Côte d’Ivoire : un cyber-délinquant déféré devant les tribunaux pour «appel à la rébellion»

Le cyber-délinquant ivoirien Yapo Ebiba François Fiacre dit «Serge Koffi Le Drone» ou encore «Sekongo Koné» sur la toile, interpellé par la police ivoirienne la semaine dernière à Yopougon dans l’ouest d’Abidjan, sera déféré devant les tribunaux pour répondre des faits de «trouble à l’ordre public, incitation à la haine, appel à la rébellion et à la destruction de biens publics et injures sur internet ».L’information a été donnée mardi par la police nationale ivoirienne après une présentation à la presse du mis en cause. « Il était l’objet de plus d’une vingtaine de plaintes et était recherché par les services de police.

 Au cours de l’interrogatoire, il a reconnu être le détenteur de ces comptes facebook avatars. Il prétend informer les populations, mais ne prenait pas le temps de vérifier la véracité  des informations qu’il recevait de ses sources moyennant de l’argent », a expliqué dans une note d’information « Police Secours », une plateforme numérique de la police ivoirienne.

Selon cette plateforme, les sources d’information de ce cyber-délinquant qui n’est pas journaliste, mais plutôt informaticien, provenaient de la politique, des forces de défense et de sécurité avec «pour objectif de créer la discorde, la diffamation, l’incitation la haine et à la révolte ».

A en croire la police,  plusieurs «fausses informations» ont été ainsi diffusées sur la toile par Serge Koffi Le Drone.  Il s’agit entre autres des « Fake news» sur  la construction des centres de dépistage du Covid-19 à Yopougon BAE.

 « C’est le lieu de rappeler que tous ceux qui publient ou relaient de fausses informations sous des avatars seront tôt ou tard recherchés et interpellés par la plateforme de lutte contre la cybercriminalité», a prévenu l’institution policière ivoirienne.

Covid-19: Polytechnique de Dakar à l’avant-garde du combat

Une des écoles d’ingénieurs les plus importantes du Sénégal et de l’Afrique de l’ouest s’illustre dans la lutte contre le nouveau coronavirus avec la mise en œuvre de solutions innovantes.En cette matinée de fin avril, les étudiants de l’École Supérieure Polytechnique de Dakar (ESP) accueillent le recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), le Professeur Ibrahima Thioub.

Entouré des responsables de la prestigieuse école d’ingénieurs, cet historien réputé, masque et lunettes bien ajustés, se dirige vers un bâtiment de l’établissement. Dans une ambiance décontractée, l’illustre hôte de l’ESP entame alors une visite guidée du laboratoire d’innovation. Dans cette salle, les étudiants ont entre autres à leur disposition trois ordinateurs, plusieurs prototypes de robots, une machine de distribution de gels hydroalcooliques et des bouteilles contenant ce liquide précieux en ces temps de guerre.

C’est ici que Pape Mamadou Guèye, élève-ingénieur en Génie mécanique, Ismaïla Dème, ingénieur en Génie électrique et Mouhamadou Lamine Kébé, ingénieur en Systèmes réseaux et télécommunications, ont décidé de mettre en musique leurs idées pour combattre le virus.

Un robot en première ligne

Ils ont ainsi inventé Docteur Car, un robot multifonction qui permettra aux soignants de traiter les malades sans courir le risque d’être contaminés. Doté d’une caméra, l’appareil est pilotable à distance grâce à une application mobile.

En pratique, la machine peut se déplacer dans les chambres des personnes placées en quarantaine pour prendre leurs températures et leur livrer des médicaments ou de la nourriture. Programmé pour s’exprimer dans les langues locales comme le wolof et le pulaar mais aussi étrangères à savoir le français et l’anglais, Docteur Car simplifie l’interaction entre le personnel médical et les patients.

A la faveur de la documentation de tout le processus de fabrication, il faut désormais « cinq jours ouvrables » à l’équipe Docteur Car pour concevoir un robot, explique Mouhamadou Lamine Kébé.

« Pour le moment, on est capables de tout conditionner au niveau de notre laboratoire. Mais avec la commande qu’on a reçue du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous), on est obligés d’importer de Chine des composants électroniques », souligne l’apprenti ingénieur, déplorant au passage la dépendance du monde à l’égard de l’Empire du milieu dans tous les domaines.

Après cette étape, cap sur le laboratoire de fabrication. Le Professeur Thioub est reçu par Momar Sourang, élève-ingénieur en Génie électrique. Dans cet environnement où fourmillent les composants électriques, l’étudiant présente les différentes étapes de la conception d’un distributeur automatique de gel hydroalcoolique.

« L’idée de fabriquer cette machine nous est venue avec l’apparition de la pandémie. On entendait çà et là que l’Afrique n’a pas les moyens de faire face à cette tragédie. Vu l’expertise dont nous disposons, nous nous sommes dit qu’on peut mettre en place des projets pour servir notre nation », raconte ce jeune homme élancé.

Made in Sénégal

« On a remarqué que dans les banques et autres institutions financières, il y a des vigiles qui distribuent les gels. Pour éviter les contacts, nous avons pensé à mettre à leur disposition cette machine », poursuit Momar.

Composée d’un châssis, d’un moteur, d’un distributeur permettant de véhiculer le gel et d’un réservoir d’une capacité de trois litres, cette machine est conçue avec des outils faits maison, précise fièrement l’étudiant.

Avant ces deux inventions, le département de Génie Chimique et Biologie Appliquée (GCBA) de l’ESP s’est lancé dans la production de gels hydroalcooliques. Le laboratoire d’incubation du GCBA avait conditionné des bouteilles de 10 et 20 litres ainsi que des flacons de 500 millilitres.

« Depuis l’avènement de la pandémie, nous nous sommes mobilisés sur plusieurs fronts », fait remarquer le directeur de l’École Supérieure Polytechnique, Pape Alioune Ndiaye. L’une des missions assignées à l’Université de Dakar est de servir la communauté. Et l’ESP s’évertue à la remplir.

« Avec l’appui du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, nous avons offert notre première production de gel au ministère de la Santé et de l’Action sociale. Nous avons ensuite fait la même chose pour la population de Dakar-Plateau (centre-ville de la capitale). Nous allons offrir des gels à la mairie de Guédiawaye (banlieue dakaroise). Nous allons continuer sur cette lancée pour fournir le maximum de gel à l’ensemble du pays », promet M. Ndiaye.

Selon lui, le rôle de son établissement est de créer des prototypes qui, plus tard, pourront être reproduits à grande échelle par des sociétés qui le souhaitent. Toutefois, la direction de l’ESP a signé, ces derniers jours, une convention avec la Délégation à l’entreprenariat rapide (Der) pour offrir la possibilité à ses étudiants de mettre sur pied leurs entreprises.

A la fin de cette visite qui a duré près de trois heures, M. Thioub, tout en invitant les étudiants à « rester très lucides », n’a pas manqué de renouveler ses félicitations et encouragements « pour ce travail dans l’ombre ».

« Vous êtes jeunes, vous aurez beaucoup de lumière sur vous ces temps-ci. Que cela ne vous grise pas. Ne vous prenez pas la tête. Restez au service de votre pays, de votre continent et soyez conscients des enjeux. Les enjeux, ce n’est pas nous en tant qu’individu. C’est d’être au service de l’humain, de son pays et des communautés. Parce que ce sont ces communautés, qui par leur travail, vous ont fait. Ne l’oubliez jamais », a exhorté le recteur.

En plus des inventions des polytechniciens de Dakar, quatre enseignants-chercheurs de l’École Polytechnique de Thiès (EPT), à 70 kilomètres de la capitale, ont récemment mis au point un respirateur artificiel. Certains étudiants de cette école d’excellence ont également apporté leur pierre à l’édifice en créant un lavabo automatisé en mesure de fournir de l’eau et du savon, en plus du dispositif de séchage des mains.

eSwatini: une application mobile pour les secours en cas de catastrophe

L’Agence nationale de gestion des catastrophes d’eSwatini a lancé, ce vendredi, une application mobile qui permet aux Swatis de tracer leurs parents et amis dans les zones sinistrées et d’afficher les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé sur la pandémie de coronavirus en cours.L’agence a déclaré dans un communiqué que l’application PHEPHA fournit des informations sur la préparation aux catastrophes et que la plateforme est « conçue pour aider à fournir des services d’urgence au public dans le besoin et dispose également d’une ligne gratuite 24 heures sur 24, le 112, disponible pour les appels sur tous les opérateurs de téléphonie mobile ».

« Nous vous présentons l’appli PHEPHA qui est une plate-forme mobile d’alerte aux catastrophes qui fournit des informations sur la préparation aux catastrophes, la cartographie des incidents par le système d’information géographique, des nouvelles pertinentes sur les catastrophes et les risques…», a déclaré l’agence.

La plateforme permet de signaler les incidents en temps réel et alerte sur les dangers et les incidents de catastrophes, y compris les incidents vérifiés, ainsi que la localisation et le rayon des zones touchées.

Elle fournit aussi des informations sur les installations de secours comme les centres de santé, les postes de police et les écoles.