Santé




Covid-19: au Togo, Energy Generation produit des masques, des visières et respirateurs

À travers l'opération Covid19 3D Print, l'association Energy Generation basée au Togo s'est lancée dans la production d'équipements pour les…

À travers l’opération Covid19 3D Print, l’association Energy Generation basée au Togo s’est lancée dans la production d’équipements pour les services hospitaliers.

Une cinquantaine de masques, visières et respirateurs, voici le nombre de pièces à ce jour réalisées via impression 3D par l’association togolaise Energy Generation. Une production à petite échelle – ayant tout de même permis de fournir une clinique privée de la capitale – mais nécessaire face au manque d’équipement des systèmes de soins et de santé au Togo.

« Nous avons pensé cette opération comme une solution de dernier recours si jamais la situation venait à empirer. Mais plusieurs éléments nous laissent espérer que la pandémie pourrait être limitée ici », estime Astria Fataki, directrice de cette structure spécialisée dans le secteur de l’éducation, de la santé, de l’énergie et de l’agriculture, visant à accompagner les futurs entrepreneurs dans la phase de formation, d’incubation et d’accélération depuis sa création en 2016.

Le Togo compte à ce jour (26 avril 2020)six morts, et moins de 100 cas . Mais l’heure est à la vigilance pour celle qui a pu observer la situation se dégrader rapidement dans les pays européens. « Lorsque j’étais au Togo en février dernier, je n’avais pas saisi l’ampleur de la crise. C’est en arrivant à Paris en mars que j’en ai pris conscience, notamment en découvrant les images du système de santé italien alors littéralement débordé », se souvient-elle.

La tech au service de la lutte anti-corona

La spécialiste des questions énergétiques mobilise ainsi l’ingénieur togolais Hadnane Ouro-Agbake, responsable technique de la fraîchement inaugurée Business & Healthcare School de Lomé – l’une des écoles d’Energy Generation. Avec le soutien financier de la GIZ, coopération internationale allemande pour le développement, les collaborateurs mettent en place une plateforme visant à réunir les solutions d’impression 3D adaptées à un contexte africain. Et pour cause, si la conception et la production du matériel – dont une partie est assurée par les étudiants qui travaillent dans le respect des mesures de distanciation sociale – s’avère facile, la logistique l’est beaucoup moins.

La fréquence des vols ayant diminué, impossible pour l’association de récupérer des matériaux comme les plastiques médicaux aux propriétés antibactériennes d’ordinaire importés des pays voisins. Nouveau challenge pour les acteurs du projet : développer des substituts de pièces et faire avec l’existant. D’où l’importance pour Energy Generation de compter sur le soutien de makerspaces et autres laboratoires de fabrication de Lomé.

La nécessaire prise en main de solutions locales…

Le gouvernement togolais a récemment passé commande de quelque 450 respirateurs. Mais pour la Congolaise d’origine, le Togo et la sous-région restent dans une situation d’extrême fragilité au regard d’autres pays du continent comme l’Afrique du Sud qui, malgré une démographie plus importante, recense à ce jour 6 000 appareils. « Je suis choquée par ce gap. La crise met en lumière les énormes disparités d’un pays à l’autre et appelle à un sursaut collectif », revendique celle qui reste convaincue du rôle que peuvent jouer les entrepreneurs dans ce genre de contexte d’urgence. « La crise économique qui découlera de cette crise sanitaire aura des répercussions peut-être plus importantes que cette dernière en Afrique, juge la diplômée de Science Po Paris.

… passe par une meilleure formation dans les nouvelles technologies

L’éducation et la formation de la jeunesse dans les secteurs clés tels que l’énergie et la santé demeurent essentielles pour que les entrepreneurs soient en mesure d’apporter rapidement des solutions aux crises à venir ». Ainsi, l’ensemble des acteurs mobilisés par Energy Generation – personnel soignant et ministère de la santé compris – échangeront dans le cadre d’un hackathon qui se tiendra le week-end du 1er mai via une plateforme numérique pour réfléchir collectivement à des solutions efficaces. Et répondre aux problématiques de logistique, sourcing mais aussi de réglementation des équipements en capitalisant sur l’expérience de chacun.

Source: lepoint.fr/afrique