de souligner que la situation en matière de sécurité est fragile dans cette région. Ceci fait dire au président français que la situation actuelle, n’est pas différente de celle d’il y a 20 ans, lorsque la Mission de maintien de la paix des Nations unies la plus importante et la plus coûteuse a été déployée pour la première fois en RD Congo.

Kagamé pense qu’une sortie du jeu des reproches entre son pays et la RD Congo aiderait les protagonistes à s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité.

Cependant, certains analystes estiment que pour que la paix règne dans l’est de la RD Congo, les Nations unies devraient revoir leur politique d’intervention et s’attaquer à certains des problèmes qui ont conduit à de violentes protestations contre leur Mission de maintien de la paix dans le pays en juillet.

Le M23 doit son nom à un accord de paix conclu le 23 mars 2009 entre les dirigeants de l’ancien groupe rebelle, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDCP), et le gouvernement congolais.

Il s’agit d’une faction dissidente du CNDCP dont les membres sont principalement issus de la communauté congolaise de langue kinyarwanda.

En octobre 2013, des milliers de combattants du M23 ont fui principalement vers l’Ouganda et un autre petit groupe vers le Rwanda lorsque les troupes congolaises soutenues par une brigade d’intervention régionale spéciale sous mandat de l’Onu ont pris leurs bastions dans la province du Nord-Kivu.

Après avoir été vaincu militairement, le M23 a engagé des pourparlers avec le gouvernement lors d’un cycle de négociations qui s’est déroulé à Nairobi au Kenya, avant que les deux parties ne signent un accord comprenant des dispositions autorisant le retour des anciens rebelles en vue de leur réintégration dans la vie civile.

Plus récemment, en avril de cette année, le groupe rebelle a s’est encore signalé en prenant le contrôle de la majeure partie de la province du Nord-Kivu dans l’est de la RD Congo, notamment le poste frontière de Bunagana, l’un des points d’entrée officiels entre l’Ouganda et la RD Congo.

L’effectif total des troupes de maintien de la paix de l’Onu en RDC est d’environ 18.300 personnes, selon les derniers chiffres officiels des Nations unies.

Sécurité : le Mozambique et la Tanzanie signent un pacte

Les deux pays, partageant une frontière terrestre longue de 756 kilomètres, veulent lutter ensemble contre le terrorisme et la criminalité.Samia Hassan, la présidente de la Tanzanie, était hier mercredi au Mozambique pour y rencontrer son homologue Filipe Nyusi. Selon nos informations, les deux chefs d’État ont signé un accord sécuritaire dont les détails n’ont pas encore été rendus publics.

En principe, il s’agira de coordonner les actions de lutte contre le terrorisme et la criminalité le long de la frontière commune. Depuis 2017, le Mozambique est confronté à une insurrection jihadiste menée par les Shebab, un groupe local affilié à l’État Islamique (EI).

Les violences, principalement notées dans la province de Cabo Delgado (Nord), ont causé plus de 4000 morts et le déplacement d’environ 800.000 personnes, notamment vers la Tanzanie voisine.

La Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc, sigle anglais), à laquelle appartiennent les deux pays, a déployé une force régionale. Son objectif consiste à soutenir l’armée mozambicaine. Celle-ci bénéficie également du soutien des forces rwandaises.

Transition : la Cédéao menace la Guinée de « lourdes sanctions »

Le président en exercice de la Cedeao, Umaro Sissoco Embalo, a demandé aux autorités de la Guinée de réduire la période de transition de 36 mois sous peine de s’exposer à des sanctions.Le président de la Guinée Bissau, qui assure la présidence de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) depuis juillet, a demandé aux autorités guinéennes, dans un entretien accordé à Radio France internationale (RFI) et France 24,  de ramener la période de transition à 24 mois.

Une sortie médiatique qui intervient à vingt-quatre heures du sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat de la Cédéao à New York, en marge de la 77e assemblée générale des Nations-Unies.

Pour Umaro Sissoco Embalo, les 36 mois de transition fixés par Conakry « sont inacceptables ». « Si la junte maintient les 3 ans, il y aura de lourdes sanctions. On ne peut accepter ça », avertit Embalo, sur un ton menaçant.

Après le putsch du 5 septembre 2021 perpétré contre l’ancien président de la République Alpha Condé, la Cédéao avait prononcé la suspension de la Guinée de ses instances avant de prendre des sanctions individuelles contre les putschistes.

A l’occasion de sa session ordinaire du 3 juillet, l’organisation sous-régionale a maintenu ses mesures. Aussi, l’ancien président du Bénin, Thomas Boni Yayi a été désigné médiateur de la Cedeao en Guinée. Il doit travailler avec les autorités guinéennes en vue de parvenir à un calendrier de transition acceptable pour la Cedeao au plus tard le 1er août 2022.

Depuis, l’ancien chef de l’Etat béninois s’est rendu à deux reprises à Conakry, sans obtenir gain de cause même, même s’il a salué lors de son dernier séjour (21-27 août), la mise en place d’un cadre de concertation inclusif pour faciliter le retour à l’ordre constitutionnel.

Cependant, cet organe est boycotté par des figures emblématiques de l’opposition, dans un contexte de répression du Front national de la Défense de la Constitution (FNDC), principal artisan de la lutte contre la troisième candidature d’Alpha Condé. Cette organisation a été dissoute par la junte au pouvoir qui lui reproche de mener des activités subversives et ses dirigeants envoyés en prison.

Soldats ivoiriens détenus au Mali : le Nigeria espère une issue heureuse

Le chef de la diplomatie nigériane est convaincu que les soldats ivoiriens en détention à Bamako pour soupçon de mercenariat sont innocents.A la suite du Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le ministre des Affaires étrangères du Nigeria a déclaré, mardi 20 septembre 2022, que les 46 soldats détenus au Mali depuis le 9 juillet ne sont pas des mercenaires.
Selon Geoffrey Onyeama qui a accordé un entretien aux médias français RFI et France24, c’est la raison de son déplacement du 9 septembre à Bamako, lors duquel il a été reçu par le président de la transition, le Colonel Assimi Goita. « J’étais porteur d’un message du président Buhari pour la libération des 46 soldats sans condition », a-t-il soutenu.

« Sur cette question, il faut dire qu’il n’y a pas d’évidence que ces soldats étaient des mercenaires. Ils venaient dans le cadre de la Minusma », estime le chef de la diplomatie nigériane. Il admet tout de même « qu’il y a certaines règles qui n’ont pas été suivies comme il le fallait ».

Protestant contre l’exigence de Bamako de lui livrer certaines personnalités politiques sous le coup de mandats d’arrêts internationaux, Abidjan a saisi la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour la tenue d’un sommet extraordinaire sur le sort de ces soldats et réclame leur libération sans condition.

En marge de la 77e session de l’Assemblée générale de l’Onu qui se tient du 13 au 23 septembre à New-York (Etats-Unis), l’instance suprême de la Cedeao va se pencher jeudi prochain sur la question pour amener les deux pays à dépasser cette crise. « On va tout faire pour empêcher un conflit entre des pays membres de la Cedeao », a assuré Geoffrey Onyeama, ajoutant que « la sous-région subit déjà plusieurs défis auxquels il ne faut pas ajouter d’autres ».

Dans cette affaire, le Togo, sur la demande de Bamako, avait entamé une médiation qui a abouti à la libération de trois soldates « pour des raisons humanitaires ». Les discussions devaient se poursuivre, sous la direction de la médiation togolaise, pour la libération du reste du groupe.

Mali : Comment l’Etat islamique au Sahel a piégé ses adversaires à Talataye

Pour gagner la bataille de Talataye du 6 septembre, l’Etat islamique au Sahel s’est joué de ses rivaux, dont la branche locale d’Al-Qaïda.Du 6 au 8 septembre 2022, l’Etat islamique au Sahel (EIS), anciennement appelé Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) a occupé Talataye, un village du cercle d’Ansongo, à 1283 kilomètres au nord-est de Bamako.

Cette occupation éphémère fait suite à de violents combats qui ont opposé ce groupe jihadiste à son rival lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) ainsi que des mouvements touaregs pro-gouvernementaux à l’Est et à l’Ouest de cette localité de la région de Gao, dans le nord du Mali.

Dans le numéro 356 de sa revue hebdomadaire « Al Naba » (La Nouvelle, en arabe) paru la semaine dernière, l’Etat islamique est revenu sur cet assaut. Il décrit « une bataille féroce ayant éclaté de midi jusqu’au soir » entre les « soldats du Califat » et la « milice Al-Qaïda au Maghreb islamique à l’Ouest du village » et les « milices azawadiennes à l’Est ».

L’hebdomadaire de propagande affirme que plus de 60 membres « des milices d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique et de l’Azawad » ont été tués durant cette offensive. Un butin de guerre constitué d’armes et de munitions a été également exposé par le groupe jihadiste à la page 5 de sa revue.

Cette opération est une preuve de la détérioration de la situation sécuritaire dans le Nord du Mali, confronté depuis une dizaine d’années à une insurrection jihadiste.

Ces derniers mois, la filiale de l’Etat islamique au Sahel qui était censé être affaiblie après l’élimination de son fondateur, Adnan Abou Walid al-Sahraoui et plusieurs de ses lieutenants ainsi que la capture de certains de ses cadres par l’Opération de l’armée française Barkhane dans la région de Ménaka, reprend de l’influence sur le terrain.

Début 2022, le groupe jihadiste a mené des attaques dans cette région, tuant plusieurs centaines de civils.

Dans sa note trimestrielle du 1er janvier au 31 mars 2022, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) fait état d’affrontements armés entre des éléments du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) et du Groupe d’Autodéfense Imaghad et Alliés (Gatia) ou d’attaques contre les populations civiles dans plusieurs cercles d’Andéramboukane.

Suivant cette logique, l’EIS a attiré ses « frères ennemis » du GSIM avec lesquels il est en conflit depuis plusieurs mois dans la zone sahélienne, dans un traquenard lors de la bataille du 6 septembre dernier. Selon les informations d’APA, l’EIS a mis en place une stratégie de « désagrégement » du GSIM qui semblait en force depuis le dernier affrontement des deux groupes à Talataye. « Ils ont attiré le GSIM vers le nord-est de Ménaka, l’obligeant à envoyer une partie de son dispositif de Talataye constitué uniquement de locaux (des Touaregs daoussahak) vers cette zone », confie une source sécuritaire à APA. Selon la même source, c’est ce qui explique les affrontements du 26 août dernier entre les deux groupes armés à Tadjadod, au nord-est de Ménaka.

Après cet affrontement au nord-est de Ménaka, poursuit notre source, l’EI a fait croire au GSIM qu’il se vengerait en attaquant Tidarmène et Tejerert. Les jihadistes affiliés à Aqmi sont tombés dans le panneau en déployant du personnel du nord-est de Ménaka vers Emis-Emis.

Dans le même temps, l’EIS avait déjà décidé de rassembler ses hommes à Indélimane, un peu plus au sud de Talataye, où depuis le 4 septembre, une stratégie d’attaque a été arrêtée.

Quarante-huit heures après, l’assaut est lancé au Sud, à l’Est et à l’Ouest de Talataye tenus par le GSIM, le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA-D, tendance daoussahak). Les revers enregistrés par ces différents mouvements face à l’EIS s’expliquent par le fait qu’ils ne combattaient pas ensemble.

L’armée malienne, elle, s’est contentée de vol de reconnaissance effectué par un SU-25 récemment acquis dans le cadre de sa coopération avec la Russie.

Deux jours après avoir occupé le village de Talataye, les jihadistes de l’EIS qui ont perdu une vingtaine de combattants, se sont repliés à Indélimane, laissant derrière eux un village fantôme.

Bénin : l’Etat islamique revendique ses premières attaques

Présent au Sahel depuis près d’une décennie, l’Etat islamique cible désormais les pays côtiers.En plus du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) proche d’Al-Qïida au Maghreb islamique (AQMI), le Bénin doit désormais faire face aux attaques de la branche sahélienne de l’Etat islamique.

Dans le numéro 356 de son hebdomadaire de propagande auquel APA a eu accès, le groupe jihadiste a revendiqué ses premières attaques dans le nord-est de ce pays côtier.

L’Etat islamique affirme que la première attaque s’est produite le 1er juillet 2022 à Fakwara, un village du département d’Alibori, à 600 kilomètres au nord de Cotonou, la capitale. Les jihadistes ajoutent dans leur communication avoir tué au moins quatre membres des forces de sécurité béninoises dans des combats qui ont mobilisé des armes légères et des roquettes.

Le lendemain, poursuit le groupe jihadiste dans sa revue hebdomadaire, des militaires béninois sont tombés dans une embuscade, près de Guéné, sur la route reliant les villes de Malanville et Kandi, toujours dans le département de l’Alibori. Ils allèguent avoir tué deux soldats béninois.

Cotonou n’a pas encore réagi aux revendications de ces nouveaux ennemis qui, selon Wassim Nasr, journaliste à France24 et spécialiste des mouvements jihadistes, pourraient être des transfuges du GSIM.

Depuis plusieurs mois, des assauts jihadistes sont enregistrés dans le nord du Bénin, essentiellement dans les départements de l’Atacora et de l’Alibori, à partir du voisin burkinabé.

Face à cette situation alarmante, le Bénin noue de nouvelles alliances, y compris avec des pays africains ayant déjà fait leurs preuves dans la contre-insurrection. Un accord avec le Rwanda, déjà présent au Mozambique et en République centrafricaine, est en vue pour un appui logistique. Un envoi de troupes n’est pas encore à l’ordre du jour, selon Cotonou.

Mission au Mozambique : la Sadc étend son domaine d’intervention

La Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc, sigle anglais), au-delà de l’aspect militaire, va désormais mener dans ce pays des opérations civiles, policières et correctionnelles.Depuis 2017, le Nord-Est du Mozambique est en proie aux attaques des jihadistes d’Al-Shabab, un groupe affilié à l’État islamique. Pour aider le pays à faire face aux extrémistes, la Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc) y a déployé une force d’intervention dénommée Samim en juillet 2021.

Il s’agissait jusque-là de fournir au Mozambique un soutien militaire dans la lutte contre le terrorisme. Au regard de l’évolution de la situation sur le terrain, le bloc régional a décidé d’élargir son champ d’action avec aussi des opérations civiles, policières et correctionnelles.

La transition, a expliqué jeudi Xolani Mankayi, le chef de mission par intérim de la Samim, permettrait à la police, aux services correctionnels, aux composantes civiles et aux militaires de travailler conjointement pour rétablir la paix et la sécurité à Cabo Delgado, une province riche en hydrocarbures, où les Shebab sont plus actifs.

A en croire M. Mankayi, cet objectif ne peut être atteint sans la synchronisation des activités des différents corps. L’insurrection jihadiste a entraîné au Mozambique une grave crise humanitaire. Fin juillet 2022, le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (Ocha, sigle anglais) a indiqué qu’« au moins 1,5 million de personnes dans le Nord du Mozambique ont besoin d’une aide humanitaire et d’une protection vitale et indispensable en raison de l’impact continu du conflit armé, de la violence et de l’insécurité dans la province de Cabo Delgado ».

Résolution des conflits : le modèle rwandais fait des émules en Afrique

De plus en plus, des pays africains ont recours à l’expertise de Kigali pour faire face à une crise sécuritaire.En matière de règlement des conflits sur le continent noir, le Rwanda suscite la curiosité. Tout le monde ou presque se rue vers le pays des mille collines. Y compris le Bénin, pays côtier de l’Afrique de l’Ouest harcelé régulièrement par des groupes jihadistes dans son septentrion et qui cherche des solutions africaines.

Selon l’hebdomadaire « Africa Intelligence », Cotonou et Kigali auraient trouvé un accord pour le déploiement, en octobre, de forces rwandaises dans le Nord du Bénin. La décision, ajoute l’hebdomadaire, doit être officialisée fin septembre. Pour sa part, le Bénin confirme que des discussions sont en cours avec les autorités rwandaises, mais précise que l’accord en vue s’inscrit uniquement dans le cadre d’un soutien logistique et n’inclut pas un envoi de troupes.

Quel que soit le contenu dudit accord, c’est un exemple supplémentaire de la volonté du Rwanda d’étendre ses activités sur le continent africain en dehors des opérations multinationales.

Avec ses 12 millions d’habitants, ce petit pays de l’Afrique de l’Est s’est montré résilient après le génocide en 1994 ayant emporté environ un million de personnes dont la majorité est issue de l’ethnie tutsie et a (re) construit une armée professionnelle à partir de l’ossature de l’armée patriotique rwandaise (APF), bras armé du Front Patriotique Rwandais (FPR), sous la direction de l’actuel président, Paul Kagamé.

Des forces rwandaises participent, depuis 2005, aux missions de maintien de la paix des Nations Unies. À ce jour, 6000 soldats rwandais auraient été envoyés dans des opérations multilatérales notamment au Mali et au Darfour.

« Le Rwanda est le 5e contributeur aux missions des Nations Unies dans le monde et le deuxième contributeur continental derrière l’Éthiopie », rappelle le chercheur italien, Federico Donelli, dans une étude pour l’Institut français des relations internationales (Ifri) intitulée « Diplomatie militaire du Rwanda : Utilisation politique par Kigali des moyens militaires pour accroître son prestige et son influence en Afrique et au-delà ».

Le Rwanda à la rescousse des pays africains

C’est mi-2020 que « l’approche de Kigali en matière de déploiement de ses forces de défense et de gestion de conflits a montré des signes significatifs de changement », indique M. Donelli.

La stratégie a été testée en République centrafricaine où Faustin Archange Touadéra, élu président en 2016, a pu compter sur les forces rwandaises et la compagnie privée russe controversée Wagner pour arrêter l’avancée des troupes de l’ancien président déchu, François Bozizé, et reconquérir de grandes villes comme Bambari. D’ailleurs, depuis février dernier, c’est la Rwandaise Valentine Rugwabiza qui est la représentante du Secrétaire Général de l’Organisation des nations unies (Onu) en RCA. Elle a remplacé à ce poste le Sénégalais Mankeur Ndiaye.

Avec le succès de cette « phase pilote », Kigali se convainc de l’efficacité de sa solution qu’il exporte désormais. « Le Rwanda, déjà engagé au Mozambique contre un groupe affilié à l’État islamique, a démontré ses capacités militaires dans la lutte anti-terroriste. Les soldats composant son armée apparaissent sur ce théâtre comme une troupe disciplinée, entraînée et disposant de matériels modernes », analyse, dans un entretien avec APA, Amanar Advisor, un cabinet d’intelligence stratégique et de veille sur le Sahel basé à Strasbourg, en France.

En moins d’une année, les militaires rwandais ont repris des villes du nord mozambicain qui étaient sous le joug du groupe « Ahlu sunna wal jama’a » (les partisans de la tradition prophétique, en arabe) dont les membres, communément appelés « Shebabs », n’ont rien à voir avec leurs homonymes de la Somalie affiliés à Al Qaïda.

Sous le charme, le Mali, confronté lui aussi à une insurrection jihadiste depuis 2012, s’est rapproché du Rwanda. Objectif : renforcer les capacités de son armée pour une meilleure efficacité dans la défense de son territoire.

Ce faisant, « le Rwanda aspire à promouvoir sa solution militaire aux problèmes de sécurité comme alternative à l’architecture promue par les organisations régionales », soutient Donelli.

Pour quels dividendes ?

Dans le cas du Bénin, le Cabinet Amanar Advisor estime que « le Rwanda veut incarner la solution africaine pérenne de gestion des crises et reléguer les dispositifs de type G5 Sahel au rang de gadget inutile et coûteux ».

Le pays de Kagamé, « par ce déploiement, se positionne également comme un partenaire majeur de la France dont le soutien au Bénin est stratégique, notamment pour sécuriser la logistique de l’après Barkhane », poursuit cette structure de conseils stratégiques sur le Sahel.

Amanar Advisor est persuadé que « le Rwanda, en plein essor économique, entend étendre sa zone d’influence et asseoir sa position de leader régional. En outre, le président Paul Kagamé gagne en stature en incarnant le renouveau de la classe dirigeante africaine à travers un changement majeur de vision et d’énergie déployée dans ce dessein ».

In fine, d’après ce cabinet, « Paul Kagamé veut placer le Rwanda parmi les pays les plus riches d’Afrique ». Et cela passera aussi par l’implantation du secteur privé rwandais dans les États en proie à une crise sécuritaire.

Burkina : Damiba limoge son ministre de la Défense et le remplace

Le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, président de la transition au Burkina Faso, a limogé son ministre de la Défense avant d’assumer ses fonctions.Le Général Aimé Barthélémy Simporé a été remplacé par le président de la transition au département de la Défense et des Anciens combattants.

L’annonce a été faite dans la soirée du lundi 12 septembre par le secrétaire général du gouvernement, Jacques Sosthène Dingara à la télévision nationale du Burkina Faso. A côté de ses fonctions de président de la transition, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba assume les charges de ministre de la Défense et des Anciens combattants.

Le chef de l’Etat burkinabé remplace à ce poste le Général Aimé Barthélémy Simporé. Le colonel-major Silas Keita a été nommé ministre délégué auprès du ministre de la Défense et des Anciens combattants, chargé de la Défense.

Cette nouvelle réorganisation du gouvernement intervient quelques jours après l’adresse à la nation du président de la transition. Dans ce discours prononcé depuis la ville de Dori, dans le nord du pays où la violence jihadiste sévit depuis près d’une décennie, le chef de l’Etat burkinabé a fourni un bilan de ses huit mois de gestion, après un coup d’Etat contre Roch Marc Christian Kaboré.

Le lieutenant-Paul Henri Sandaogo Damiba a soutenu lors de cet exercice que les forces armées burkinabè ont enregistré des victoires dans la guerre contre les groupes jihadistes affiliés à Al Qaïda et à l’Etat islamique.

RDC : l’Onu dénonce plusieurs meurtres et enlèvements

Au moins 83 personnes ont été tuées et plusieurs autres kidnappées lors d’attaques des présumés rebelles ougandais des « Forces Démocratiques Alliées » (ADF) dans l’Est du pays selon les Nations Unies.Depuis le 10 août dernier, les populations de plusieurs villages de l’Ituri, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), vivent dans la terreur. D’après l’Organisation des nations unies (Onu), une centaine de personnes ont été tuées et au moins 19.000 autres ont été déplacées en trois jours seulement. Il faut dire que dans cette province, les combats entre l’armée régulière et un groupe armé ont été intenses.

L’escalade des violences a entraîné la fermeture de certaines structures sanitaires. « L’hôpital général de Lolwa et cinq centres de santé ont suspendu leurs activités en raison de l’insécurité grandissante », a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (Ocha, sigle anglais).

A en croire ce département du Secrétariat des Nations Unies, 129 structures de santé ont été détruites ou endommagées en Ituri entre 2019 et 2022. Cette situation, poursuit Ocha, affecte l’accès aux soins de santé de plus de 120.000 individus vivant dans la zone.

De plus, déplore l’organisme onusien, les violences ont aussi restreint l’accès humanitaire sur place et bouleversé le trafic routier entre la province de l’Ituri et celles voisines du Nord-Kivu et de la Tshopo. Un décompte effectué le 30 juin 2022 établit que près de 137 incidents affectant directement les humanitaires en Ituri ont été signalés.

Ailleurs sur le territoire congolais, des affrontements entre l’armée régulière et un groupe armé ont fait, les 30 et 31 août, au moins 14 morts parmi les civils dans la commune de Mongwalu. Environ 4000 personnes ont été contraintes de se déplacer vers la localité de Monbwalu.

Les déplacés vivent dans des familles d’accueil et des centres collectifs. En juillet dernier, Mongwalu avait déjà accueilli environ 4000 autres personnes fuyant les combats entre deux groupes armés à Lodjo Mayalibo et Matata.

Cette situation dramatique n’empêche pas d’autres civils de prendre le chemin inverse. Si l’on en croit l’Organisation des nations unies, qui reprennent des chiffres d’organisations locales, près de 300.000 personnes sont retournées dans leurs milieux d’origine, notamment dans les zones de santé de Rimba (187.000 personnes retournées), Logo (66.000) et Aungba (48.000), depuis avril dernier.

« Cette dynamique est motivée entre autres par la relative amélioration du contexte sécuritaire dans leurs villages », soutient l’Onu, ajoutant que ces populations ont besoin d’assistance (abris, articles ménagers essentiels, vivres, eau potable, etc) « car ayant tout perdu lors de leur fuite ».

Entre novembre 2021 et février 2022, l’insécurité née des affrontements armés dans plusieurs villages de Mahagi était à l’origine d’un important mouvement de populations. Dans toute la province de l’Ituri, près de 3 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire dont plus de 1,7 million de personnes déplacées, alertent les Nations Unies.

L’Ethiopie réceptionne une 1ère cargaison de céréales d’Ukraine

Dans ce pays d’Afrique de l’Est, plus de huit millions de personnes touchées par la sécheresse ont reçu une aide alimentaire cette année.La première cargaison humanitaire de céréales transportée d’Ukraine par le Programme alimentaire mondial (PAM) est arrivée en Ethiopie. L’aide alimentaire livrée dans le cadre de l’Initiative dite des céréales de la mer Noire, négociée par la Turquie et les Nations unies, permettra de fournir une assistance pendant un mois à plus de 1,5 million de personnes déplacées par la sécheresse et les conflits, a expliqué Stéphane Dujarric, porte-parole principal du Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, lors d’un point de presse tenu ce vendredi.

Il a souligné que les céréales sont actuellement stockées dans l’entrepôt principal du PAM situé dans la ville d’Adama et seront distribuées dans les semaines à venir.

Les conflits, la sécheresse et la hausse des prix sont à l’origine de l’insécurité alimentaire en Éthiopie. Avec 20 millions de personnes ayant besoin d’aide alimentaire dans le pays, le PAM a indiqué que la stabilité de la chaîne d’approvisionnement est essentielle à son travail.

« Nos collègues humanitaires nous disent que les combats dans le nord du pays continuent d’avoir un impact sur les personnes vulnérables et sur la livraison de l’aide. Dans certaines parties des régions du Tigré, d’Amhara et d’Afar, des dizaines de milliers de personnes seraient déplacées par les combats et l’insécurité », a poursuivi Stéphane Dujarric.

Le porte-parole principal du Secrétaire général des Nations unies a précisé qu’il n’y avait pas eu de mouvements de convois humanitaires dans le Tigré depuis deux semaines, empêchant la livraison d’intrants, notamment d’engrais supplémentaires pour la prochaine saison agricole.

Les vols bihebdomadaires du service aérien humanitaire des Nations unies entre Addis-Abeba et Mekelle, la capitale régionale du Tigré en proie à des combats entre le Front de Libération du Tigré (TPLF) et l’armée éthiopienne, ont également été suspendus.

Mozambique : les Shebab se livrent à une folie meurtrière

Le groupe jihadiste somalien est accusé, par le président mozambicain Filipe Nyusi, de massacrer des civils innocents dans la province de Cabo Delgado.Une barbarie sans nom ! Les Shebab ne reculent devant rien dans leur projet d’expansion. Originaire de la Somalie, ce mouvement jihadiste a étendu ses tentacules au Mozambique via l’océan Indien.

À Nampula, troisième ville la plus peuplée du pays, sept civils ont été sommairement exécutés par des combattants shebab. Des troupes de la force d’intervention de la Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc, sigle anglais) étaient pourtant à leurs trousses.

Une nonne italienne, âgée de 83 ans, fait partie des victimes. Selon Mety Gondola, Secrétaire d’État de la province de Nampula, deux autres missionnaires ont dû fuir pour sauver leurs vies. Les autorités locales annoncent aussi que trois civils enlevés n’ont toujours pas été retrouvés.

Pour justifier leurs actes, y compris l’incendie d’une église, de maisons et la destruction de récoltes, les extrémistes ont soutenu que la religieuse tuée était « allée trop loin dans la propagation du christianisme ». Du côté des jihadistes, six personnes ont été arrêtées. Depuis 2017, les attaques des Shebab ont fait des milliers de morts à Cabo Delgado, une province mozambicaine riche en ressources gazières.

Mali : l’Onu évalue les menaces contre les déplacés internes

Au total, 504 ménages ont cherché refuge à Ansongo.Des membres du Bureau régional de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) ont procédé à l’évaluation des menaces qui pèsent contre les populations civiles à Ansongo, une commune de la région de Gao située dans le nord du Mali. Sur place, elle a pu constater les conditions de vie des déplacés internes et échanger avec les autorités locales sur la situation sécuritaire.

Le préfet d’Ansongo, Mohamed Ag Aklini, a présenté à l’équipe un aperçu général de la situation depuis l’arrivée de déplacés internes de la localité voisine de Tin-Hamma, fuyant les menaces des groupes armés.

« L’autorité administrative a souligné la nécessité de procurer des denrées de première nécessité aux communautés hôtes d’Ansongo dont les ressources sont déjà maigres », rapporte un communiqué de la Minusma reçu mercredi à APA.

Le 29 août 2022, alertée sur des menaces dans la zone de Tin-Hamma, la Minusma a mené une opération de survol de la zone par des hélicoptères de combat afin de dissuader toute attaque. Une force de réaction rapide y a également été déployée par voie terrestre.

L’engagement et les efforts de la Minusma pour protéger les civils à risque, font partie d’une solution élargie de protection. Cette dernière inclut la lutte contre l’insécurité afin de permettre un retour des personnes déplacées dans leurs localités.

G5 Sahel : quelles implications pour la visite de Damiba au Mali ?

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a choisi le Mali pour son premier déplacement hors du Burkina Faso.Le chef de la junte burkinabè a rencontré, il y a quatre jours, à Bamako, son homologue malien, le colonel Assimi Goïta. Ce voyage a été effectué au lendemain de la mort de plusieurs dizaines de civils au nord du Burkina Faso après l’attaque de leur convoi et quatre mois après le départ du Mali du G5 Sahel, une alliance militaire qui lutte contre les groupes terroristes de la région depuis sa création en 2014.

L’enjeu était donc grand pour Ouagadougou qui partage avec Bamako une frontière de plus d’un millier de kilomètres, une zone touchée par de nombreuses attaques meurtrières de groupes djihadistes. Après avoir envoyé en avril une délégation composée de ses plus proches collaborateurs pour évoquer la coopération militaire, « il était de bon ton de (venir cette fois) rencontrer les autorités » maliennes, a indiqué Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Avec son homologue malien, le président de la transition burkinabè affirme avoir discuté ainsi des moyens de renforcer la coopération opérationnelle entre les forces armées des deux pays contre les groupes terroristes. « Nous entendons, dans les jours à venir, mieux examiner et renforcer le partenariat militaire qui existe entre nous pour davantage relever les défis sécuritaires auxquels les populations, nos peuples sont confrontés », a dit le militaire, arrivé au pouvoir en janvier dernier après la chute du président Roch Marc Christian Kaboré.

Par ailleurs, le retour du Mali au G5 Sahel n’a pas été évoqué publiquement même si le Burkina Faso et le Niger avaient invité Bamako à « revenir assumer ses responsabilités » dans le cadre de cette coopération sous-régionale de lutte contre le djihadisme. « Nous avons passé en revue la situation sous-régionale et nous avons pensé que le Mali est aujourd’hui le grand absent de la coopération dans le domaine de la défense. (…) Il faut qu’on travaille pour que le Mali puisse revenir et assumer ses responsabilités et jouer son rôle », avait plaidé le ministre nigérien de la Défense, Alkassoum Indattou, au sortir d’une audience en août dernier avec le lieutenant-colonel Damiba à Ouagadougou.

Trois mois auparavant, le Mali avait invoqué une « perte d’autonomie » et « une instrumentalisation » au sein du G5 Sahel pour acter son retrait de cette organisation militaire régionale formée avec la Mauritanie, le Tchad, le Burkina et le Niger.

Toutefois, des observateurs estiment que Ouagadougou fera tout pour nouer une alliance militaire solide avec Bamako si les négociations pour son retour au G5 Sahel échouent. L’enjeu est de parvenir à unir leurs forces respectives pour combattre les groupes terroristes qui franchissent régulièrement la frontière malienne pour se retrouver au Burkina Faso.

« Pour le président Damiba, il y a désormais la nécessité de créer un cadre bilatéral afin de rendre les opérations de lutte contre le terrorisme plus efficaces. Bamako comme Ouagadougou doivent optimiser leurs actions anti-terroristes et lutter contre un phénomène qui les touche tous deux », a expliqué sur la chaîne TV5 Windata Zongo, membre du Centre africain d’analyses et de recherches diplomatiques et stratégiques.

Burkina : 35 morts dans l’explosion d’une bombe artisanale

Au Burkina, l’explosion d’une bombe artisanale tue 35 civiles dans le nord du pays.Au lendemain de l’adresse à la nation du président de la transition du Burkina Faso Paul Henri Damiba, le Burkina Faso enregistre une nouvelle attaque meurtrière.

Cet Etat du Sahel en proie au jihadisme a enregistré un nouvel incident sécuritaire. Lundi 5 septembre, un convoi escorté par des militaires, en provenance de la ville de Djibo pour Ouagadougou a heurté un engin explosif improvisé (EEI).

Selon le gouverneur de la région du Sahel, le lieutenant-Colonel Rodolpho Sorgho, « le bilan provisoire à la date du 5 septembre à 17 heures fait état de 35 morts et 37 blessés, tous civils ».

Le nombre élevé de victimes civiles est dû au fait que le convoi était essentiellement composé de camions et de véhicules de transports en commun, seul moyen pour les populations de plusieurs localités du nord du Burkina Faso de sortir de blocus décidés par des groupes jihadistes, face à un Etat impuissant.

Lors d’un discours à la nation prononcé en avril, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba qui a renversé Roch Marc Kaboré quatre mois plus tôt, avait promis de renverser la tendance. Faisant bilan d’étape de l’opération reconquête du pays, le président de la transition burkinabè a noté une remobilisation de « nos forces », mettant en déroute « nos ennemis ». « L’intensification des actions offensives conduites souvent en coordination avec les VDP, ont visé surtout à désorganiser le dispositif ennemi. Sur le plan purement opérationnel, cet objectif-là est atteint », estime-t-il.

Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à une insurrection jihadiste qui a fait plusieurs milliers de morts et des millions de déplacés.

Libye : le nouvel envoyé spécial des Nations Unies connu

Le Sénégalais Abdoulaye Bathily remplace le Slovaque Jan Kubiš ayant démissionné depuis plus de dix mois.Dans la nuit de vendredi à samedi, António Guterres, le Secrétaire Général de l’Organisation des nations unies (Onu), a désigné Abdoulaye Bathily comme envoyé spécial pour la Libye. Le diplomate sénégalais, pressenti à cette fonction depuis début août, a vu sa nomination retarder par la réticence de l’une des parties libyennes.

Selon le gouvernement basé à Tripoli et dirigé par Abdelhamid Dbeibah, l’ancien homme politique sénégalais ne disposait pas assez d’expériences pour accomplir une telle mission. gé de 75 ans, Abdoulaye Bathily est finalement devenu le 8e envoyé spécial des Nations Unies pour la Libye. C’est le premier Africain à occuper ce poste après la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

La principale mission d’Abdoulaye Bathily « sera d’organiser un dialogue entre les gouvernements libyens rivaux avec comme objectif ultime d’organiser des élections consensuelles », a expliqué une source onusienne à Radio France Internationale (RFI).

Conflit libyen : le Rwanda accueille 101 réfugiés supplémentaires

Kigali a accueilli, le 26 septembre 2019, un premier groupe de 66 personnes en provenance de Tripoli.En 2021, le gouvernement rwandais, l’Union Africaine (UA) et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) ont signé un avenant au protocole d’accord du mécanisme de transit d’urgence paraphé le 10 septembre 2019.

Objectif, poursuivre l’évacuation des réfugiés et demandeurs d’asile sur une base volontaire de la Libye vers le Rwanda. Dans ce cadre, 101 individus sont récemment arrivés au Centre d’accueil construit à Gashora, au Sud de Kigali. Tous ont au préalable subi des tests Covid.

Le Rwanda, dans le cadre du mécanisme de transit d’urgence, héberge aussi des réfugiés et demandeurs d’asile provenant de l’Érythrée, du Soudan, du Soudan du Sud, de la Somalie, de l’Éthiopie, du Nigeria, du Tchad et du Cameroun.

Mali : baisse des violations des droits humains attribuées aux FAMa

Les exactions commises par les groupes jihadistes ont également baissé.Les Forces armées maliennes (FAMa) ont fait une avancée considérable en termes de respect des droits humains et du droit humanitaire international. C’est ce qui ressort de la dernière note trimestrielle de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), couvrant la période du 1er avril au 30 août 2022.

Les violations des droits de l’Homme qui leur sont imputables ont baissé de 62%, passant de 320 entre la période de janvier à mars à 122 au cours de la période couverte par la note. Les exactions mettant en cause les Fama sont liées à « des exécutions, des actes de tortures et d’autres mauvais traitements ainsi que des arrestations arbitraires, dont certaines massives ».

A ce sujet, la Minusma indique qu’« au cours de la période en revue, 96 civils ont été tués, sept disparus et 19 blessés lors d’opérations conduites par les militaires maliens ».

La mission onusienne cite l’exemple de Hombori, dans la région de Douentza, où, le 19 avril dernier, une opération de ratissage de l’armée malienne, accompagnée de « personnel militaire étranger », a fait 50 morts parmi les civils et conduit à l’arrestation de 500 autres. Cette opération fait suite à l’explosion d’un engin explosif improvisé au passage de leurs convois dans cette localité du centre du Mali.

« Le 24 avril 2022, après les attaques simultanées menées par les groupes armés tels que JNIM (l’acronyme arabe du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans) et autres groupes similaires contre les camps des FAMa de Sévaré, Niono et Bapho, un militaire malien aurait exécuté sommairement 20 des 27 civils qui étaient détenus au camp des Fama de Hombori », lit-on dans la note de la Minusma, ajoutant que « parmi les 20 victimes, 16 auraient été tuées tandis que 4 auraient succombé à leurs blessures ».

Sur la découverte d’un « charnier » près de la base de Gossi rétrocédée le 19 avril par les militaires de l’opération Barkhane aux autorités maliennes, dans le cadre de leur retrait du Mali sur fond de tension diplomatique entre Paris et Bamako, l’enquête de la Minusma a conclu que les dépouilles ensevelies dans ce camp avaient été transportées sur les lieux le 20 avril, sans préciser par qui.

Quant aux groupes extrémistes, ils sont responsables de 64% des atteintes aux droits de l’Homme qui se chiffrent à 467 durant la période en revue. « Comparativement au trimestre précédent, la Minusma a documenté 297 atteintes aux droits de l’Homme imputables aux groupes tels que JNIM, EIGS et autres groupes similaires, ce qui représente une baisse de 27% (410 entre la période de janvier à mars 2022) », la mission onusienne.

S’agissant des milices d’auto-défense communautaires, la Minusma leur attribue 34 actes de violence, soit une hausse de 126%, alors que les groupes armés signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali se sont rendus coupables de 14 atteintes aux droits de l’Homme, soit une augmentation de 16% par rapport au trimestre précédent.

Entre le 1er avril et le 30 avril 2022, la Minusma, dont le mandat a été renouvelé le 30 juin, a documenté 682 incidents sécuritaires au Mali. Le centre constitue l’épicentre de l’insurrection jihadiste avec 320 incidents sécuritaires recensés par la mission onusienne.

Depuis le 24 mai 2021, le Mali est gouverné par des militaires qui avaient renversé neuf mois plus tôt le régime d’Ibrahim Boubacar Keita (IBK).

Sahel : une otage américaine libérée par les forces spéciales US

Les forces spéciales américaines ont libéré une religieuse de 83 ans enlevée début avril au Burkina Faso.La sœur Suellen Theresa Tennyson est libre. Enlevée le 4 avril à Yalgho, dans le Centre nord du Burkina Faso, la religieuse américaine de la congrégation des Marianites de Saint-Croix a été libérée lors d’une opération des forces spéciales, a révélé mercredi 31 août le chef d’Etat-major général des armées armées des États-Unis, le Général Mark Milley à l’occasion d’une cérémonie marquant le transfert du commandement du SOCOM (Commandement des Opérations spéciales des Etats-Unis) du Général Richard Clarke au Général Bryan Fenton.

Selon un responsable du Département d’Etat américain cité par Info Chrétienne, la libération de la nonne de 83 ans s’est déroulée au Niger, sans autres détails.

« C’est avec grande joie et reconnaissance à Dieu que nous portons à la connaissance de tous que la sœur Suellen Tennyson, la religieuse enlevée à Yalgo dans la nuit du 4 au mardi 5 avril, a été libérée par ses ravisseurs », s’est réjoui, de son coté, dans un communiqué du 30 août, Monseigneur Théophile Naré, évêque de Kaya, ville située à 112 kilomètres, au sud-ouest de Yalgho.

« Complètement épuisée », d’après la sœur Ann Lacour, présidente de la Congrégation des Marianites, la religieuse octogénaire qui se trouverait actuellement à Niamey, est attendue prochainement aux Etats-Unis. « Elle est en sécurité », a-t-elle assuré dans un entretien avec Clarion Herald, média officiel de l’archidiocèse de la Nouvelle Orléans.

Après une carrière dans l’enseignement aux Etats-Unis, Suellen Theresa Tennyson s’est établie au Burkina Faso en 2014. En raison de l’insécurité qui s’est installée dans le nord du pays depuis cette année et qui est le fait d’insurgés appartenant à des groupes jihadistes, la sœur de la congrégation des Marianites avait été invitée à quitter la zone, en vain.

Lors de son enlèvement survenu dans la nuit du 4 au 5 avril, des témoignages indiquent que ses ravisseurs ne lui ont pas laissé le temps de prendre ses lunettes, ses médicaments, ses chaussures et son téléphone.

Joseph Kony ou l’histoire d’une si longue traque

Le sanguinaire chef de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA, sigle anglais), une milice opérant entre l’Ouganda et le Soudan, a jusque-là déjoué tous les plans de ses ennemis.Ces dernières années, Joseph Kony mène vie mystérieuse. Ne montrant pratiquement aucun signe de vie à ceux qui le pourchassent. Visé depuis 2005 par un mandat de la Cour Pénale Internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, le fondateur l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) est entré en rébellion, il y a 35 ans, pour renverser le président Yoweri Museveni et instaurer un régime fondé sur les Dix commandements en Ouganda.

A bientôt 61 ans, il fêtera son anniversaire en septembre, Joseph Kony n’a plus été vu depuis près de vingt ans. Les États-Unis, durant le magistère de Barack Obama, ont dépensé entre 600 et 800 millions de dollars pour le mettre hors d’état de nuire. Si l’Armée de Résistance du Seigneur a été réduite à sa plus simple expression, le chef de guerre demeure toujours introuvable. Ce qui renforce le mythe autour de l’homme.

Joseph Kony a perdu beaucoup de combattants lassés de vivre dans la brousse et épuisés par des décennies de combat. D’anciens rebelles se sont notamment reconstruit en République centrafricaine.

En 2013, le leader de l’Armée de Résistance du Seigneur était déclaré mourant. On disait même qu’il était prêt à négocier les conditions de sa reddition avec le président centrafricain de l’époque, Michel Djotodia. C’est la raison pour laquelle l’Ouganda et les États-Unis ont convenu qu’il était inutile de poursuivre leur chasse à l’homme. Joseph Kony ne représentant plus pour eux une menace crédible pour la sécurité de cette partie de l’Afrique.

Malgré tout, selon des informations tout droit sorties de l’imagination, puisque jamais confirmées en avril 2022, le rebelle aurait été localisé au Darfour, une région instable du Soudan.

L’Armée de Résistance du Seigneur, née des flancs de la rébellion ougandaise dirigée par Alice Lakwena, était principalement composée d’enfants soldats. Jusqu’à 60.000 enfants auraient été enrôlés de force. De petites mains qui, d’après les Nations Unies, ont pris part aux massacres de 100.000 personnes et au déplacement de deux millions d’individus.

Surnommé « le Messie sanglant », Joseph Kony est un ancien enfant de chœur d’une église de l’Ouganda. Né à Odek, dans le Nord du pays, il commande toujours des centaines d’hommes à cheval sur la République démocratique du Congo, la Centrafrique, le Soudan du Sud et le Soudan. Une récompense de cinq millions de dollars est promise à toute personne qui fournirait des informations déterminantes dans sa capture.