La Côte d’Ivoire souhaite que la France restitue ses œuvres d’arts

Le président de l’Assemblée nationale ivoirienne Adama Bictogo a évoqué jeudi à Paris avec le président du Sénat français, la restitution des œuvres d’arts de la Côte d’Ivoire.M. Bictogo a échangé avec son hôte de la « restitution des biens culturels de la Côte d’Ivoire » et formulé le vœu que la démarche de restitution engagée par la France prenne en compte le désir de la Côte d’Ivoire de voir ses œuvres restituées.

« Au regard d’une première initiative marquée par la restitution des biens du Bénin nous avons souhaité que si cette loi venait à être votée qu’elle puisse cibler certains pays et intégrer la Côte d’ivoire », a déclaré Bictogo.  

Pour lui, « cette visite jette un pont entre les deux institutions pour une collaboration forte ». Il a eu droit à un accueil très chaleureux aux sièges du Sénat puis à l’Assemblée nationale, où il a été reçu respectivement par les président Gérard Larcher et Mme Yaël Braun-Pivet.

Avec le président du Sénat, ils ont fait le tour des questions liées à la sécurité, à la formation des jeunes, au climat, à la culture des crises au Mali, en Guinée et au Burkina ainsi qu’au renforcement des relations entre les deux institutions.

Le chef de l’Assemblée nationale ivoirienne a indiqué qu’après la crise de Covid-19 qui a bouleversé les habitudes et les économies, il y a la guerre russo-ukrainienne qui établit un nouvel ordre avec de nouveaux défis.

Les deux personnalités ont également évoqué le renforcement des relations entre les pays. Les liens entre la Côte d’Ivoire et la France sont historiques et culturels. Ce pays de l’Afrique de l’Ouest est un partenaire économique de premier plan pour la France.

Dans l’après-midi, M. Adama Bictogo a mis le cap sur le siège de l’Assemblée nationale, où il a été reçu par son homologue Mme Yaël Braun-Pivet au perron du palais bourbon. Ils ont discuté, entre autres, de questions de sécurité et des crises qui secouent le monde.  

Le président Bictogo Adama et Mme Yaël Braun-Pivet ont ensuite partagé leur vision sur la coopération entre les deux institutions sœurs. Ils se sont « accordés sur le renforcement des liens qui existent entre (leurs) deux pays ».  

« Nous avons convenu de travailler dans la vision pour accompagner nos deux pays dans la gestion de certaines crises que nous connaissons tous. Au mali en Guinée et au Burkina. Nous avons convenu de mutualiser nos efforts et mener des réflexions pour être des forces de proposition pour nos deux pays », a-t-il dit.

M. Bictogo a par ailleurs plaidé pour un engagement des sociétés françaises dans un partenariat gagnant-gagnant avec les partenaires ivoiriens. Il a fait savoir que « la diplomatie parlementaire est un levier très important de notre politique ».

« Avec le Parlement français, nous avons l’ambition de renforcer nos liens de coopération. Des pistes existent. Nous avons aussi abordé la question de la loi qui pourrait être votée sur la restitution des œuvres culturelles. Ici aussi nous avons suggéré que cela puisse intégrer la Côte d’ Ivoire. >> a-t-il conclu.  

Le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a invité son homologue français à l’ouverture solennelle de la session ordinaire 2023.

Côte d’Ivoire : institution du dialogue public-privé à Korhogo en 2023

La ville de Korhogo, située dans le nord ivoirien, abritera après celle de San-Pedro (Sud-ouest) et de Bouaké (Centre), un Comité local de dialogue Etat-secteur privé en 2023.Ce Comité local de dialogue public-privé regroupera toutes les administrations étatiques et les entreprises opérant dans le département, sous la présidence du préfet, a dit jeudi la secrétaire exécutive du Comité de concertation Etat/secteur privé (SE-CCESP), Mme Mariam Fadiga Fofana.

Mme Mariam Fadiga s’exprimait à l’occasion d’une conférence bilan faisant suite à deux jours de rencontres entre des entités de l’Etat et des acteurs du secteur privé, à Abidjan. Ce dialogue qui est à sa 6e édition, a réuni 34 structures dont 27 administrations et sept structures privées.

 La secrétaire exécutive du Comité de concertation Etat/secteur privé (SE-CCESP) a indiqué que plus de 350 usagers ont visité durant ces deux jours les 37 desks disposés pour la circonstance. Plus de 400 acteurs s’étaient inscrits pour exposer leurs préoccupations.

A l’issue de ces rencontres Business to Government (B to G), les acteurs du secteur privé ont souhaité que cette session ait lieu fréquemment. Mme Mariam Fadiga a fait savoir qu’un réseau des points focaux Etat-secteur privé a été mis en place au niveau du SE-CCESP pour discuter au quotidien des préoccupations. 

Lors de la première journée, une réunion de redynamisation du réseau des points focaux a eu lieu. Ceux-ci, insistera-t-elle, émanent de tout l’écosystème et permettent de résoudre au quotidien les préoccupations, se félicitant de ce qu’à cette session « les points focaux des chancelleries étaient vraiment présents ».

« Pour nous, c’est d’écouter les préoccupations du secteur privé et de la population en général et voir comment au niveau économique on peut avancer » et apporter des réponses efficientes, a affirmé Éric Ouattara, conseiller technique du ministre du Commerce, de l’industrie et de la promotion des PME.

Cela permet au gouvernement de prendre des décisions « plus éclairées et qui tiennent compte des besoins des opérateurs économiques », a-t-il ajouté, espérant que les différentes entités contribueront davantage à cet échange et à cette concertation.

« Pour nous, l’idée, c’est de briser la barrière entre l’administration et les opérateurs économiques », a poursuivi Mme Mariam Fadiga. Elle a rappelé que « c’est depuis 2019 que nous sommes à San-Pedro et que avons mis en place le Comité local de dialogue public-privé présidé par le préfet ».

Dans l’optique de la décentralisation, un second Comité local du dialogue Etat-secteur privé a été instauré à Bouaké, la métropole du centre ivoirien. « L’année prochaine (2023), nous allons aller à Korhogo », a annoncé Mme Mariam Fadiga.

Guinée : la junte dénonce une diplomatie de « guignols » de la Cédéao

La junte guinéenne a réagi vigoureusement à la sortie du président en exercice de la Cedeao, Umaro Sissoco Embaló sur la durée de la transition en Guinée.Les autorités de la transition guinéenne ont qualifié de «honte» les propos tenus  le mercredi 22 septembre 2022, sur Radio France internationale (RFI) et France 24 par Umaro Sissoco Embaló.

Dans un entretien diffusé par les deux médias français, quelques heures avant la tenue du sommet des chefs d’Etat la Cédéao à New York, en marge de la 77e assemblée des Nations unies, Embaló soutenait que la durée de trois ans décrétée par le pouvoir de Conakry était « inacceptable » pour la Cedeao.

Le président en exercice de la Cédéao avait ajouté que la Guinée risquait de « lourdes sanctions », si le pouvoir n’était pas transmis aux civils dans 24 mois.

Une sortie qui n’a plu aux autorités de la transition en Guinée. Dans une vidéo diffusée sur la page Facebook de la présidence guinéenne, le colonel Amara Camara charge  Sissoco Embaló .

« Le mensonge grossier et les propos qui s’apparentent à de l’intimidation sont de nos jours des pratiques rétrogrades qui n’honorent pas son auteur et ternissent par la même occasion l’image de marque de la Cédéao. Nous ne pouvons pas porter cette honte », a réagi l’un des hommes forts de la transition en Guinée? par ailleurs Secrétaire général de la présidence de transition.

Les autorités guinéennes ont aussi qualifié de « mensonge » sciemment entretenu par le président en exercice de la Cedeao sur un prétendu accord de transition de 24 mois.

En effet, dans sa sortie médiatique, le président bissau-guinéen avait déclaré avoir obtenu lors d’une visite en Guinée un accord avec la junte pour une transition de deux ans. Le colonel Amara Camara, a démenti cet accord, ajoutant que la Guinée «n’est pas dans une relation de guignols ou de téléréalité ».

Enfonçant le clou, le Premier ministre guinéen Dr Bernard Goumou, qualifie d’« inappropriée et grossière » cette prise de parole du dirigeant bissau-guinéen contre la Guinée.

 

Côte d’Ivoire : l’Etat achève sa « réforme de l’appui aux PME »

Cette réforme va permettre de mettre en place un guichet unique en vue de l’accompagnement des PME.Le Premier ministre, Patrick Achi, a déclaré mercredi que « l’Etat a achevé la réforme de l’appui aux PME », un nouveau dispositif visant la mise en place d’un outil qui va rendre les opérations beaucoup plus efficaces avec un Guichet unique pour gérer à la fois les questions d’accompagnement des PME.

M. Patrick Achi s’exprimait à l’occasion du lancement de l’applicatif « efournisseur » permettant aux opérateurs économiques de suivre en temps réel le parcours de leurs factures depuis l’engagement jusqu’au paiement.

Le Guichet unique des PME, dira-t-il, va favoriser le traitement des questions d’accès au financement des PME, la problématique des garanties afin que celles-ci puissent avoir accès à des crédits. Il a assuré qu’ « au cours des prochaines semaines, l’ensemble des éléments » seront dévoilés.  

L’objectif de l’Etat ivoirien est de « transformer en profondeur les relations Etat/secteur privé mais surtout pour concourir au développement d’un secteur privé fort dans des secteurs stratégiques importants en vue du développement accéléré du pays », a-t-il indiqué.  

« D’autres chantiers sont également en cours », a-t-il fait savoir, relevant qu’une attention sera portée sur « la sécurisation du foncier, en particulier le foncier urbain, un élément extrêmement important pour le secteur bancaire mais aussi pour tout acteur qui est soucieux de s’assurer de la sécurité ».

« Dans quelques jours, avec le ministre de l’Economie et des finances, nous enclencherons également une séance de cette nature qui va aborder la question des champions nationaux qui est un sujet de grande préoccupation sur lequel le gouvernement a mené des réflexions », a annoncé M. Patrick Achi.

Le Premier ministre ivoirien a fait savoir qu’aujourd’hui les réflexions sont « mûres » et les conclusions seront mises à la disposition des acteurs du secteur privé. Cela devrait « concourir à accélérer le rôle des sociétés détenues majoritairement par des Ivoiriens dans un certain nombre de secteurs stratégiques où on (l’Etat) estime qu’il est important qu’ils y soient ».  

« L’Etat est en chantier continu (et) nous sommes engagés sur notre volonté de voir le secteur privé se développer extrêmement rapidement », a laissé entendre le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, en présence du Patronat et des organisations des PME.

 

Côte d’Ivoire : le partenariat Etat-secteur privé un « levier » de la croissance

L’Etat ivoirien veut rendre son secteur privé fort afin de jouer son rôle de moteur de croissance, de création d’emplois et bâtir un véritable partenariat avec ses acteurs pour stimuler le tissu productif.Pour ce faire, le gouvernement a institué une rencontre entre le secteur privé et l’Etat pilotée par le Comité de concertation Etat/Secteur privé (CCESP). Cette structure a échangé mercredi avec les points focaux pour recueillir leurs préoccupations lors d’une réunion à Abidjan.

M. Vassogbo Bamba, le directeur de Cabinet adjoint du ministère de l’Economie et des finances qui a ouvert la réunion de « redynamisation » des points focaux du Secrétariat exécutif du CCESP (SE-CCESP), a également procédé à l’ouverture de la 6e édition du dialogue Etat/Secteur privé, à Abidjan.

Il a exposé la « Vision 2030 » de la Côte d’Ivoire qui ambitionne, à l’échéance, de doubler le revenu par habitant, de créer plus de 8 millions d’emplois, de propulser la majeure partie de la population dans la classe moyenne et de réduire de moitié la pauvreté en la ramenant de 39 à 20%.

Pour y arriver, la Vision 2030 se fonde sur deux leviers principaux. Le premier repose sur un secteur privé fort afin de booster la croissance. Le second, lui, porte sur la nécessité de construire un partenariat Etat-Secteur privé pour stimuler le tissu productif et favoriser l’essor du secteur privé.

Dans la réalisation du Plan national de développement (PND, 2021-2025), l’Etat de Côte d’Ivoire a, selon M. Vassogbo, consacré une part de 75% au secteur privé au niveau des investissements sur un montant global de 59 000 milliards de F CFA.

« En cela, nous fondons beaucoup d’espoir sur le Réseau des points focaux que nous considérons, par sa riche composition, comme un instrument au service du renforcement de ce partenariat entre l’Etat et le secteur privé », a-t-il ajouté.

La secrétaire exécutive du CCESP, Mme Mariam Fadiga Fofana, a salué la « mobilisation remarquable » des points focaux, ce qui montre un intérêt commun à renforcer davantage la relation privilégiée entre l’Etat et le secteur privé en vue de faciliter le développement de l’activité économique et améliorer l’environnement des affaires.

« Cette redynamisation du Réseau des points focaux que nous appelons de tous nos vœux apparaît comme une nécessité absolue au regard des dynamiques de notre environnement économique en perpétuelles mutations tant au niveau institutionnel que réglementaire », a-t-elle poursuivi.

Ce dialogue qui se déroule les 21 et 22 septembre 2022 autour des problématiques conjoncturelles et structurelles qui impactent le développement de l’activité économique du pays, est la 6e édition des rencontres Business to Government (B to G). Il se tient pour la première fois en dehors de la Journée nationale du partenariat (JNP).

Côte d’Ivoire : lancement de la plateforme « efournisseur »

Cet applicatif qui intervient dans le cadre du renforcement de la transparence dans la gestion de la dépense publique, vise la réduction des délais de paiement des factures des prestataires de l’Etat.Le portail efournisseur a été lancé officiellement mercredi à la Primature par le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, en présence de quelques membres du gouvernement, des dirigeants d’entreprises et des organisations professionnelles du secteur privé.

M. Patrick Achi s’est félicité de cet « outil novateur et révolutionnaire » qui permet désormais à toute entreprise de savoir en temps réel l’étape de traitement de sa facture, si celle-ci a été payée et pouvoir se plaindre.   

« On règle là la question des délais, mais surtout, on permet aux acteurs du secteur privé d’être rassurés de ce que leur facture est en cours de traitement (…) surtout les PME pour lesquelles la question de la trésorerie est essentielle dans les engagements qu’elles prennent », a-t-il dit.

Dans l’optique de l’efficacité de la gestion des finances publiques, l’Etat de Côte d’Ivoire a développé le module informatique dénommé efournisseur pour permettre aux opérateurs économiques de suivre de façon illico leurs opérations depuis la phase d’engagement jusqu’à celle du paiement.

L’adhésion au portail se fait via un code efournisseur que l’entreprise peut récupérer à partir d’un bon de commande notifié ou auprès des services de la direction générale du budget et des finances ; et de la direction générale du trésor et de la comptabilité publique.  

Le premier responsable de l’entreprise peut créer des comptes secondaires d’accès pour ses collaborateurs. L’utilisateur devra se prémunir d’une copie numérique de sa carte d’identité, de la lettre d’autorisation de l’entreprise, du registre de commerce et de la déclaration fiscale d’existence.

Le ministre de l’Economie et des Finances, Adama Coulibaly, a relevé que la mise en œuvre de cet outil a été entériné par le Conseil des ministres en sa session du 8 décembre 2021 pour permettre aux fournisseurs de suivre leurs mandats de l’engagement jusqu’au paiement sans se déplacer.

Concernant les délais de traitement des factures, il a rappelé que pour le trésor public, c’est 30 jours pour celles de moins de 30 millions Fcfa (97% des factures) ; 60 jours pour les montants compris entre 30 et 100 millions Fcfa (2% des factures) et 90 jours pour les factures supérieures à 100 millions Fcfa.

M. Adama Coulibaly a précisé qu’ « au 31 août 2022, 298,46 milliards de Fcfa ont été réglés au titre de la dette fournisseur/Etat sur un total de 446,65 milliards de Fcfa, soit un taux de règlement de 67% assorti d’un délai moyen de 18 jours ».  

Le président du Patronat ivoirien, M. Jean-Marie Ackah, a fait observer que l’un des problèmes auxquels les entreprises sont confrontées est « la difficulté de savoir quand elles pourront rentrer en possession de leur créance vis-à-vis de l’Etat ».  

Il a relevé l’étape « souvent longue et non maîtrisable de l’engagement et de l’ordonnancement de la dépense ». La préoccupation des entreprises de pouvoir avoir une visibilité et un suivi des différentes étapes de leurs factures trouve désormais sa solution dans la plateforme électronique efournisseur.   

 

La Côte d’Ivoire veut booster la chaîne de valeur mangue

Dans le cadre du partenariat public-privé, le Projet des chaines de valeur compétitives pour l’emploi et la transformation économique (PCCET) réfléchit avec les acteurs de la chaîne de valeur mangue.Du 19 au 20 septembre 2022, le PCCET a, au cours d’un atelier à Korhogo, dans le Nord de la Côte d’Ivoire, procédé à la restitution de la mission d’échanges conduite par ses soins du 10 juillet au 20 août 2022.

Cette mission qui a sillonné les régions du Tchologo, du Poro, du Hambol et du Denguélé, notamment dans le Nord visait à identifier avec les acteurs, les contraintes majeures à l’amélioration de la compétitivité dans la filière.

M. Arthur Coulibaly, coordonnateur du PCCET a indiqué que le projet lancé en avril 2022 par le Premier ministre, « s’inscrit dans le plan stratégique Côte d’Ivoire 2030 qui est la vision du président de la République ». Il a par ailleurs souligné l’importance de cet atelier de restitution.

Cette restitution avec les acteurs de la filière va se traduire par des échanges et des propositions qui vont définir le plan d’action du PCCET. Les rencontres, elles, montrent la trajectoire des actions que le PCCET a déjà commencé et qui vont être renforcées à travers les échanges et les suggestions.  

Le coordonnateur du PCCET a par ailleurs livré son ambition pour la filière mangue en Côte d’Ivoire. « Nous voulons aller à l’étape supérieure qui est l’étape de la transformation et de la rétention de la plus grande valeur ajoutée de nos productions », a souligné M. Arthur Coulibaly.

Venus de toutes les régions du nord de la Côte d’Ivoire, les participants à l’atelier ont été instruits par professeur Ahouré Alban de la Cellule d’analyse des politiques économiques (CAPEC), sur les opportunités et les défis que présentent le secteur ivoirien de la mangue.

« La Côte d’Ivoire est 3e fournisseur du marché européen en mangue, nous pouvons faire mieux (et) nous avons des niches pour améliorer, des niches pour accroitre notre production, notre capacité de transformation, notre capacité d’exportation », a-t-il ajouté.  

Le PCCET est un projet financé par la Banque mondiale et mis en exécution par une unité de coordination rattachée au Cabinet du Premier ministre. Le PCCET vise notamment à améliorer l’accès au financement et la compétitivité des chaînes de valeur de l’hévéa, du palmier à huile, de l’ananas, de la mangue, du karité, du plastique et du textile/habillement en vue de la commercialisation de produits à forte valeur ajoutée.

Macky Sall à la tribune des Nations Unies

Le président en exercice de l’Union Africaine (UA) prononce, cet après-midi, un discours dans le cadre de la 77e session ordinaire de l’Assemblée Générale à New York (États-Unis).Macky Sall, après avoir assisté aux obsèques de la reine Élisabeth II à Londres (Angleterre), a mis le cap sur le pays de l’oncle Sam. Le président sénégalais participe, du 20 au 23 septembre 2022, au segment de haut niveau de la 77e session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies.

Les chefs d’État et de gouvernement du monde entier vont échanger autour du thème : « Un tournant décisif : des solutions transformatrices face à des défis intriqués ». Les débats porteront notamment sur la guerre en Ukraine, le changement climatique, la transition énergétique, l’éducation et la condition féminine.

Le successeur de Félix Tshisekedi à la présidence en exercice de l’Union Africaine (UA) s’emploiera à porter la voix du continent noir sur les enjeux de l’heure.

Le déroulé de la 77e session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies s’établit comme suit : le Sommet sur la Transformation de l’éducation (19 septembre), le débat général (du 20 au 26 septembre), le Sommet ministériel sur l’information et la démocratie (22 septembre), le Sommet ministériel pour l’information et la démocratie (22 septembre), le Sommet Christchurch sur la lutte contre les contenus terroristes et extrémistes violents en ligne et la Réunion ministérielle au Conseil de Sécurité sur l’Ukraine.

Côte d’Ivoire : dialogue Etat-secteur privé les 20 et 21 septembre 2022

Ce dialogue se déroulera autour des problématiques conjoncturelles et structurelles qui impactent le développement de l’activité économique du pays.Ce rendez-vous, organisé par le Comité de concertation Etat-Secteur privé, est la 6e édition des rencontres Business to Government (B To G). Il se tient pour la première fois en dehors de la Journée nationale du partenariat (JNP), un espace d’échanges sur les réformes et les efforts consentis par l’Etat à l’intention du secteur privé. 

Pour cette sixième édition, 38 structures étatiques ont été identifiées pour participer aux rencontres d’échanges avec les opérateurs économiques. Ces structures de l’Etat présenteront leurs missions, leurs projets et les procédures pour accompagner de manière efficiente le secteur privé. 

Au menu des échanges, seront également abordées des questions liées à la création d’entreprise et aux dispositifs d’appui à l’investissement. Le Centre de promotion des investissements (CEPICI), le Guichet unique de l’investissement, présentera les opportunités et les facilités pour accompagner les entrepreneurs.

Concernant la fiscalité, une question toujours évoquée par les opérateurs économiques, qui trouvent les taxes et impôts élevés, la Direction générale des impôts (DGI) et la Direction générale des douanes apporteront des éclairages nécessaires sur les dispositions réglementaires.   

 Une fenêtre sera par ailleurs ouverte sur l’accès au foncier économique avec le Guichet unique du foncier et de l’habitat (GUFH), le Guichet unique du permis de construire (GUPC) et l’Agence de gestion et de développement des infrastructures industrielles (AGEDI).  

Des entités telles que l’OIPI, LANEMA, CODINORM, les banques publiques (BNI, Versus, Banque populaire), le Fonds de garantie des PME et l’Association professionnelle des Systèmes de finances décentralisés (APSFD) auront à charge le volet accès au financement et structures de contrôles.

Les rencontres Business to Government (B2G) offrent la possibilité aux opérateurs économiques d’échanger sur leurs préoccupations quotidiennes avec les responsables de l’administration publique, dans le but de faciliter l’accès des opérateurs économiques à la bonne information.

Elles permettent aux acteurs du secteur privé de bénéficier de conseils relatifs aux modes de saisine et de traitement de leurs préoccupations, et offrent une plateforme d’échanges aux administrations publiques pour communiquer sur les nouvelles réformes en cours au sein de l’administration.

A travers cette initiative, le gouvernement ivoirien veut « maintenir » le dialogue entre l’Etat et le secteur privé et partager sa vision. Sur le portefeuille global des investissements du Plan national de développement (PND 2021-2025) estimé à 59.000 milliards Fcfa, la part du secteur privé est de 74%.

La Côte d’Ivoire, première puissance économique de l’Uemoa, veut faire du secteur privé le moteur de son économie. Elle ambitionne d’être un pays à revenu intermédiaire dans la Tranche supérieure à l’horizon 2030.

Flux financiers illicites: l’Afrique mise sur l’entraide judiciaire

Le continent noir perd jusqu’à 50 milliards de dollars par an à cause des Flux Financiers Illicites (FFI).L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) estime que 1600 milliards de dollars américains sont perdus chaque année en raison des Flux Financiers Illicites (FFI) provenant notamment de la criminalité transnationale organisée.

Le continent noir, avec des pays majoritairement en développement, perd jusqu’à 50 milliards de dollars par an dans les FFI selon le Rapport du Groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites (FFI) en provenance de l’Afrique. De nombreux pays  sont ainsi privés de ressources qui auraient pu servir à financer les services sociaux de base tels que la santé, l’éducation…

« Il est clair donc que l’atteinte de nos objectifs de développement durable, passe inéluctablement par notre obligation de lutter contre les flux financiers illicites d’origine très souvent criminelle aussi bien par la prise de mesures préventives que par la répression des faits constitutifs d’infractions notamment de corruption, de trafics de tout genre, d’évasion fiscale, de blanchiment d’argent et surtout la confiscation des avoirs y résultant ou leur recouvrement », a déclaré la Secrétaire général du ministère sénégalais de la Justice, Aissé Gassama Tall.

Mme Tall présidait l’ouverture de l’atelier sur la collaboration des parties prenantes pour la mise en œuvre de la Position africaine commune sur le recouvrement des avoirs (Capar, sigle anglais) qui se tient à Dakar du 19 au 22 septembre 2022.

Face à l’ampleur du phénomène et les dégâts qu’il engendre, la magistrate a souligné la nécessité de mettre en place des institutions efficaces, de structures nationales, régionales et internationales.

Ainsi, a-t-elle indiqué, les actions de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme à travers la mise en œuvre des normes du Groupe d’Action Financière (Gafi), peuvent, à défaut de les juguler, être de puissants leviers pour les atténuer considérablement.

Par ailleurs, pour lutter contre l’évasion fiscale, l’échange d’informations entre pays est crucial, a relevé Mme Tall. « Si des efforts fort remarquables sont en train d’être faits dans le cadre du Forum mondial sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales, ils devraient être renforcés davantage dans le sens de rendre systématiques ces échanges », a-t-elle dit.

De même, a plaidé la SG du département de la Justice, la répression de la corruption internationale devrait être accentuée et les pays ne disposant pas d’un arsenal juridique ou institutionnel dans ce sens, devraient, sans délai, s’y investir.

Poursuivant, Aissé Gassama Tall a fait savoir que les pays ayant déjà été évalués par rapport à l’application de la Convention des Nations unies contre la Corruption, devraient instamment mettre en œuvre les recommandations issues de cette évaluation. Et ceux, n’ayant pas encore fait l’évaluation, se soumettre à un tel exercice et le cas échéant, se conformer à cette Convention.

Toutes ces actions devraient permettre, selon elle, le recouvrement d’avoirs illicites y compris leur rapatriement dans leurs juridictions d’origine afin de contribuer à la lutte contre la criminalité transnationale organisée et générer des ressources additionnelles aux pays en voie de développement.

La nécessaire collaboration judiciaire  

Le phénomène des FFI est une problématique mondiale. Aucun pays ne peut le combattre tout seul, d’où le recours à l’entraide judiciaire qui peine cependant à se matérialiser. « Sur la foi des informations qui nous sont parvenues, relativement à notre juridiction, les échanges d’information à travers le Réseau ARIN WEST AFRICA sont quasi-inexistantes au plan sous-régional et international et ce, malgré l’identification de la plupart des points focaux des pays qui le composent », a regretté l’ancien Agent Judiciaire de l’Etat.  

Or, a-t-elle soutenu, l’accès direct aux fichiers centralisés et le pouvoir de communication constituent la pierre angulaire d’un système efficace de facilitation du dépistage et la saisie des avoirs criminels.

C’est pourquoi, en plus des demandes d’entraide pénale internationale classiques qui sont des canaux puissants de neutralisation des avoirs issus de la criminalité transnationale organisée, Mme Tall a invité les procureurs à se rapprocher de plus en plus en signant par exemple des Memorandums of Understanding (MoU) ou en développant une plateforme d’échanges d’informations entre eux.

La formation au cœur d’une réunion des IGE d’Afrique à Abidjan

Le Forum des Inspections générales d’Etat et institutions assimilées d’Afrique (FIGE) table sur la « redynamisation » de l’Institut de formation de l’organisation qui sera débattue en Assemblée générale du 17 au 19 octobre 2022 à Brazzaville.Le vice-président ivoirien, M. Tiémoko Meyliet Koné, a procédé lundi à l’auditorium de la Primature, à l’ouverture d’une réunion extraordinaire du Comité directeur du FIGE qui se déroule du 19 au 20 septembre 2022 à Abidjan sur l’enjeu de la formation.   

Les réflexions devraient permettre une impulsion d’un nouveau souffle de l’Institut de formation du FIGE. Selon M. Théophile Ahoua N’Doli, Inspecteur général d’Etat (IGE) de Côte d’Ivoire, l’institut fonctionne depuis 2016 mais « a quelques difficultés ».

Pour ce faire, le FIGE, conformément aux conclusions de la 12ème Réunion du Comité directeur, tenue à Djibouti du 07 au 09 juin 2022, a décidé d’examiner les problèmes rencontrés par l’Institut de formation afin de proposer des mesures à son opérationnalisation à sa prochaine Assemblée générale.  

« Nous avons des inspections, on fait des audits, mais c’est des éléments très spécialisés. Donc, il faut des hommes compétents (…) des spécialistes en audit, en investigation, en inspection et en contrôle interne », a dit l’inspecteur général d’Etat de la Côte d’Ivoire, M. Ahoua N’Doli.  

Le secrétaire exécutif du FIGE, le Djiboutien Hassan Issa Sultan, a indiqué que cette réunion vise à faire « le bilan des 10 années d’existence de l’Institut de formation et voir comment on peut encore améliorer et surmonter les nouveaux défis qu’il rencontre ».     

Le Comité directeur, rappellera-t-il, avait chargé le Comité technique de réfléchir à la question et les membres y ont travaillé pendant trois mois. Durant cette réunion, le Comité directeur « examinera les travaux et approuvera les résolutions proposées par le Comité technique ».

Le Mauritanien Zein El Hassan, le président du Comité directeur du FIGE, a fait observer qu’en raison de la Covid-19 « beaucoup de formations n’ont pas pu avoir lieu en présentiel » et l’organisation n’était « pas forcément très préparée pour les faire en ligne ».

De ce fait, « nous avons décidé de revoir toute la stratégie du FIGE pour l’adapter à nos besoins et à nos moyens. Il ne s’agit pas d’avoir un institut de formation qu’on ne peut pas financer et qui ne répond pas à nos besoins », a-t-il soutenu.

M. Zein El Hassan a fait savoir que les recommandations de ces assises seront analysées en Assemblée générale à Brazzaville en vue de la mise en place d’« un plan de réorganisation du FIGE » pour qu’il puisse répondre aux besoins de toutes les inspections générales d’Etat et institutions assimilées.

Le vice-président de la République de Côte d’Ivoire, Tiémoko Meyliet Koné a insisté que l’Institut, « cet important instrument de formation et de renforcement des capacités des acteurs de l’inspection et de contrôle interne, doit rester un de vos atouts forts de promotion de la bonne gouvernance ».

La Côte d’Ivoire est un membre fondateur de cet Institut créé au cours de l’Assemblée générale de 2012, à Luanda, en Angola, mais le pays a accueilli le lancement officiel de ses activités en mars 2015, avec un démarrage effectif de celles-ci en 2016 par les premières formations.

Le pays abrite le siège de l’Institut de formation du Forum des Inspections générales d’Etat et institutions assimilées d’Afrique (IFIGE) qui est installé dans les locaux prêtés par l’Institut national polytechnique Houphouët-Boigny (INHP-HB) à Yamoussoukro (centre), la capitale politique ivoirienne.

Afrique du Sud : le trône déchire le peuple zoulou

La querelle de succession du roi Goodwill Zwelithini, mort en mars 2021 après 50 ans de règne, a coûté la vie à Dumisani Khumalo, le conseiller de l’héritier contesté.Le trône du royaume zoulou attise toutes les convoitises. À un mois de la cérémonie d’officialisation du nouveau roi Misuzulu Zulu au stade de Durban, par le président Cyril Ramaphosa, la contestation se radicalise.

Dans la nuit du samedi 17 au dimanche 18 septembre, Dumisani Khumalo a été assassiné devant sa maison par plusieurs hommes armés. Il revenait de la danse des roseaux. Une fête traditionnelle célébrant la virginité des jeunes femmes à Nongoma, dans la province du KwaZulu-Natal. C’était la première grande sortie publique du roi Misuzulu Zulu depuis son couronnement en fin août.

Les responsables provinciaux du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC, sigle anglais), ont dénoncé un acte de lâcheté et déploré la mort d’un pilier de la famille royale. Dumisani Khumalo a servi l’actuel monarque zoulou et son père comme conseiller.

Côte d’Ivoire : les freins majeurs au financement des PME

Le manque de confiance des acteurs financiers envers les PME avec pour corollaires les garanties et taux d’intérêts élevés créé chez les PME une autocensure à l’endroit des institutions financières.D’après une enquête réalisée par le Cabinet ESP en partenariat avec la Cgeci (Patronat ivoirien), dans le cadre de l’Initiative La Finance s’engage, il ressort que l’accès et les coûts élevés du financement demeurent selon les entreprises les principaux obstacles à leur croissance. 

Et ce, malgré l’évolution positive du financement. Les PME relèvent toutefois des conditions défavorables imposées par les banques et attribuent la progression de l’accès au crédit aux Systèmes financiers décentralisés qui selon elles « touchent plus de personnes comparativement aux banques ».

Dans le top 3 des contraintes liées à l’accès au financement identifiées par les entreprises figurent notamment le manque de confiance, la demande de garanties, les taux d’intérêts élevés et l’appréciation du risque perçu par les institutions financières et les établissements bancaires.

Les acteurs financiers sont réticents à financer les entreprises devant exécuter les marchés publics principalement en raison du non-respect et de la longueur des délais de paiement de l’Etat, ce qui rend difficile l’accompagnement des fournisseurs de services et de produits dans les marchés publics.

Les structures financières admettent l’existence d’une crise de confiance envers les PME qu’elles justifient d’ailleurs par le manque de fiabilité des états financiers et des déclarations des PME. Selon elles, des PME « maquillent » leurs chiffres afin d’échapper au fisc.

De ce fait, il est impossible d’avoir une véritable appréciation de leur situation financière. En outre, certains Centres de gestion agréés (CGA), censés aider les PME dans l’élaboration de leurs états financiers deviendraient une partie du problème en les aidant à échapper au fisc.

Dans le but de mieux accompagner les PME, certaines structures financières explorent des solutions technologiques. Les acteurs financiers assurent « continuer à accompagner les PME à condition que ces dernières passent à travers un processus de formation assorti d’une certification/notation ».     

M. Teddy Roux, directeur Afrique de l’Ouest de ESP note qu’en 2016, le besoin en financement des entreprises en Côte d’Ivoire était de plus de 3.500 milliards de Fcfa, mais l’offre de capital ne couvrait qu’un tiers des demandes de financement.

Aujourd’hui, 50% des PME qui déposent des dossiers auprès des banques sont financées. Cependant, beaucoup de PME n’osent pas exprimer leurs besoins de financement devant les banques, en général, pour des problèmes de gouvernance, mentionne-t-il.

Pour M. Patrick Assi, le président de la Commission développement et financement de la Cgeci, le Patronat ivoirien, les PME doivent tenir des états financiers. Il recommande aux entreprises de faire passer leurs flux dans le système bancaire pour plus de traçabilité.     

L’entrée en vigueur dans l’espace UEMOA des réformes Bâle II et III réduit la marge de manœuvre de financements des PME. Les conditions d’accès au financement des banques deviennent plus sévères, car celles-ci devront désormais renforcer leurs fonds propres.

« La mise en œuvre de Bâle II et III rend difficile le financement des PME car cela engage les fonds propres en termes de garanties qu’il faut avoir… », rapportent les acteurs financiers, qui notent qu’aujourd’hui avec cette réforme « après trois impayés » le compte est déclassé.  

Côte d’Ivoire : la 6e édition de La Finance s’engage prévue le 17 novembre

La Finance s’engage, initiative visant le financement des PME, envisage de mobiliser au moins 2.000 milliards Fcfa pour cette 6e édition contre 1.295 milliards Fcfa l’année précédente.« Le forum annuel de l’Initiative La Finance s’engage, cette année, aura lieu le 17 novembre 2022 dans les locaux de la Cgeci (le Patronat ivoirien) », a annoncé vendredi M. Patrick Assi, le président de la Commission développement des PME et financement de la Cgeci, lors d’un point de presse.

Six ans après le début de cette aventure, dira-t-il, « le bilan est largement positif ; nous avons environ une cinquantaine d’institutions financières qui sont engagées publiquement ainsi que des personnalités qui nous accompagnent au niveau étatique » pour accroître l’accès des PME au financement.   

« Cette année, l’enjeu majeur de cette initiative est de renforcer une crédibilité déjà établie en présentant les résultats concrets de cette forte mobilisation des membres de l’écosystème financier » lors de ce forum, a ajouté M. Patrick Assi.

Mme Marthe Ehui, vice-présidente de la Commission développement et financement de la Cgeci, a indiqué que trois étapes marqueront la journée du 17 novembre, à savoir la matinée scientifique, des ateliers dédiés aux PME dans l’après-midi et dans la soirée le dîner de Gala des Awards du financement.

Au cours de ces Awards du financement, seront décernés trois prix, notamment le Prix de la meilleure banque ou établissement financier, le Prix de la microfinance et le système de financement décentralisé ; et le Prix de la meilleure innovation.   

L’essence de La Finance s’engage est « d’apporter aux décideurs et à l’environnement des données sur les besoins en financement des PME, l’offre et le capital, de manière à pouvoir avoir l’écart et informer des actions que l’on suit par la suite », a expliqué M. Teddy Roux, directeur Afrique de l’Ouest de ESP.

M. Teddy Roux a fait observer qu’en 2016, année marquant le lancement de l’Initiative La Finance s’engage, le besoin en financement des entreprises en Côte d’Ivoire était de plus de 3.500 milliards de Fcfa, mais l’offre de capital ne couvrait qu’un tiers des demandes de financement.

« Le problème demeure et les PME ont toujours besoin de financement », a relevé M. Teddy Roux, soulevant la problématique de manque de confiance entre les opérateurs économiques et les institutions financières.

« Le sens de La Finance s’engage est vraiment d’avoir un plaidoyer efficace, mesuré et mesurable basé sur des informations que l’on capture qui ne sont pas de l’ordre de l’anecdote », a-t-il poursuivi, mentionnant que l’Initiative est aussi « tributaire des engagements que les institutions financières sont prêtes à prendre ».

Sur la base des données, on mobilise les acteurs, à savoir les institutions financières, les partenaires techniques et financiers et le secteur privé, à prendre des engagements, a-t-il noté, insistant que La Finance s’engage est « une initiative qui vise dans le temps à régler un problème structurel ».  

Mme Fouqueray Désirée, une cheffe d’entreprise, a invité pour sa part les PME à tenir des états financiers et une comptabilité afin que la banque ait des données pour évaluer l’efficacité du crédit à apporter. Elle a également plaidé pour que les banques expliquent les raisons du rejet des dossiers de financement.

Selon M. Teddy, 50% des PME qui déposent des dossiers auprès des banques sont financées. Mais, beaucoup de PME n’osent pas exprimer leurs besoins de financement devant les banques, en général, pour des raisons de gouvernance.

Lors la 5e édition, 1.295 milliards Fcfa ont été mobilisés pour les PME. En outre, environ 600 PME ont bénéficié d’un programme d’éducation financière et plus de 1.250 acteurs des PME ont été rencontrés à l’intérieur du pays à travers des ateliers régionaux et des ateliers thématiques à Abidjan.  

Quelque 2.500 acteurs ont été touchés en 2021 lors d’ateliers, où des PME ont été conviées pour des sessions d’informations sur des initiatives, des décrets et des projets qui sont notamment mis en œuvre par des institutions membres de la plateforme La Finance s’engage.  

  

Zimbabwe : sanctions des États-Unis contre le sous-chef de la police

Washington a inscrit Stephen Mutamba sur la liste des personnes avec lesquelles les sociétés américaines ne doivent plus faire des affaires.La nouvelle est tombée ce vendredi. Dans un avis, le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (Ofac, en anglais) du département du Trésor américain a mis, Stephen Mutamba, actuel Commissaire général adjoint de la police du Zimbabwe en charge de l’administration, sur la liste des ressortissants spécialement désignés (SDN). Celle-ci est un répertoire de personnes et de sociétés contrôlées par des pays visés par les sanctions américaines ou agissant en leur nom.

Des violations présumées des droits de l’Homme au Zimbabwe sont à l’origine de l’application de la mesure à l’officier de police zimbabwéen : « Au cours des deux dernières années, Stephen Mutamba a engagé des actions qui menacent l’existence de partis politiques légaux qui s’opposent aux politiques du parti au pouvoir, la Zanu PF », a justifié l’Ofac.

Toujours selon le Bureau de contrôle des avoirs étrangers, M. Mutamba a profité de la lutte contre la Covid-19 pour restreindre les libertés de circulation de l’opposition et de la société civile au Zimbabwe. « En 2020, le couvre-feu lié à la pandémie a servi à limiter les activités de l’opposition. Il a aussi empêché les fonctionnaires de nationalité étrangère se trouvant au Zimbabwe de rencontrer les partis d’opposition ou les mouvements de la société civile », a souligné l’Ofac.

Pire, à en croire le pays de l’oncle Sam, « en 2021, Stephen Mutamba a préconisé que les décomptes de voix ne soient pas affichés à l’extérieur des bureaux de vote et que les observateurs internationaux ne soient pas autorisés à surveiller les élections générales de 2023 ».

Outre Stephen Mutamba, d’autres Zimbabwéens, majoritairement des membres décédés de la Zanu PF, ont également été ciblés par le Bureau de contrôle des avoirs étrangers. Il s’agit de Simon Khaya Moyo, Perence Shiri, Joel Biggie Matiza, Morris Sakabuya, Absolom Sikhosana, Paradzai Zimondi, Kenneth Manyonda, Olivia Muchena, Selina Pote, Edwin Muguti et Tendai Savanhu.

Le Maroc élu au Comité Exécutif de la Communauté des Démocraties pour la période 2022-2024.

Le Royaume du Maroc a été élu au Comité Exécutif de la Communauté des Démocraties pour la période 2022-2024.Cette élection consacre les choix démocratiques du Royaume et son engagement constant et irréversible en faveur de la promotion et de la protection des libertés, du renforcement des institutions démocratiques et de l’élargissement de la participation politique, en droite ligne avec son rôle actif et responsable et ses contributions substantielles et multiformes aux travaux de la Communauté des Démocraties, dans un esprit constructif et de coopération, et ce, depuis son adhésion en 2006, indique jeudi un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Elle constitue un témoignage de l’intégralité des 27 pays membres du Conseil d’Administration de la Communauté des Démocraties de l’engagement volontariste du Royaume en faveur du renforcement de la démocratie. Un engagement qui se traduit, sur le plan national, par un processus de réformes et d’initiatives audacieuses et novatrices visant la consolidation de la démocratie et la modernisation de la société dans le respect des valeurs universelles de l’égalité, du pluralisme et de la modération, précise le ministère.

Ainsi, le Maroc, après avoir été membre du Conseil d’administration, siégera désormais au Comité Exécutif de la Communauté des Démocraties aux côtés du Canada, de la Pologne, de la République de Corée, de la Roumanie et des États-Unis.

Le Maroc, l’un des plus anciens membres de la Communauté des Démocraties, et le seul pays de la région MENA à faire partie de la communauté, restera engagé à promouvoir la démocratie et à soutenir activement l’adhésion aux valeurs démocratiques communes, aux droits de l’Homme et à l’Etat de droit, telles qu’indiquées dans la Déclaration de Varsovie, conclut le communiqué.

Côte d’Ivoire : la croissance revue à 6,9% contre 7,1% projetée en 2022

La croissance économie ivoirienne, impactée par la crise russo-ukrainienne, devrait ralentir de 0,2 points pour s’établir à 6,9% contre 7,1% initialement projetée pour l’année 2022.Sur le plan budgétaire, le pays devrait connaître une évolution non favorable des recettes attendues en 2022 et à contrario une hausse des dépenses publiques résultant des mesures de soutien aux différents secteurs impactés par la crise.

D’autres impératifs, selon une communication du Conseil des ministres de ce mercredi, commande également un accroissement des dépenses budgétaire. Il s’agit de la prise en compte de nouveaux besoins liés notamment à la trêve sociale, au renforcement du dispositif de sécurité face à la menace terroriste dans le Nord ivoirien et à l’organisation de la CAN 2023 de football.

Le déficit budgétaire devrait quant à lui s’établir à 6% du Produit intérieur brut (PIB) contre 5,7% antérieurement projeté. Les modifications envisagées montrent globalement une hausse du niveau du budget de 833,5 milliards Fcfa.

Le nouvel équilibre du budget 2022 s’établit en ressources et en dépenses à 10 734,5 milliards Fcfa contre 9 901,1 milliards Fcfa prévus initialement. Pour apporter des modifications au budget, le Conseil des ministres a adopté un projet de loi des finances rectificatives au titre de l’année 2022.  

«L’échec des collectivités locales freine la croissance» (Ramaphosa)

Le président sud-africain veut que les actions des collectivités locales reflètent les aspirations des populations.Rendre performants les gouvernements locaux de son pays, c’est le souhait du chef de l’Etat de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, qui estime que « si
les collectivités locales ne sont pas performantes, la création d’emplois et la croissance économique sont impactées ».

Le président s’exprimait devant les délégués de la conférence du Conseil des maires de l’Association sud-africaine des collectivités locales (SALGA), qui s’est tenue jeudi au centre de convention international d’East London.

« L’échec d’un gouvernement local n’est pas lié au fait que les attentes de notre population ne sont pas satisfaites. L’échec du gouvernement local a un impact direct et matériel sur la croissance économique et les emplois », a déclaré M. Ramaphosa, affirmant que « nous ne pouvons pas réaliser une Afrique du Sud de prospérité commune, où la vie de chaque personne est améliorée, sans une économie forte ».

Il a ajouté que « lorsque les routes sont mal entretenues, les gens ne peuvent pas se rendre au travail, et les produits et autres biens ne peuvent pas atteindre les marchés ».

Lorsque d’importantes infrastructures sociales « ne sont pas entretenues, les enfants ne peuvent pas aller à l’école, les gens ne peuvent pas accéder aux soins de santé, et les foyers sont souvent privés d’eau ou d’électricité », a déploré le dirigeant sud-africain.

Pour inverser la tendance, il a invité les conseils municipaux à utiliser les instruments constitutionnels et législatifs mis à leur disposition pour améliorer leur fonctionnement afin de travailler pour la population.

Zone industrielle Bugesera: partenariat entre ARISE IIP et l’Etat rwandais

Ce partenariat avec le gouvernement rwandais a pour objectif le développement d’une zone industrielle dans le District de Bugesera afin de promouvoir et d’attirer des investissements industriels et commerciaux multisectoriels dans le pays,Une zone économique spéciale (ZES) qui sera développée par ARISE Integrated Industrial Platforms (ARISE IIP), développeur et opérateur panafricain d’écosystèmes industriels de classe mondiale, devrait être entièrement opérationnelle dans trois ans, à partir de 2022. 

Sa construction se fera en trois phases sur une superficie totale de 330 hectares. La ZES aura pour but la transformation locale du bois sur ce site, où seront développés l’agro-transformation, la logistique, l’emballage, les matériaux de construction, des matières premières en produits à haute valeur ajoutée et d’autres industries de transformation.  

Cet accord devrait contribuer à la mise en œuvre du programme d’industrialisation du Rwanda et à la création de chaînes de valeur commerciales et industrielles. Située à un lieu stratégique, la zone se trouvera à 10 Km du nouvel aéroport international de Bugesera, qui devrait être le plus grand aéroport du pays, et à 50 Km de Kigali, une place, devenue un centre économique et culturel clé dans la région.

« Nous sommes honorés de pouvoir nous associer au gouvernement du Rwanda pour développer la ZES de Bugesera. Grâce à notre expérience en tant que développeur et opérateur d’écosystèmes industriels à travers l’Afrique, nous avons l’intention de soutenir les efforts du gouvernement rwandais pour développer le pays », a déclaré Gagan Gupta, fondateur et PDG d’ARISE IIP.

Pour sa part, Clare Akamanzi, PDG de l’Office rwandais du développement (ORD), s’est dit ravi d’être associé à ARISE IIP pour développer et exploiter une zone économique spéciale dans le District de Bugesera, qui va devenir un centre naissant pour le commerce et l’investissement. 

« Les investissements stratégiques de ce type favorisent non seulement les investissements et les exportations dans le pays, mais aussi la création d’emplois pour notre population, alors que nous nous efforçons de devenir une économie à revenu intermédiaire. Nous sommes impatients de collaborer avec ARISE IIP pour veiller à ce que les objectifs de la ZES du Bugesera soient atteints », a-t-il dit.

Au cours des dernières années, ARISE IIP a connu une expansion remarquable à travers l’Afrique avec 12 zones industrielles intégrées qui accélèrent aujourd’hui l’industrialisation du continent. La structure gère en outre la zone économique spéciale du Gabon (GSEZ), axée sur l’industrie du bois, où 120 investisseurs ont rejoint le projet et 16 000 emplois ont été créés.   

Exportateur de grumes, le Gabon est devenu le deuxième producteur et exportateur mondial de placage, et le premier d’Afrique. À travers le continent, ARISE IIP s’est toujours engagé à créer des écosystèmes industriels à forte valeur ajoutée locale et générateurs d’une croissance durable. 

Engagé dans la transformation économique du continent, ARISE IIP identifie des opportunités dans les chaînes de valeur commerciales et industrielles à travers l’Afrique. Elle conçoit, finance, construit et opère les infrastructures nécessaires, en jouant un rôle de catalyseur tout en soutenant les pays dans leur transition vers une économie industrielle. 

L’Office rwandais du développement, agence gouvernementale chargée de diriger la transformation du pays en un centre mondial dynamique pour les affaires, l’investissement, le tourisme et l’innovation, est impliqué dans le projet. Sa mission est d’accélérer le développement économique du Rwanda en favorisant la croissance du secteur privé. 

Décès d’Élisabeth II : l’Afrique salue la mémoire de la reine d’Angleterre

Les dirigeants du continent noir, particulièrement ceux des pays membres du Commonwealth, partagent le deuil du peuple britannique.La couronne d’Angleterre a perdu celle qui lui a consacré toute sa vie. Une page d’histoire, et non des moindres, se referme. Ce jeudi 8 septembre 2022, la reine Élisabeth II a rendu son dernier souffle à l’âge de 96 ans.

Une fin de vie discrète au château de Balmoral, sa résidence d’été en Écosse. Pendant presque sept décennies, Élisabeth II a régné sur le Royaume-Uni et bien au-delà. Depuis l’annonce de la triste nouvelle, en fin de journée, le temps s’est comme arrêté.

Le monde entier, malgré la santé déclinante du monarque monté sur le trône à seulement 25 ans, ne s’est suffisamment pas préparé à sa disparition. Comme en témoigne les hommages attristés venant notamment de l’Afrique qu’Élisabeth II a découverte en 1947.

Président en exercice de l’Union Africaine (UA), le Sénégalais Macky Sall a présenté ses « condoléances émues au gouvernement et au peuple britanniques ». Son homologue Nana Akufo-Addo a assuré que le Ghana « garde un très bon souvenir des deux visites » que la Souveraine y a effectuées.

Cet État ouest-africain fait partie du Commonwealth. Une organisation, équivalent de la Francophonie, composée de 56 pays dont la plupart sont d’anciennes colonies britanniques. « En tant que chef du Commonwealth des nations, elle a supervisé la transformation spectaculaire de l’Union et l’a dirigée pour qu’elle accorde une plus grande attention à nos valeurs communes et à une meilleure gouvernance. Elle était le roc ayant maintenu l’organisation solide et fidèle à ses convictions positives », a souligné le chef de l’État ghanéen qui a ordonné la mise en berne des drapeaux sur son territoire pendant sept jours à compter du vendredi 9 septembre.

Nouvellement élu président du Kenya, William Ruto a affirmé que la reine Élisabeth II a guidé le Commonwealth « vers un engagement multilatéral efficace dont le potentiel de générer d’énormes progrès socio-économiques reste incontestable ». Dans ce sens, le Rwandais Paul Kagame a conclu que « le Commonwealth moderne » est l’héritage de la défunte.

De son côté, le chef de l’État sierra-léonais Julius Maada Bio a rappelé « le dévouement extraordinaire » de la tête couronnée envers son pays, les royaumes, le Commonwealth et le monde. C’est pourquoi, a soutenu le président sud-africain Cyril Ramaphosa, son legs restera « dans les mémoires de nombreuses personnes ».

Muhammadu Buhari, à la tête du Nigeria, pleure avec ses concitoyens la perte d’Élisabeth II. Il a également pris acte de l’accession au trône à 73 ans du prince Charles (sous le nom de Charles III) et prié pour que son règne soit le témoin de la poursuite des relations solides entre les deux nations. Les funérailles de la reine doivent avoir lieu dans dix jours dans la pure tradition de la monarchie britannique.

Côte d’Ivoire: soutien aux microfinances pour faciliter l’accès au financement

Le gouvernement ivoirien s’engage à soutenir les Institutions de microfinance (IMF) dans leur déploiement sur l’ensemble du territoire afin de faciliter l’accès au financement pour les particuliers et entreprises notamment pour les acteurs des chaînes de valeur agricoles: mangue, ananas, hévéa, palmier à huile, plastique et karité.Lors d’une rencontre de cadrage jeudi à la Primature, au Plateau, avec les institutions de microfinance, le coordonnateur du Projet chaînes de valeurs compétitives pour l’emploi et la transformation économique (Pccet), Arthur Coulibaly, a affiché les ambitions de l’Etat de Côte d’Ivoire.

M. Arthur Coulibaly a expliqué que le Projet des chaines de valeurs compétitives pour l’emploi et la transformation économique (PCCET) s’inscrit dans le cadre du Plan Stratégique Côte d’Ivoire 2030 et du programme du gouvernement dénommé « Une Côte d’Ivoire solidaire », sur la période 2021-2025.  

La Côte d’Ivoire, dans cette dynamique, entend poursuivre son intégration dans les chaines de valeur agricoles mondiales à travers la commercialisation de produits à plus forte valeur ajoutée, générateurs d’emplois massifs, notamment pour les jeunes et pour les femmes. 

Dans cet esprit, le gouvernement ivoirien a mobilisé un financement auprès de la Banque mondiale pour la réalisation du Projet des chaines de valeur compétitives pour l’emploi et la transformation économique (PCCET). Ce financement devrait permettre d’accompagner des projets porteurs de croissance. 

Ce projet soutiendra le thème spécial de l’IDA19 « Emploi et transformation économique », notamment en augmentant la productivité par la diversification, en attirant les investissements privés nationaux et internationaux, en facilitant le commerce, en favorisant la mise à niveau technologique ainsi qu’un meilleur accès des entreprises ivoiriennes au financement.  

Il devrait en outre permettre de stimuler l’intégration internationale à travers des chaînes de valeur compétitives. Et ce, en vue d’améliorer la compétitivité des chaînes de valeur soutenues. Le projet financera aussi la mise en œuvre d’initiatives de renforcement de la compétitivité visant à identifier les défaillances du marché et à élaborer des plans d’actions pour chaque chaîne de valeur soutenue (notamment mangue, ananas, hévéa, plastique et palmier à huile). 

Le PCCET comprend cinq composantes dont l’amélioration de la compétitivité des chaînes de valeur soutenues pour financer la mise en œuvre d’initiatives de renforcement de la compétitivité, l’accès au financement dans les chaînes de valeur pour soutenir le secteur des microfinances en tant que fournisseur clef de services financiers dans les zones rurales ou éloignées par le biais du financement d’un Système d’Information et de Gestion (SIG).  

Un autre volet de ce projet vise des réformes et le renforcement institutionnel en vue d’améliorer l’environnement des affaires, faciliter le commerce et l’accès aux terrains industriels ainsi que le traitement des situations spécifiques identifiées dans les chaînes de valeur soutenues.  

Le secteur ivoirien de la microfinance était composé en 2020 de 48 institutions, notamment de trois coopératives de crédit, 25 coopératives financières et 20 sociétés commerciales privées opérant en tant qu’Institutions de microfinance (IMF) selon leurs catégories (taille moyenne et petite taille). 

Ce secteur de la microfinance représente environ 2% des actifs du secteur financier par rapport au taux de 81% pour les actifs du secteur bancaire, de 10 % pour les actifs des compagnies d’assurance et de 7 % pour les fonds de pension.

Les échanges avec les acteurs du secteur ont permis de définir les modalités du plan d’actions du Pccet en termes d’appui des microfinances. M. Arthur Coulibaly. a relevé qu’aujourd’hui, les institutions de microfinance représentent 437 milliards Fcfa, mais elles peuvent faire mieux, faisant observer que « ce qui est difficile, c’est le déploiement du réseau ». 

Le Pccet a pour objectifs majeurs l’accroissement de la compétitivité dans les chaînes de valeurs agricoles entre autres l’hévéa, l’ananas, le palmier huile, la mangue, à travers un mécanisme de financement. A terme, il est prévu à minima 2000 acteurs opérant dans ces chaînes de valeurs.

Guinée : « les élections ne sont pas la priorité » de la junte (société civile)

Dans un entretien avec APA, Dr Aliou Barry, Coordinateur de l’Alliance Citoyenne pour la Transition (ACT) en Guinée, évalue la gouvernance des militaires arrivés au pouvoir suite au coup d’État contre Alpha Condé.Un an après le putsch, quelle évaluation faites-vous de la transition en Guinée ?

Il y a tout d’abord lieu de distinguer la moralisation de la vie publique, la lutte contre la corruption, la refondation de l’État et l’amélioration de la justice. Sur le plan socio-économique, on note une avancée significative depuis l’avènement du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) constitué au lendemain du renversement d’Alpha Condé.

En Guinée, on a toujours parlé de lutte contre la corruption sans qu’on en voit les résultats. J’ai eu à y réaliser en 2003, en tant qu’expert en la matière, la première enquête nationale sur la corruption et la gouvernance. C’est maintenant seulement que des actions concrètes sont menées dans ce sens.

Le CNRD arrive rapidement à recouvrer des fonds détournés. La volonté de rupture est visible. Maintenant, on peut s’interroger sur sa durabilité. Cette traque des biens mal acquis est conjoncturelle car elle n’entre pas dans le cadre d’une stratégie structurelle de lutte contre la corruption.

Par rapport aux infrastructures, l’amélioration de l’état des routes qui étaient en très mauvais état est à saluer. Le gouvernement de transition a pu trouver des financements pour des projets qui dormaient dans les tiroirs afin de les mettre en œuvre. Dans les secteurs de la santé et de l’éducation, des efforts sont également notés.

S’agissant du climat social, il faut reconnaître qu’il y a un peu plus d’accalmie, même si de temps en temps, des manifestations sont organisées par des partis politiques ou des acteurs de la société civile.

Globalement, le climat est apaisé, mais on ne sait pas jusqu’à quand. Les conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles. La pauvreté est palpable. J’ai alerté certains ministres rencontrés. En plus, les Guinéens ont l’impression que l’argent ne circule plus comme avant dans le pays.

Au plan politique, la Guinée est dans une impasse. Le dialogue tel que voulu par le CNRD a été boudé par les partis politiques qui le réclament inclusif. Pour les états-majors de certaines formations politiques, ce n’est pas évident de discuter avec les militaires quand leurs leaders sont poursuivis pour crimes économiques.

Jusque-là, les partis prenant part au dialogue ne sont pas très représentatifs. Idem pour certains membres de la société civile dont la crédibilité est sujette à caution. Il y a donc un travail important à effectuer à ce niveau. Il consistera surtout à inviter tous les Guinéens à s’exprimer librement.

Aujourd’hui, on est un peu perdus. Qui dirige même ce dialogue ? Au départ, c’était le ministre de l’Administration du territoire. Après le Premier ministre sortant, Mohamed Béavogui, remplacé par Dr Bernard Goumou. De nombreuses questions restent en suspens. Ce qui rend le dialogue politique un peu hypothétique.

 Comment les militaires sont-ils arrivés à rompre le fil du dialogue avec une partie de la classe politique et de la société civile ?

La junte est venue avec son propre agenda. C’est notamment la lutte contre la corruption avec la mise en place de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief). Cette juridiction d’exception aurait épinglé des leaders de partis politiques parmi les poids lourds du pays.

Dialoguer dans ce contexte s’avère difficile. Il s’y ajoute que de grands noms de l’opposition ont été expulsés de leurs résidences dans ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire du patrimoine bâti de l’État.

Le chef de file de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo, a été obligé de quitter son domicile qu’il aurait illégalement acquis sous le magistère du président Lansana Conté. Ladite maison a été rasée pour laisser place à une école primaire. Sidya Touré de l’Union des Forces Républicaines (UFR) a connu le même sort.

Le CNRD n’a toujours pas rassuré ceux qui doutent de ses intentions. Néanmoins, l’implication des leaders traditionnels et religieux dans le dialogue pourrait rapprocher les différentes parties.

La durée de la transition, fixée à trois ans, est rejetée par la Cédéao qui exige une transition de six mois. La junte est-elle dans les dispositions d’accéder à cette requête ?

C’est difficile à dire. La société civile a eu à travailler sur la question. Nous avions proposé une durée de deux ans avec un calendrier précis et les actions à mener durant cette période. Mais il se trouve que les élections ne constituent pas la priorité du CNRD.

Actuellement, il est plus question de refondation de l’État avec la justice comme principal pilier. Le pouvoir judiciaire est la boussole du CNRD. Cela dit, la junte s’est fixé un certain nombre d’objectifs qui demandent du temps. Il s’agit essentiellement de construire un véritable État et de panser les plaies de la nation.

Si en plus les militaires veulent faire un recensement général de la population et de l’habitat, ce n’est pas possible en deux ans. Au Conseil National de Transition (CNT), qui fait office de parlement, la durée proposée est de trois ans.

La Cédéao, pour sa part, pourrait ne pas fléchir. Mais qu’est-ce que l’institution régionale a fait pour empêcher Alpha Condé de briguer un troisième mandat ? Elle a failli à son devoir et l’ancien président a été évincé un an après sa réélection.

Des Guinéens, même s’ils ne sont pas nombreux, soutiennent que la junte doit terminer le mandat d’Alpha Condé. Certains membres de la société civile et du CNT préfèrent une transition de trois ans.

Selon la position, apparemment la plus partagée dans l’opinion publique,  deux ans suffisent largement au CNRD pour boucler les réformes déjà entamées. Mais à partir de quelle date ? Voilà toute la complexité de la question.

 

La Guinée s’expose-t-elle à de nouvelles sanctions si le CNRD campe sur sa position ? Au cas échéant, quelles en seraient les conséquences sur l’économie guinéenne ?

Il y a bien sûr un risque. Il est préférable qu’on évite d’en arriver là. D’ailleurs, la société civile y travaille parce que nous vivons dans un pays pauvre très endetté. En Guinée, l’inflation culmine à 13 % ces temps-ci.

L’État s’emploie à payer la dette intérieure. C’est déjà pas mal ! Il est aussi en train de renégocier des contrats dans le secteur minier. A vrai dire, notre pays ne gagnait pas grand-chose dans l’exploitation de ses immenses ressources minières.

La Guinée ne bénéficie pas de l’accompagnement des bailleurs de fonds. Dès qu’il y a un coup d’État, beaucoup de partenaires suspendent leur appui. Ayant travaillé à l’Assemblée nationale, je sais que le financement extérieur occupe une part importante dans le budget de l’État.

S’il se tarit, que la Cédéao prononce des sanctions notamment économiques et qu’on ne parvienne pas à mobiliser davantage de recettes intérieures, ce serait très préjudiciable pour les populations. Des sanctions contre la Guinée seront sans effet sur la junte. Par contre, elles vont aggraver la situation des populations déjà très vulnérables.

Côte d’Ivoire : un organe de supervision du PND 2021-2025 créé

Cet organe est chargé de guider le gouvernement et les partenaires techniques et financiers dans la mise en œuvre des politiques de développement contenues dans le Programme national de développement (PND, 2021 – 2025).Il se veut un outil de supervision et de coordination de la mise en œuvre du Programme national de développement (PND, 2021 – 2025) et vise par ailleurs à favoriser le plaidoyer pour la mobilisation des ressources nécessaires au financement des projets de développement.   

Selon le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, cet organe, créé par décret, a également à charge d’orienter le suivi de l’efficacité de l’aide publique au développement et d’assurer la cohérence entre les actions entreprises et celles initialement planifiées.

M. Amadou Coulibaly a dit que cet organe a un rôle participatif. Il comprend un Conseil présidentiel dirigé par le vice-président de la République et un Comité de pilotage conduit par le Premier ministre impliquant les secteurs public et privé, les partenaires techniques et financiers.

Un an après le putsch de Doumbouya, où va la Guinée ?

Un an après le renversement d’Alpha Condé par le colonel Mamadi Doumbouya, la transition est sujette à plusieurs interrogations.Le 5 septembre 2021, quelques heures ont suffi au colonel Mamadi Doumbouya et à ses hommes surarmés du Groupement des forces spéciales d’arriver au palais Sékhoutouréya, à Kaloum, quartier d’affaires de la capitale de la République de Guinée. Les quelques fidèles d’Alpha Condé qui tentaient de résister ont été vite neutralisés par l’unité d’élite la plus équipée de l’armée guinéenne.

La vidéo fait rapidement le tour du monde, Alpha Condé en chemise déboutonnée, immobilisé dans un canapé, est entouré par des éléments de la Force spéciale. Affalé sur un fauteuil, l’ex-chef de l’Etat apparaît abattu malgré le semblant de déférence que ses tombeurs lui témoignaient. 

Le président Condé arrêté est conduit dans les rues de Conakry, sous les acclamations de la foule. Ce troisième putsch de l’histoire politique de la Guinée post-indépendance était presque prévisible car perpétré après un troisième mandat contesté de Condé.

Chef d’orchestre de ce coup d’Etat, le Colonel Mamadi Doumbouya s’adresse à ses compatriotes et au reste du monde. Entouré de quelques-uns de ses hommes, l’ancien légionnaire français se justifie : « La situation socio-politique et économique du pays, le dysfonctionnement des institutions républicaines, l’instrumentalisation de la justice, le piétinement des droits des citoyens, l’irrespect des principes démocratiques, la politisation à outrance de l’administration publique, la gabegie financière, la pauvreté et la corruption endémique ont amené l’armée républicaine de Guinée, à travers le Comité national de rassemblement et du développement (CNRD) à prendre ses responsabilités vis-à-vis du peuple souverain de Guinée et dans sa totalité ».

Mamadi Doumbouya, le nouvel homme fort, annonce une série de mesures fortes. Toutes les institutions sont dissoutes. Le 26 septembre, la charte de transition est adoptée. Elle met le CNRD dirigé par le Colonel Mamadi Doumbouya au centre de la gestion du pays. Le 1er octobre, l’ancien patron des forces spéciales prête serment et réitère ses engagements pour une Guinée débarrassée des maux qui plombent son développement socio-économique et son rayonnement démocratique. Un an après, où va la Guinée ?

Opération mains-propres

Coordinateur de l’Alliance citoyenne pour la transition, Dr Aliou Barry vote pour « la séparation du volet moralisation de la publique, lutte contre la corruption, refondation de l’Etat et l’amélioration de la Justice avec le côté politique ». « Sur le plan socio-économique, on note une avancée significative depuis l’avènement du CNRD », salue Dr Barry, attribuant également une bonne note à la junte sur « la lutte contre la corruption ». « En Guinée, on a toujours parlé de la lutte contre la corruption. En tant qu’expert, j’ai eu à réaliser en 2003 la première enquête nationale sur la corruption et la gouvernance en Guinée. Mais ce n’est que maintenant qu’il y a des actions concrètes en matière de lutte contre la corruption et la moralisation de la vie publique », indique-t-il.  

En décembre 2021, la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) est créée pour traquer les délinquants financiers du régime de Condé. Dans son collimateur, plusieurs dignitaires de l’ancien régime. Les premières arrestations interviennent en avril 2022. Le dernier premier ministre d’Alpha Condé, Ibrahima Kassory Fofana et le ministre de la Défense Mohamed Diané dont les services ont essayé de tuer « médiatiquement » dans l’œuf le coup d’Etat du 5 septembre, sont écroués pour détournement supposé de plusieurs milliards de francs guinéens.

Malgré quelques critiques sur les méthodes de cette cour spéciale, ses résultats seraient visibles, selon Dr Aliou Barry. « Le CNRD arrive à récupérer de l’argent détourné. Et c’est de l’argent frais », se félicite-t-il. Faisant le bilan de cette opération mains-propres, le ministre de la Justice, Charles Wright soutient dans une interview avec la Télévision nationale que 35 milliards de francs guinéens (4 millions de dollars) de caution à la banque centrale ont été recouvrés. Cette volonté de moraliser la vie publique est manifeste. Mais le coordinateur de l’ACT se pose des questions sur la durabilité des actions posées dans ce domaine par les militaires. Qui semblent résolument déterminés à « renégocier » des contrats avec certaines sociétés minières.

Le secteur minier guinéen repose sur une concentration des ressources minérales, reconnue comme l’une des plus importantes du monde et est essentiellement constituée de bauxite dont les estimations des réserves s’élèvent à plus de 40 milliards de tonnes, de minerais de fer (plus de 20 milliards de tonnes), d’or et de diamant, suivant un exposé du site invest.gov.gn consulté par Apa. La même source attribue aux mines une participation de 12 à 15% au Produit Intérieur brut (PIB) de Guinée estimé à 15,68 milliards de dollars en 2020.

Dans leur volonté de remettre l’Etat au cœur de l’exploitation de ces richesses naturelles, les nouvelles autorités n’hésitent pas à taper du poing sur la table. Le ministre des Mines a récemment ordonné l’arrêt des activités du projet Simandou après avoir constaté que Winning Consortium Simandou (WCS) et Riop Tinto, les deux partenaires de l’Etat dans ce méga projet minier de 15 milliards de dollars se sont montrés peu enclins à respecter les termes du contrat signé en mars entre les trois parties et allouant à l’Etat 15% des parts.

Violations des droits de l’homme

Cependant, Doumbouya prônait une Guinée pour tous, montre rapidement ses limites sur la question des droits de l’homme. « La situation actuelle des droits de l’Homme dans les dernières années du régime d’Alpha Condé était déplorable. Elle l’est tout autant aujourd’hui », se désole Fabien Offner, chercheur à Amnesty International et spécialiste de la Guinée. « Pourquoi ? Parce qu’on observe les mêmes dérives et les mêmes violations des droits humains, notamment la violation du droit de rassemblement pacifique, puisqu’il faut rappeler que le pouvoir actuel a interdit les manifestations pendant toute la durée de la transition », fait remarquer Offner. 

Pourtant, à son arrivée au pouvoir, le colonel Mamadi Doumbouya a libéré les détenus politiques, dont des membres du Front national de défense de la Constitution (FNDC) qui se sont opposés à la troisième candidature d’Alpha Condé.

Face à la contestation de la rue qui s’intensifie, le colonel au pouvoir, tolère de moins en moins la critique. Il envoie ces mêmes leaders du FNDC dont le coordinateur Omar Sylla dit Foniké Minguè en prison. Le colonel Doumbouya ne s’en limite par-là, par arrêté gouvernemental, il dissout le FNDC qualifié de « mouvement insurrectionnel » par le régime militaire. 

Des accusations rejetées par ce collectif regroupant des organisations de la société civile et des partis politiques qui presse la junte à définir les contours d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Le sujet qui fâche ?

Alors qu’il avait promis de ne pas s’éterniser au pouvoir, le colonel Mamadi Doumbouya ne semble plus pressé d’organiser des élections. Après son installation, le bourreau de Condé a fixé la durée de la transition à 39 mois. Finalement, le Conseil national de la transition (CNT) l’a ramené à 36 mois. Mais l’absence d’agenda clair de la part des militaires pour un retour constitutionnel rapide, installe le malaise entre le régime militaire et les différents acteurs politiques.

Le dialogue est rompu avec les partis politiques les plus représentatifs. Le fondateur du Think Tank « Wathi » voit un « risque de confiscation du pouvoir par les militaires pour une longue durée ». Pour éviter un tel cas de figure, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) met la pression sur Mamadi Doumbouya.

La Cedeao, impuissante ?

Lors de sa session ordinaire du 3 juillet, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’institution sous-régionale a jugé inacceptables les 36 mois annoncés par les autorités de la transition. Par la même occasion, l’ancien président du Bénin, Thomas Boni Yayi a été désigné médiateur de la Cedeao en Guinée. Sa mission est de « travailler avec les autorités guinéennes en vue de parvenir à un calendrier de transition acceptable pour la Cedeao au plus tard le 1er août 2022 ». « Passé ce délai, des sanctions économiques et financières ainsi que des sanctions ciblées contre des individus ou des groupes entreront immédiatement en vigueur », avaient même menacé les dirigeants ouest-africains. 

Plus d’un mois après, la Cedeao temporise. L’organisation régionale semble privilégier la voie de la médiation et a dépêché Boni Yayi au charbon. « La Guinée est un pays un peu à part au sein de la CEDEAO et surtout parmi les pays francophones. La Guinée a sa propre monnaie. Elle n’est pas membre de la zone franc de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) », explique Gilles Yabi. « D’une certaine manière, il est plus compliqué de sanctionner la Guinée pour avoir un impact très fort sur son économie et sur les ressources de l’État dans la mesure où elle peut toujours prélever directement des ressources auprès du secteur minier », ajoute-t-il. Son ouverture sur l’Océan atlantique est également un atout fort, ajoute le chercheur.

Même s’il pointe du doigt le « péché » de la Cedeao d’avoir laissé Alpha Condé d’aller vers un troisième mandat, Dr Aliou Barry est moins optimiste quant aux conséquences qui découleraient de sanctions économiques contre la Guinée. Il reste convaincu qu’elles seraient insupportables pour la population. « Le financement extérieur occupe une part importante dans le budget de la Guinée. Et tout le monde sait que les coups d’Etat ferment systématiquement ce robinet. Si en plus de cela, on doit ajouter une faible mobilisation de recettes intérieures et des sanctions de la CEDEAO, ce serait préjudiciable pour la population », redoute Dr Barry, qui assure que des acteurs de la société civile sont en train de travailler d’arrache-pied pour éviter à leur pays un tel sort.

Côte d’Ivoire : résultats provisoires des élections partielles

La Commission électorale indépendante (CEI) de Côte d’Ivoire a proclamé, dimanche, les résultats provisoires des élections législatives et sénatoriales partielles du 03 septembre 2022.M. Emile Ebrottié, le porte-parole de la CEI, institution en charge des élections en Côte d’Ivoire, a dévoilé ce jour les résultats provisoires des législatives et des sénatoriales partielles de dimanche, face à la presse.

Pour le scrutin sénatorial partiel, organisé dans la Région du Haut-Sassandra, M. Koné Boubacar (RHDP, pouvoir) a été déclaré vainqueur avec 71,60% des voix contre 28% pour Tré Sikeli Luc (Pdci, opposition) sur 250 suffrages exprimés; pour un taux de participation de 89,05%.

Concernant l’élection partielle des députés à l’Assemblée nationale, le candidat du RHDP, Kouamé Attingbé, arrive en tête dans la circonscription de Bodokro, Lolobo et N’Guessankro, communes et sous-préfectures, Marabadjassa (Région du Gbêkè, centre) avec 54,47% des voix pour un taux de participation de 44,50%.

Dans la circonscription de Gnamangui, Méagui et Opouyo, communes et sous-préfectures, des localités de la Région de la Nawa (Ouest ivoirien), le candidat du Pdci (opposition) N’Dri Yao a été élu au siège de député avec 55,86% des suffrages exprimés. Le taux de participation a atteint 20,06%.

M. Mamadou Diomandé, candidat du RHDP, a remporté le scrutin législatif partiel dans la circonscription de Bobi-Diarabana, commune et sous-préfecture, Suéguela, sous-préfecture (Région du Worodougou, Nord) avec un taux de 99,76% devant M. Fofana Vatiecoumba (0,19%, Indépendant) pour un taux de participation de 98,71%.

Les résultats des scrutins de l’élection des députés à l’Assemblée nationale du 3 septembre 2022 indiquent un taux de participation global de 39,14%. Les suffrages exprimés, selon les résultats de la CEI, sont estimés à 31.986 avec 594 bulletins nuls et 456 bulletins blancs.

Le droit de contester l’élection des députés titulaires et suppléants désignés est permis à tout candidat d’une circonscription et à tout parti ou groupement politique ayant présenté un candidat; et ce dans un délai de cinq jours, à compter de la date de la proclamation des résultats provisoires.  

En ce qui concerne l’élection des sénateurs, l’article 142 du Code électoral prévoit que le droit de contestation dans les circonscriptions électorales appartient à tout candidat, à toute liste de candidats, à tout parti ou groupement politique ayant présenté une candidature, dans un délai de trois jours, à compter de la date de proclamation des résultats provisoires de la CEI.

Sénégal : un nouveau président du Conseil constitutionnel nommé

Mamadou Badio Camara remplace Papa Oumar Sakho dont le mandat a expiré le 11 août dernier.Le chef de l’Etat Macky Sall a signé le décret de nomination du président du Conseil constitutionnel. Mamadou Badio Camara dirige désormais la juridiction spécialisée. Dans sa carrière, ce magistrat a notamment été le premier président de la Cour suprême.

Oumar Samba Ba, Secrétaire Général de la Présidence de la République, a annoncé la nouvelle dans un communiqué publié ce vendredi. Puisque Mamadou Badio Camara est membre du Conseil constitutionnel depuis le 26 juillet 2021, Maître Awa Dièye, avocate à la Cour, a aussi été nommée pour siéger aux côtés des juges Saïdou Nourou Tall, Mouhamadou Diawara, Abdoulaye Sylla, Aminata Ly Ndiaye et Youssoupha Diaw Mbodji.

Au Sénégal, « le Conseil constitutionnel est composé de sept membres nommés, pour une durée de six ans (non renouvelable), par le président de la République dont deux sur une liste de quatre personnalités proposées par le président de l’Assemblée nationale », peut-on lire sur le site de l’institution.

Le dialogue national tchadien a des enjeux africains (analyste)

Expert de la géopolitique du Sahel et de l’Afrique, le journaliste nigérien Seidik Abba analyse pour APA les enjeux du dialogue national tchadien lancé le 20 août dernier mais temporairement suspendu à cause de certains désaccords.Deux semaines après son ouverture, le dialogue national inclusif tchadien est momentanément suspendu. Qu’est-ce qui motive cette décision ?

On peut évoquer plusieurs facteurs pour expliquer cette suspension. Il y a d’abord la volonté des autorités de donner une chance au caractère encore plus inclusif du dialogue. Outre les mouvements politico-militaires, il y a une partie de la classe politique, au premier rang de laquelle les Transformateurs de Succès Masra, qui ne participe pas au dialogue. Il en est de même pour une partie de la société civile, à l’image du collectif Wakit Tama. Avec ces absences, il y a le risque que le dialogue n’ait pas le caractère inclusif souhaité en vue d’obtenir un consensus plus large possible sur les décisions qui sortiront. Les autorités ont estimé qu’il fallait donner une dernière chance aux tractations avec les parties qui ne sont pas présentes. Les facilitateurs qataris étaient à N’Djamena. Ils ont rencontré certains dirigeants politiques et de la société civile dans le but de les persuader. L’espoir n’est pas perdu. Beaucoup regardent aussi du côté de la France pour savoir si elle peut contribuer à une plus large participation. Donc, les tractations se poursuivent pendant cette période de suspension.

L’autre raison est de permettre à tout le monde de prendre connaissance le plus largement possible des projets de textes qui ont été préparés pour la discussion. Des tractations sont également en cours avec les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact) pour les convaincre de participer au dialogue. Le Fact a posé un certain nombre de préalables, notamment la libération des personnes détenues, une amnistie des garanties. Il a estimé que tout cela n’a pas été pris en compte et qu’il ne pouvait pas participer. Mais des médiations sont en cours. La suspension vise justement à favoriser les derniers obstacles et réticences pour que le dialogue reprenne de plus belle et qu’il soit le plus consensuel et le plus inclusif. C’est quand même la première fois dans l’histoire politique du Tchad qu’on a un dialogue aussi large que celui-là, avec un caractère souverain et des décisions qui devraient être totalement exécutoires.

Pourquoi la nomination d’un comité ad hoc pour faciliter la participation de toutes les composantes de la société tchadienne au dialogue a provoqué le retrait de certaines organisations ?

Ce retrait symbolise la difficulté de la classe politique tchadienne. Au moment où on cherche à élargir, d’autres se sont retirés. Ils estiment avoir déjà fait preuve de bonne volonté en venant au dialogue et ne voient pas d’un bon œil le fait d’aller supplier les absents. Tout cela démontre l’absence de sérénité dans laquelle les choses se font. C’est surtout cette volonté de concession qui a heurté un certain nombre d’acteurs. A mon avis, ce n’est pas la meilleure façon de favoriser le dialogue. Mais avec les tractations en cours, avec la volonté des uns et des autres, tout le monde pourrait être amené à reconsidérer sa position. A partir du moment où on est déjà présent à N’Djamena, c’est qu’on a accepté l’idée de dialogue.

Le dialogue se tient avec une quarantaine de groupes politico-militaires, mais sans le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), responsable de la mort du président Idriss Deby. Cette absence remet-elle en cause la crédibilité des discussions ?

Le Fact, un des plus grands mouvements politico-militaires au Tchad, a choisi de s’absenter parce qu’il estime que les conditions préalables qu’il a posées ne sont pas respectées. Il s’agit entre autres de la libération de détenus politiques, la création d’un cadre serein pour l’ouverture et la tenue du dialogue, des garanties de sécurité, etc. C’est clair que c’est un élément important, qu’il aurait été plus correct que le Fact soit présent à la discussion. Mais cette absence n’invalide pas le dialogue. Si ce dernier obtient de bons résultats, l’absence du Fact pourrait se retourner contre lui. Le boycott est toujours une arme à double tranchant. Aujourd’hui, l’enjeu c’est le résultat du dialogue. Si au terme, on réussit à trouver un consensus sur la tenue d’élections libres, transparentes et démocratiques, sur la structure chargée de les organiser et sur une nouvelle Constitution, le Fact pourrait être le grand perdant. Pour cette raison, il faut être présent pour pouvoir faire changer les choses. Puisqu’il était entendu qu’il n’y a pas de tabou, tout pourrait être mis sur la table et discuté. La bonne méthode aurait été de venir et de voir comment créer le rapport de force. De mon point de vue, il n’y a pas de risque que la crédibilité des décisions soit affectée par l’absence du Fact, à condition qu’elles soient bonnes. S’il y a un consensus sur les principaux enjeux (élection présidentielle, libération de détenus, …), les gens ne se soucieront pas tellement de la non-participation d’une entité (quelle que soit sa dimension).

Avant l’ouverture du dialogue, le président en exercice de l’Union africaine (UA), le Sénégalais Macky Sall, a rencontré le président de la transition tchadien à N’Djamena. Quelles devraient être les retombées de cette visite ?

En sa qualité de président en exercice de l’Union africaine, le président Macky Sall était à N’Djamena, à la veille de l’ouverture du dialogue, pour encourager les parties tchadiennes et soutenir la démarche. Il est important que les Tchadiens sentent qu’ils sont soutenus dans leur démarche par l’Afrique d’abord, ensuite par la communauté internationale. Le président Macky Sall, en sa qualité de président en exercice de l’Union africaine, est venu l’exprimer. Le Tchad est quand même un pilier de la question sécuritaire au Sahel et dans le bassin du Lac Tchad. Toute approche qui viserait à encourager le dialogue et la solution négociée entre les parties tchadiennes ne peut que profiter à la stabilité de l’Afrique et de la sous-région. Le Tchad est engagé dans la lutte contre Boko Haram et les autres groupes terroristes au Sahel occidental, notamment dans la zone des trois frontières. Les soldats tchadiens y sont déployés en soutien au Niger et au Burkina Faso. Donc, il est important que le président Macky Sall vienne encourager les parties tchadiennes et les aider à convaincre les réticences qu’il peut y avoir par rapport au dialogue.

Ses enjeux dépassent largement le cadre tchadien et sous-régional, notamment le bassin du Lac Tchad, pour concerner toute l’Afrique de l’ouest. A partir du moment où ça implique la stabilité de tout le continent, c’est important que le président en exercice de l’Union africaine vienne dire aux parties tchadiennes que « l’Afrique vous regarde, l’Afrique est avec vous ».

CEA-Onu: Vera Songwe quitte ses fonctions

La Secrétaire générale adjointe de l’Onu, par ailleurs Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Vera Songwe, a quitté ses fonctions, à compter du 1er septembre 2022, après cinq ans à la tête de ladite Commission, a appris APA jeudi.

Mme Songwe a annoncé sa décision de démissionner le mois dernier et a remercié le personnel de la CEA pour son esprit d’équipe et son soutien tout au long de son mandat.

« Cela a été un privilège de travailler avec vous et de servir l’ensemble du système des Nations unies. Je ne peux exprimer suffisamment ma gratitude pour le soutien, les encouragements, les conseils, la patience et l’amitié que j’ai reçu de vous tout au long de ces années », déclare Mme Songwe.

Sous sa direction, la CEA a joué un rôle essentiel dans la promotion de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) aux niveaux national, sous-régional et continental ; l’accès à des ressources adéquates pour financer les initiatives de redressement du Covid-19 en Afrique ; la création de partenariats public-privé ; et la promotion de la fabrication locale pour assurer une croissance économique durable et réduire la volatilité de la croissance en Afrique.

Dans son message d’adieu au personnel le 31 août, Mme Songwe a fait part de la décision du Secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, de nommer Antonio Pedro comme Secrétaire général par intérim de la CEA jusqu’à nouvel ordre et a exhorté le personnel et les membres à lui apporter leur pleine coopération.

Jusqu’à sa nomination, M. Pedro était le Secrétaire exécutif adjoint de la CEA chargé de l’Appui aux programmes.

Rwanda : un ancien ministre jugé pour corruption

Les audiences du procès démarrent le 16 septembre 2022.L’ancien ministre d’Etat rwandais chargé de la Culture, Edouard Bamporiki est poursuivi pour corruption. Il sera jugé à partir du 16 septembre. M. Bamporiki a été suspendu du gouvernement le 5 mai dernier et placé en résidence surveillée pour son implication présumée dans des affaires de corruption.

« L’audience est fixée au 16 septembre au tribunal intermédiaire de Nyarugenge. Il est soupçonné d’avoir commis le crime de sollicitation et de réception d’un avantage illégal (corruption) », a déclaré, mercredi 31 août, Harrison Mutabazi, porte-parole du ministère rwandais de la Justice.

Le Bureau d’enquête du Rwanda (RIB, sigle anglais) avait préféré inculper Bamporiki pour avoir sollicité, accepté ou offert un avantage illégal, un crime prévu et puni par l’article 04 de la loi sur la lutte contre la corruption dans le pays d’Afrique de l’Est.

L’article mentionné prévoit que toute personne qui sollicite, accepte ou reçoit, par quel que moyen que ce soit, un avantage illégal pour elle-même ou pour une autre personne, ou accepte une promesse afin de rendre ou d’omettre un service dans le cadre de son mandat, ou utilise sa position pour rendre ou omettre un service, commet une infraction.

En ce qui concerne les mesures punitives, la loi stipule qu’en cas de condamnation, il est passible d’une peine d’emprisonnement de plus de cinq ans mais de sept ans au maximum, assortie d’une amende de trois à cinq fois la valeur de l’avantage illégal sollicité et reçu.

En dehors de sa carrière politique, Bamporiki est un cinéaste. « Long Coat » est l’un de ses films les plus célèbres. Il y raconte l’histoire d’un survivant du génocide de 1994 et celle du fils d’un auteur de crime.

Af’Sud : création d’un organe consultatif anti-corruption

Le président Cyril Ramaphosa a mis sur pied un organe de neuf membres chargés de conseiller le gouvernement sud-africain dans la lutte contre la fraude et la corruption.Selon M. Ramaphosa, le Conseil consultatif national de lutte contre la corruption (NACAC) rassemble des représentants de la société civile et des entreprises. Il est présidé par l’universitaire Firoz Cachalia et son adjoint est le président de la Chambre nationale des chefs traditionnels, Nomandla Dorothy Mhlauli.

Les autres membres du NACAC sont Kavisha Pillay, David Lewis, Nkosana Dolopi, Barbara Schreiner, Nokuzula Khumalo, Sekoetlane Phamodi et Thandeka Gqubule-Mbeki.

« Le Conseil consultatif national de lutte contre la corruption est l’incarnation de notre volonté commune, en tant que nation, de débarrasser toutes les composantes de notre société de toutes les formes de criminalité et de corruption et de développer une réponse et une prévention de ce fléau à l’échelle de toute la société », a déclaré M. Ramaphosa.

La corruption est l’un des principaux défis auxquels l’Afrique du Sud est confrontée depuis l’arrivée au pouvoir de Ramaphosa en 2018. Elle est aujourd’hui responsable de la récente détérioration des services fournis par les ministères et plusieurs structures de l’Etat.

C’est l’une des questions au cœur des manifestations contre la prestation de services qui ont secoué le pays ces derniers mois.

L’organe conseillera le président sur les questions liées à la lutte contre la corruption, conformément à la stratégie nationale de lutte contre la corruption 2020-2030.

Il devrait notamment conseiller M. Ramaphosa sur la mise en œuvre effective de la stratégie de lutte contre la corruption par le gouvernement et la société civile, y compris le secteur privé.

Il fournira également des conseils au gouvernement face aux recommandations de la Commission d’enquête judiciaire sur les allégations de « capture d’Etat », qui a mis en cause plusieurs hauts fonctionnaires de l’ANC dans des activités de corruption.

Une équipe interministérielle dirigée par le bureau de M. Ramaphosa élabore actuellement la réponse du gouvernement au rapport sur l’accaparement de l’Etat, que le président devrait présenter au Parlement d’ici le 22 octobre.

Le rapport sur la « capture de l’Etat » a formulé des recommandations de grande envergure sur le traitement des cas de fraude et de corruption et sur les mesures à prendre pour prévenir, détecter et poursuivre la corruption dans tous les secteurs de la société à l’avenir.