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Total se renforce dans un projet controversé en Ouganda

Total a annoncé jeudi qu'il allait renforcer sa participation dans un grand projet pétrolier en Ouganda, dénoncé par des ONG…

Total a annoncé jeudi qu’il allait renforcer sa participation dans un grand projet pétrolier en Ouganda, dénoncé par des ONG de défense de l’environnement et des droits humains.

Le groupe français va acquérir l’ensemble des intérêts de la société pétrolière britannique Tullow dans le projet de développement du Lac Albert en Ouganda et dans le projet d’oléoduc East African Crude Oil Pipe Line (EACOP), qui doit traverser la Tanzanie.

Total doit verser à Tullow 575 millions de dollars ainsi que des paiements conditionnels, indexés sur la production et les cours du pétrole.

« Cela s’inscrit pleinement dans notre stratégie d’acquisition de ressources long-terme à bas coût », a salué le PDG de Total, Patrick Pouyanné, cité dans le communiqué.

Ces deux projets géants, menés avec la compagnie chinoise CNOOC, sont critiqués par des ONG qui les accusent de ne pas prendre en compte les impacts sur les populations et l’environnement.

Six ONG françaises et ougandaises ont ainsi assigné Total pour l’obliger à revoir son « plan de vigilance », une disposition imposée à toutes les multinationales par une loi française de 2017. « Il est question de graves atteintes aux droits humains et à l’environnement », avaient estimé Les Amis de la Terre et Survie.

Fin janvier, le tribunal judiciaire de Nanterre (proche de Paris) s’était déclaré incompétent et avait renvoyé l’affaire devant le tribunal de commerce.

Total estimait alors que « son plan de vigilance est conforme aux dispositions de la loi sur le devoir de vigilance et s’attache à identifier les risques répondant aux préoccupations des associations ».

Le groupe considère en outre s’être « assuré que sa filiale en Ouganda avait bien appliqué les plans d’actions adaptés afin de respecter les droits des communautés locales ».

L’opération annoncée jeudi avait jusqu’à présent coincé sur des questions fiscales et la taxation du produit de la vente.

« Les conditions de la transaction ont été discutées avec le gouvernement ougandais et les autorités fiscales compétentes, et un accord de principe a été conclu sur le traitement fiscal de la transaction », a précisé Total.

« Cet accord avec Tullow et le gouvernement ougandais, fruit d’un bras de fer fiscal, va permettre à Total de relancer de plus belle son méga-projet pétrolier », a regretté jeudi Juliette Renaud, des Amis de la Terre France. « Comme toujours, Total est guidé par un objectif de maximisation des profits sans souci pour les conséquences dramatiques pour les populations, l’environnement et le climat », a-t-elle réagi.