Football: le Togo et le Cameroun bataillent pour ce jeune defenseur

Les Éperviers, la sélections nationales du Togo pourra  s’enrichir dans les prochains mois d’une nouvelle recrue. Il s’agit de Loïc Bessilé (21 ans), passé professionnel cet été. 

Le Togo n’est pas le seul pays à s’intéresser au jeune défenseur central. Le joueur qui évolue actuellement avec les Girondins de Bordeaux intéresse aussi le Cameroun dont est originaire son père.

« Loïc Bessilé (21 ans), passé professionnel cet été est courtisé par le Togo, dont il est originaire par sa mère. Il a été contacté par le sélectionneur des Eperviers, Claude Le Roy mais également par le Cameroun également éligible pour porter ses couleurs, pays de son père », informe le site footafrique.com.

« Le défenseur central formé à Toulouse est un des cadres des catégories de jeunes chez les Tricolores avec 16 sélections chez les U16, U17 puis U18 tricolores, dont il a porté le brassard. En cas d’accord pour le Togo, Loïc Bessilé retrouverait dans le vestiaire, Mathieu Dossevi, qu’il a côtoyé au Toulouse FC, la saison passée », ajoute notre confrère.

Comment un réseau de distribution de faux billets a été démantelé par la Safer et la gendarmerie

Grâce aux dispositifs de vidéo surveillance installés aux postes de péages, la Société Autonome de Financement d’Entretien Routier (SAFER) a permis à la Gendarmerie nationale de mettre la main le 24 juillet 2020, sur six (6) individus, dont un (1) béninois et cinq (5) togolais spécialisés dans le trafic de faux billets. Au nombre de ces faussaires, deux (2) agents de la SAFER, décelés en interne par la Direction générale de la Société.

Le 24 juillet dernier, la Gendarmerie togolaise a réussi à mettre la main sur six (6) individus, dont cinq (5) togolais et un béninois, spécialisés dans le trafic de faux billets. Et parmi les interpellés, l’on compte deux (2) agents de la SAFER.

Le déroulement des faits

Quelques jours avant leurs arrestations, le Chef de Poste de péage de Sotouboua faisant état d’une information relative à la perception de certains billets de banque, qui après contrôle se sont révélés être de faux va saisir la SAFER qui a son tour va engager une enquête en interne.

Au premier à bord, les informations recueillies auprès des conducteurs de véhicules porteurs de ces billets, vont révéler que les faux billets en question provenaient du poste de péage de Davié.

En tant qu’institution ayant en charge l’ensemble des réseaux routiers, «la première vérification de la SAFER, a été de savoir qui sont les agents programmés pour la vacation du 23 juillet 2020 de 20 heure à 6 heure au moment des faits, ensuite nous avons recherché le caissier du jour au poste de Davié», nous a expliqué un responsable de la SAFER.

Pour plus de précisions, la Direction de la SAFER a donc fait copier les images de vidéos surveillances pour confronter les acteurs, qui d’ailleurs présentaient dans les vidéos des comportements très suspects et répétitifs tout au long de la vacation du 23 juillet.

Ainsi interpellés à s’expliquer devant la Direction, en fonction des images que présentaient les vidéos, ces derniers, notamment le caissier et son supérieur auront toutes les peines à s’expliquer.

Quand la SAFER fait appelle à la Gendarmerie

Face à cette situation, la Direction a estimé que l’affaire était trop grave pour la garder en interne nous confie le responsable Du coup, elle-même va faire appel à la Gendarmerie pour poursuivre et approfondir les interrogations.

Suite aux interrogations, le supérieur au poste qui a avoué avoir pris de l’argent auprès d’une tierce personne, avant de venir négocier avec le caissier qui devrait l’utiliser en guise de monnaie au péage.

Ce qui ressort des faits

Dans les détails, il ressort donc que c’est le dispositif interne de la SAFER qui a permis de déceler les deux (2) agents, et c’est la Direction qui a donc pris l’initiative d’alerter la Gendarmerie vu la gravité de l’acte des agents. D’ailleurs, une plainte a été déposée contre ces agents auprès du Procureur de la République.

Les enquêtes de la gendarmerie

En effet, la poursuite des enquêtes par la Gendarmerie a permis de mettre la main sur quatre (4) autres personnes en plus des agents de la SAFER, portant le nombre de faussaires à six (6). Dans les détails, il s’agit de cinq (5) togolais et un (1) béninois.

Et de l’enquête de la Gendarmerie il ressort que, « les faux billets de banque d’un montant de cinq cents mille (500 000) F CFA ont été mis en circulation à Lomé par les nommés KARO M’Nawa et TCHANSI N’Yidila Komi, tous deux employés de la Société Autonome de financement d’entretien routier (SAFER) en service au poste de péage de Davié (Tsevié). Ils déclarent les avoir reçus du nommé TAGUESSO Felix demeurant à Cotonou au Bénin avec la complicité des nommés ADJARE Koro, ADAM Moutar et TOGBENOU Amélété », a indiqué la Gendarmerie.

Source: gapola.net

Nathaniel Olympio dézingue la CEDEAO dans une tribune

Le président du Parti des Togolais vient de publier une tribune dans laquelle il crache ses vérités à propos de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Dans cette tribune, il accuse l’institution sous-régionale de toujours prendre positions en faveur des chefs d’Etat de la sous-région.

 

« D’une CEDEAO des Etats à une CEDEAO des peuples », clame l’organisation

La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est créée en 1975 au Nigeria Elle compte aujourd’hui 15 membres. En 2007, elle adopte un ambitieux plan de développement dénommé Vision 2020. Ce plan vise à l’horizon 2020 – nous y sommes – entre autres, à abolir les frontières, à instaurer la bonne gouvernance, à créer des opportunités aux citoyens dans un développement durable et la préservation de l’environnement. C’est noble. Cette vision est accompagnée du slogan, on ne peut plus clair, « D’une CEDEAO des Etats à une CEDEAO des peuples », comme c’est rappelé sur la bannière du site internet de l’organisation.

Cette prise de conscience de l’organisation sous-régionale avec un slogan si explicite, vient confirmer qu’elle a jusqu’ici fonctionné principalement au bénéfice des Etats et de leur chef, et trop souvent contre la volonté des peuples. Ce qui lui vaut le sobriquet peu flatteur de ‘’syndicat de Chefs d’Etat’’, dont elle se défend, bien entendu, comme l’a fait Alpha Condé durant la crise togolaise courant 2017- 2018.

Ce ressenti des citoyens de la CEDEAO repose sur des événements précis et des décisions peu appréciées. Par exemple pour ces dernières années on peut relever :

1) Lorsque Monsieur Gnassingbé a pris le pouvoir par coup d’Etat en Février 2005 après le décès de son père, la CEDEAO lui a laissé les mains libres pour organiser une élection factice qui lui a octroyé la légalité du pouvoir contre le peuple qui lui a refusé sa légitimité. En 2017 et 2018, lors des grandes manifestations contre le régime togolais, l’intervention de la CEDEAO a une fois de plus permis à Faure Gnassingbé de reprendre la main et de s’acheminer au-delà des 15 ans au pouvoir. Ce qui lui fait 4 mandats, alors que la CEDEAO n’en recommande que deux.

2) En Octobre 2014, en pleine manifestation des burkinabè demandant le départ du Chef de l’Etat, Blaise Compaoré, la CEDEAO s’y est opposé et a préconisé son maintien en place. Le refus poli et ferme des leaders de la contestation a permis de mettre un terme à 26 ans d’un régime autoritaire. N’eut été cette détermination des burkinabè, on peut imaginer que Monsieur Compaoré serait toujours à la tête de ce pays, avec la dictature.

3) En ces jours de Juillet 2020, nous assistons à un scénario similaire à ce qu’il s’est passé au Burkina. Le mouvement exige qu’Ibrahim Boubacar Kéita quitte le pouvoir. La CEDEAO ne l’entend pas de cette oreille. La tension politique est toujours en cours et nul ne sait pour l’heure quel en sera le dénouement.

Dans chacun de ces cas, la CEDEAO se retrouve dans une posture qui l’oppose directement à la volonté populaire. Elle continue de véhiculer l’image d’une organisation en complet déphasage avec les aspirations des peuples dont elle est supposée construire le développement et le bien-être.

Visiblement, la vision 2020 – destinée à bâtir dès la présente année un espace communautaire baptisé CEDEAO des peuples – tarde à se mettre en place, sous la pesanteur de 45 années d’une pratique qui n’a pas toujours mis les peuples au centre des préoccupations. Elle continue à agir contre son propre slogan.

Le statu quo actuel procure beaucoup de confort et de jouissance à quelques individus, ce qui continue de plomber le développement des pays et de retarder toute la sous-région. Le Togo est une parfaite illustration de cette situation.

La CEDEAO doit faire sa mue, sinon elle risque de se déconsidérer et de perdre la confiance et donc la légitimité que les peuples, en derniers ressort, lui confèrent. Les peuples doivent de plus en plus prendre conscience que l’évolution de nos institutions et de nos organisations communautaires ne se produira que dans la mesure où ils se dressent contre l’arbitraire qui les abandonne à un triste sort.

Gamesu

Par Nathaniel Olympio

Président du Parti des Togolais

Publié à Lomé le 04 Août 2020

Des acteurs politiques et des religieux togolais espionnés avec un logiciel espion : révélations du média britannique ‘The Guardian’

Dans une enquête que vient de publier le média britannique ‘The Guardian’ en collaboration avec le français ‘Le Monde’, l’on apprend comment des membres du clergé au Togo, des opposants et acteurs de la société civile ont été espionnés grâce au logiciel israélien ‘Pegasus’.

 

Révélations

‘Un éminent évêque catholique et un prêtre au Togo ont appris qu’ils étaient visés par des logiciels espions de la société de surveillance privée NSO Group, dans le premier cas connu du genre impliquant des membres du clergé.
Une enquête conjointe du Guardian et du journal français Le Monde révèle que Mgr Benoît Alowonou et cinq autres personnalités très critiques envers le gouvernement togolais ont été alertés par WhatsApp l’année dernière que leurs téléphones portables avaient été ciblés par la technologie d’espionnage.
WhatsApp a annoncé l’année dernière que 1 400 de ses utilisateurs avaient été attaqués avec le malware, qui est fabriqué par le groupe israélien NSO, sur une période de deux semaines en avril dernier.

Discutant de l’attaque dans un discours récent, Will Cathcart, le chef de WhatsApp , qui appartient à Facebook, a évoqué «des exemples horribles de journalistes, de défenseurs des droits de l’homme, de représentants du gouvernement, de chefs religieux… étant espionnés [de] manière vraiment horrifiante». .
WhatsApp a accusé NSO Group dans un procès aux États-Unis d’avoir facilité les attaques contre les 1400 utilisateurs. NSO Group a nié cette affirmation, affirmant que son logiciel est exploité par les gouvernements qui l’achètent. La société a déclaré qu’elle ne pouvait pas révéler les noms de ses clients, qui, selon elle, sont contractuellement obligés d’utiliser le logiciel uniquement contre des criminels et des terroristes.

Des chercheurs du Citizen Lab de la Munk School de l’Université de Toronto, qui suit de près l’utilisation de logiciels espions commerciaux et ont aidé WhatsApp lors de la découverte de la vulnérabilité de 2019, ont confirmé au Guardian et au Monde qu’ils pensaient qu’au moins six personnes au Togo étaient ciblées dans le attaque.
Quatre de ces cibles ont accepté d’être nommées: Mgr Alowonou, un prêtre du nom de Pierre Chanel Affognon, Raymond Houndjo, un proche associé d’un leader politique de l’opposition, et Elliott Ohin, un ancien ministre du gouvernement qui fait partie d’un parti d’opposition.
Bien que l’on ne sache pas qui a perpétré les attaques contre les cibles togolaises, certaines des victimes ont déclaré qu’elles pensaient que le gouvernement togolais était probablement derrière l’effort de surveillance. Un rapport de 2018 Citizen Lab a déclaré que le Togo était l’un des cinq pays africains où un éventuel opérateur de la technologie du groupe NSO était actif.

Les militants pro-démocratie au Togo ont séparément allégué que leurs efforts pour s’organiser ont été entravés par ce qu’ils soupçonnent d’être sous la surveillance des autorités togolaises.
«À l’heure actuelle, Citizen Lab n’indique pas de manière concluante quel gouvernement est responsable de cette attaque», a déclaré John Scott-Railton, chercheur principal à l’organisation. «Mais le fait que ces personnes soient toutes soit des membres d’un parti d’opposition, soit des critiques à l’égard du gouvernement est troublant.
Il s’est dit «particulièrement préoccupé» par le fait que des membres du clergé avaient été ciblés. « Encore une fois, nous sommes loin des types de cibles que les sociétés de logiciels espions comme NSO prétendent être les cibles légitimes de ces cas. »

Le Togo est dirigé par le président Faure Gnassingbé, qui dirige le pays depuis 2005 à la suite de la mort de son père, Gnassingbé Eyadéma, au pouvoir depuis près de quatre décennies.

Les membres de l’ église catholique romaine au Togo font partie des critiques les plus vives du président, y compris Mgr Alowonou, qui a déclaré qu’il pensait être visé en raison de son activisme. «Nous disons parfois des vérités qui irritent les puissants», a-t-il déclaré dans une interview. «Lors des dernières élections, nous avons pris position en faveur de la vérité.»

Alowonou a déclaré qu’il avait initialement supposé que l’alerte qu’il avait reçue de WhatsApp, affirmant qu’il avait été ciblé, n’était qu’un spam. Mais une fois qu’il s’est rendu compte que c’était authentique, il a décrit l’utilisation de logiciels espions contre les dissidents comme «dangereuse pour nos libertés et pour la démocratie».
Le prêtre, Pierre Chanel Affognon, qui a également reçu un message de WhatsApp, a déclaré qu’il montrait que tout citoyen pouvait être ciblé. «J’ai été choqué et cela m’a montré le réel manque de pouvoir politique que j’ai», a déclaré Affognon. «C’est une violation de la liberté des citoyens.»

Affognon était à la tête d’Espérance pour le Togo, un groupe de la société civile qui a fait campagne avant les élections nationales de février 2020. L’élection a abouti à un quatrième mandat de cinq ans pour le président Gnassingbé au milieu d’ accusations généralisées de fraude électorale . Le bureau du président a nié les allégations.
Avant de recevoir le message WhatsApp l’informant de l’attaque, Affognon avait remarqué que les détails de ses conversations privées et des photos qu’il avait partagées sur la plateforme de messagerie étaient rendus publics dans des publications sur les réseaux sociaux qui, selon lui, étaient «pleines de mensonges».

Il n’est pas clair si le ciblage des critiques du gouvernement a conduit à des piratages réussis de leurs téléphones, mais Citizen Lab a déclaré qu’il n’y avait aucune raison de penser que les tentatives avaient échoué. Scott-Railton a déclaré que l’épisode était susceptible d’avoir eu «beaucoup à voir avec une tentative de discréditer et de saper l’opposition politique».

Le bureau du président au Togo n’a pas répondu aux questions envoyées par courrier électronique sur l’incident.
En réponse aux questions sur le Togo, NSO Group a déclaré dans un communiqué: «Nous ne savons pas qui ciblent nos clients gouvernementaux souverains autorisés et vérifiés en utilisant notre technologie, bien qu’ils soient contractuellement obligés de le faire uniquement contre les terroristes et les criminels. Si une enquête est justifiée, NSO en mènera une en suivant nos processus de droits humains à la pointe de l’industrie. »

La société a ajouté: «Nous restons incroyablement fiers de la contribution de notre technologie à la lutte contre le terrorisme et la criminalité grave dans le monde et de notre rôle pour aider les gouvernements à sauver des vies.»
Les opposants au gouvernement togolais ont déclaré qu’il ne les surprendrait pas si le gouvernement était responsable des attaques. Farida Nabourema, qui vit en exil et est la co-fondatrice du mouvement Faure Must Go, a déclaré que les militants pro-démocratie «avaient eu un indice» qu’ils auraient pu être surveillés en 2017, après qu’un certain nombre d’activistes aient été «arrêtés, interrogés et torturés »au cours de conversations qu’ils avaient eues sur une application de messagerie cryptée.

Elle a déclaré que les autres militants étaient «sûrs que le gouvernement était en mesure de puiser dans ce groupe». Il n’y a aucune preuve que la technologie de NSO Group a été utilisée dans l’incident décrit par Nabourema ou qu’elle a été personnellement ciblée par le logiciel espion de l’entreprise. Mais la crainte que les militants pro-démocratie du Togo fassent l’objet d’une surveillance a modifié les habitudes de Nabourema en 2017.

«Nous, militants, avons considérablement limité le type de choses que nous faisons par rapport à il y a quelques années, lorsque nous n’avions pas cette peur», a-t-elle déclaré. «Nous avions l’habitude d’organiser des conférences téléphoniques, nous avions l’habitude d’élaborer des stratégies. Nous avions l’habitude de communiquer clairement en utilisant des plates-formes parce que nous avions l’impression que c’était le seul espace sûr que nous avions vraiment. Et malheureusement, aujourd’hui, nous n’avons plus cet espace sûr.

Source: The Guardian

Atchadam, le Togo et le Mali : qui voit le rapport?

Selon le journal Fraternité,  la position de l’opposition malienne qui a conduit à l’enlisement  de la crise politique que traverse le Mali, a tiré des leçons de  la crise qu’a connue le Togo en 2017 et 2018 et de la posture de Tikpi Atchadam.

Cette crise malienne et la médiation en cours ressemblent fortement à celle que le Togo a connue entre août 2017 et novembre 2018. A l’époque, de nombreuses manifestations ont eu lieu afin de réclamer le départ de Faure Gnassingbé. En plus du droit de vote des Togolais de la diaspora, les manifestants exigeaient une réforme constitutionnelle pour limiter à deux le nombre de mandats présidentiels, appliquée de façon rétroactive. Dos au mur, le gouvernement togolais a fait appel à la Cedeao pour jouer aux médiateurs.

Dès leur arrivée au Togo, les facilitateurs ont, par différents astuces et du dilatoire, brisé la dynamique de contestation. Les manifestations ont été arrêtées. La classe opposante venait ainsi de laisser tomber sa seule arme de pression. Par la suite, la lassitude et les affaires de corruptions impliquant les leaders de l’opposition ont fini par avoir raison de la détermination des togolais.

Au terme de leur médiation, les facilitateurs de la crise avaient proposé une feuille de route floue dans laquelle les revendications des contestataires ont été noyées. D’ailleurs, le pouvoir de Lomé utilisera celle-ci comme argument pour arriver à ses fins. Avec une réforme constitutionnelle taillée sur mesure pour non seulement permettre à Faure Gnassingbé de se maintenir au pouvoir mais aussi de briguer un nouveau mandat et de lui donner la possibilité de se présenter à l’élection présentielle de 2025.

Croyant que la recette utilisée au Togo est universelle, les Chefs d’Etat de la Cedeao se sont dépêchés au Mali pour, cette fois, sauver IBK. Comme solution de sortie de crise, ils recommandent la démission des 31 députés dont l’élection est contestée, la formation d’un gouvernement d’union nationale et la nomination de nouveaux magistrats à la Cour constitutionnelle.

Pour la Cedeao, il n’est donc pas question que le Président  malien démissionne. Pour justifier sa position, elle se cache derrière le respect des  principes démocratiques qui ont vu élire IBK à deux reprises. Dès lors la question se pose de savoir pourquoi la Cedeao ne s’était prononcée contre le départ par la rue de Blaise Compaoré en 2014. Aussi, le peuple malien n’est-il pas libre de retirer le pouvoir aux dirigeants qu’il juge incapables d’accomplir ses désirs.

 

Une leçon pour l’opposition togolaise

Juste après la fin du sommet de la Cedeao, dans un communiqué, les opposants maliens  ont indiqué qu’ils ne baisseraient pas les bras. Ils exigent plus que jamais la démission d’IBK. D’ailleurs, ils appellent à une nouvelle désobéissance civile. Les menaces de sanctions de la Cedeao n’ont donc pas eu d’effet.

Preuve d’une détermination sans faille. Chose qui a cruellement manqué à l’opposition togolaise en 2017 qui a, fait preuve de naïveté. Une opposition qui a vite abandonné les manifestations au profit des discussions sans fond.

L’autre leçon du M5 à l’opposition togolaise est celle de la probité morale incarnée par l’Imam Dicko. Depuis le debut de cette crise, malgré les propositions alléchantes, les membres du mouvement sont restés fermes. Au Togo, en 2017, plusieurs affaires de dessous de table ont éclaboussé les leaders de l’opposition regroupés au sein de la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition (C14).

In fine, la Cedeao qui est accusée depuis quelques temps d’être un « syndicat de chefs d’Etat » qui se soutiennent et se protègent mutuellement, est en train de donner raison à ses détracteurs. Pire encore, la plupart des Chefs d’Etat en pole position dans la médiation au Mali ne sont pas tous des exemples de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption. Deux fléaux contre lesquels le peuple malien est vent debout.

Au-delà, les chefs d’Etat de la sous-région doivent désormais comprendre que la formation d’un gouvernement d’union nationale comme solution «universelle» à toutes les crises est dépassée. Il faut donc proposer de nouvelles alternatives crédibles qui s’alignent sur les aspirations des populations. Sur ce point, il semble que les maliens ont vite compris très tôt ce que les opposants togolais n’ont pas vu venir.

D’ailleurs, ils n’ont pas mis beaucoup de temps pour rejeter les solutions de la Cedeao.

 

Avec le journal Fraternité 

 

 

Covid-19: les personnels soignants toujours exposés au Togo (7 nouveaux cas)

Les 7 cas de contaminations recensés la semaine dernière parmi les personnels soignants du Togo inquiètent les responsables du Syndicat national des Praticiens hospitaliers du Togo (Synphot).

Du 20 au 26 juillet 2020, le Synphot note 7 personnes contaminées dans les rangs des praticiens hospitaliers du Togo. Un constat qui, selon le Syndicat, exprime clairement que les agents de santé ne sont toujours pas suffisamment équipés pour faire face à la pandémie. Des efforts ont été certes faits. Mais ces derniers semblent toujours insuffisants.

« Dans la semaine du 20 au 26 juillet, nous avons eu sept (7) agents de santé contaminés par le coronavirus. Il est important que le personnel soignant soit protégé de façon adéquate et valorisé à sa juste valeur », informe le Synphot qui a profité de sa sortie pour demander au pouvoir d’œuvrer davantage pour la protection des agents de santé .

En première ligne dans la lutte contre la pandémie de Coronavirus qui sévit depuis plusieurs mois au Togo, le personnel soignant reste le plus exposé à la contamination de la Covid-19.

 

Finance inclusive: des prêts plus importants accordés à des entrepreneurs togolais

Le Fond national de la Finance inclusive (FNFI) vient d’octroyer des prêts à quelques  entrepreneurs togolais. Ces derniers sont les tout premiers bénéficiaires du produit « Nkodédé » mis en place par  le FNFI.

Du financement  pour des jeunes et femmes promoteurs d’entreprise en ces temps de crise pandémique est toujours une bonne chose. C’est en tout cas ce que prônent les spécialistes de la finance inclusive comme solution de résilience face à la Covid-19 qui a porté un coup dure à toutes les économies du monde.

Crédits allant jusqu’à 5 millions

Le produit nouveau produit  « Nkodédé » a donc ses premiers bénéficiaires. Il s’agit en effet d’entrepreneures  ayant prouvé qu’ils sont capables de rembourser leurs prêts, (car ayant bénéficié de par le passé de prêts accordés par le FNFI; prêts qu’ils ont d’ailleurs remboursé avec brio).

Ainsi, ces premiers bénéficiaires de « Nkodédé » ont apposé officiellement leurs signatures le vendredi 25 juillet pour bénéficier de crédits allant jusqu’à 5 millions FCFA.

Lancé au début de l’année 2020 par le Président de la République,  « Nkodédé » s’adresse à tous les bénéficiaires des premiers produits du FNFI en fin de cycle qui veulent renforcer et accroître leurs activités. Son objectif, c’est d’offrir aux bénéficiaires ayant franchi tout le cycle de financement des activités génératrices de revenus, des crédits à la hauteur de leurs nouvelles activités. En partenariat avec une banque, le FNFI leur permet à travers ce dispositif de bénéficier jusqu’à 5 millions FCFA pour de plus grands investissements.

Échauffourées à Tsévié: voici ce qui s’est réellement passé

Ce lundi matin, les populations de  Tsévié ont assisté à une scène de violences que cette localiuté n’ab plus connue depuis longtemps. A  une bavure policière qui a conduit à la mort  par  balle réelle d’un sexagénaire, les populations ont répondu par le blocage de la route nationale N 1 sur laquelle ils ont brûlé des pneus. Qu’est ce qui s’est réellement  passé? Notre confrère togotopnews est allé aux informations. Voici son article que nous vous proposons. 

Selon les témoignages recueillis sur place, la scène s’est passée autour de 9 heures. Le vieux assis à côté de l’étalage d’un vendeur d’essence frelaté, a eu la malchance d’être victime de la barbarie des forces de l’ordre. « Il n’a rien fait. Il n’est même pas vendeur d’essence illicite. Lui, il vend de l’eau  à la bonne fontaine. Comme à l’accoutumée, il est juste allé s’asseoir sous l’arbre là-bas, où on vend l’essence. Tout d’un coup, les agents de l’opération entonnoir sont arrivés et ils ont commencé par tirer. Ils lançaient des gaz lacrymogènes et des balles réelles. L’homme a malheureusement reçu une balle au niveau de la main. Rapidement, un frère  qui travaille à coté ici s’est précipité pour l’ emmener à l’hôpital » a relaté un témoin.

 

Révoltées, les populations sont sorties massivement pour exprimer leur colère. Elles ont barricadé la route principale des deux côtés, brulés des pneus et bois de chauffe… empêchant toute circulation. « C’est inadmissible, ce qui s’est passé ce matin. Nous n’acceptons pas qu’on vienne tirer sur nous, alors que nous n’avons rien fait de mal », fustige un autre témoin.

Les forces de l’ordre et de sécurité sont actuellement sur les lieux pour dissuader la population à débloquer la voie. Mais la population se dit ne pas être prêtre à décolérer. « Si notre grand père ne sort pas de l’hôpital saint et sauf, les feux ne seront pas atteint sur la voie. « 

Au Togo, on assiste souvent  aux traques régulières de présumés trafiquants de l’essence frelatée communément appelée « boudè », avec un usage systématique de la force par les agents de l’opération entonnoir.

Avec TogoTopNews

La Team RM trouve un business Angel pour l’entreprise togolaises « Semoa »

L’entreprise togolaise Semoa est l’une des heureuses bénéficiaires de la première édition du concours « The Nest Afrique francophone » qui s’est tenue le mercredi dernier.

 Les 3 finalistes dont Edem Adjamagbo, le créateur de l’entreprise Semoa ont fait le pitch de leurs projets. La séance s’est tenue par visioconférence et a suscité beaucoup d’intérêt auprès des investisseurs.

3 jeunes entrepreneurs : 2 Béninois et 1 Togolais ont présenté leurs projets innovants aux investisseurs. Parmi les Business Angels qui ont pris part à ce webinaire figure l’ancien Premier ministre de la République d’Haïti Laurent Lamothe, Sewu-Steve Tawia, expert en finance et investisseur tech en Afrique et Julius Mupemba, membre du groupe Afrique de France Invest.

Les trois entrepreneurs notamment Franc Agossou, initiateur du projet Easysoft Telecom, Edem Adjamagbo, initiateur de Semoa et Gildas Zodomé de Biophyto ont bénéficié des différents accompagnements des investisseurs pour la mise en œuvre de leurs projets.

Concernant le projet du Togolais Edem Adjamagbo, initiateur de la start-up Semoa qui propose des solutions digitales pour les banques, Laurent Lamothe a indiqué qu’ils sont intéressés à investir la totalité de la requête dans ce projet. Plus de 250 projets ont été soumis dans le cadre de cet appel à projets dont une vingtaine bancable.

Au cours de cette visioconférence, Paul-Harry Aithnard, directeur général d’Ecobank Côte d’Ivoire et directeur régional pour la zone Uemoa, a annoncé être prêt à accompagner les projets bancables de cette initiative. Il a également souligné qu’ils sont prêts à apporter des financements à court ou à long terme, surtout aux projets qui sont dans le domaine digital.

Développement agricole: Koutéra Bataka parle de la mission que lui a confiée le chef de l’Etat

Dans un entretien qu’il a accordé au journal Togo Matin , le ministre de l’Agriculture, de la Production animale et halieutique, Noël Bataka, s’est exprimé sur les grands chantiers de l’agriculture togolaise et les défis face à la crise sanitaire du coronavirus au Togo. Un entretien que nous vous proposons en intégralité.

 

Nommé par décret présidentiel le 25 janvier 2019, quelles sont les grandes missions qui vous ont été confiées ?

Noël Bataka : Les missions sont de mettre en œuvre l’axe 2 du Plan national de développement (PND2021-2022), développer la transformation du secteur agricole et renforcer l’inclusion économique et sociale valorisant le capital humain. Des objectifs qui, s’ils sont réalisés, induiront une forte création de richesses et plus de cinq cent mille emplois.

 

Quelles sont les forces et les faiblesses de l’agriculture togolaise ?

Les forces sont la disponibilité des terres car nous avons 3,6 millions de terres arables et seulement 45% sont actuellement mises en valeur. Le potentiel est énorme, la main d’œuvre agricole importante L’agriculture emploie plus de 70% de la population active togolaise.  En ce qui concerne les faiblesses, le secteur agricole demeure structurellement fragile et sensible aux aléas climatiques. Il est à noter que l’agriculture togolaise est constituée à majorité de petits exploitants agricoles, qui ont encore d’énormes difficultés à accéder aux ressources productives (foncier, accès à l’eau agricole, aux financements agricoles et aux marchés), ainsi qu’à l’encadrement technique adéquat et la formation technique adaptée.

 

D’après la ministre Tchabinandi Kolani-Yentchare, « Les femmes rurales représentent au Togo, 56,4% des actifs agricoles et 43% des transformateurs des biens ». Les études de la FAO soulignent que, « les femmes ont moins accès aux crédits, les intrants et les services ». Selon les données de votre ministère, 51,1 % des femmes travaillent dans le secteur agricole contre 48,9% d’hommes. Comment expliquez-vous le fait que les hommes soient plus au premier plan que les femmes ?

Le Togo a adhéré à plusieurs instruments internationaux prenant en compte les droits économiques sociaux et culturels ainsi que le genre, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination (Cedef) à l’égard des femmes est spécifique à la protection et à la promotion des droits des femmes. L’article 14 de la Cedef met l’accent sur la protection spécifique des femmes rurales. Il fait obligation aux Etats parties de veiller à ce que la femme rurale bénéficie des mêmes opportunités que la citadine, vu le rôle important qu’elle joue dans la survie de la famille et dans le développement économique du pays. Les défis liés à la prise en compte du genre dans le secteur agricole vont au-delà d’une simple autonomisation des femmes. Il s’agit d’un développement dans le but de réaliser les engagements juridiques et politiques pris par le Togo en la matière. La prise en compte du genre contribue à la réduction de la malnutrition, à l’amélioration des conditions de vie des familles, au renforcement des capacités des différents acteurs et actrices évoluant dans le secteur, à la réduction de la pauvreté et au développement durable.

 

L’accès au foncier est l’une des difficultés auxquelles sont confrontées les femmes du secteur agricole au Togo. Quelles actions menez-vous pour remédier à cela ?

Le problème foncier reste un défi à relever pour le gouvernement. Pour pallier le problème foncier, le gouvernement a mis en place à partir de 2011 des Zones d’aménagement agricoles planifiées (Zaap) pour l’installation des producteurs et productrices individuellement ou en groupe. Une priorité est donnée aux organisations des femmes ou mixtes (qui ont au moins 50% de femmes parmi leurs membres) dans la répartition. De nos jours, on dénombre au total 38 Zaap en exploitation sur toute l’étendue du territoire national pour 4344 emplois des jeunes dont 1835 femmes représentant 42,25% des producteurs. Depuis 2011, des cellules focales genre ont été mises en place dans tous les départements ministériels en vue de veiller à l’intégration du genre et à sa prise en compte dans les politiques, programmes et projets de développement et de coordonner les actions en la matière dans lesdits ministères. Le gouvernement travaille pour la transversalisation du genre dans le secteur agricole. Nous nous félicitons de l’initiative de la FAO et de la commission de la Cedeao à laquelle nous sommes partie prenante. L’évaluation de la situation du genre dans le secteur de l’agriculture, du développement rural et dans la mise en œuvre du programme national d’investissements agricoles et de sécurité alimentaire (Pniasa) a été initiée en vue de s’assurer que les femmes bénéficient pleinement de la transformation du secteur agricole et la croissance agricole inclusive.

 

La cartographie de la fertilité des sols agricoles révèle que près de 90% des sols des Savanes et Kara sont très pauvres en potassium. Comment comptez-vous enrichir ces sols afin de les rendre plus productifs ?

On peut rendre ces sols plus productifs en utilisant des engrais NPK avec une teneur élevée en potassium ou en faisant des apports complémentaires en engrais potassiques surtout en sulfate de potassium pour éviter d’acidifier les sols. Toutefois l’utilisation des engrais organiques et la restitution des résidus de récoltes sont des pratiques primordiales pour rendre plus efficace et efficiente toute fertilisation minérale. Le potassium est souvent présent dans le sol et dans les plantes sous forme d’ions K+. Malheureusement nos sols en sont déficients tout simplement parce que l’élément potassium (naturellement contenu dans les minéraux comme la kaolinite) a été pendant longtemps prélevé par les cultures sans qu’il y ait restitution au sol. La seule solution pour rétablir le niveau de potassium de nos sols agricoles est de : (1) pratiquer la restitution des résidus des cultures aux sols et (2) apporter des engrais potassiques (K2SO4 et KCl) aux cultures. Par exemple, la paille de riz est riche en potassium. Mais la longue période nécessaire à sa décomposition n’encourage pas les producteurs à l’enfouir dans le sol au moment du labour. Ils préfèrent soit l’enlever du champ soit la brûler.

 

La transformation et la consommation locale souffrent en raison du manque d’industries et de la concurrence. Quels sont les mécanismes pour pallier cette situation ?

D’ici cinq (05) ans, la filière avicole va générer cent cinquante mille (150 000) emplois décents, et plusieurs milliards de FCFA de chiffres d’affaires à condition que la volaille locale soit mieux distribuée. Aujourd’hui, si les importateurs prenaient les produits locaux au Togo, le secteur agricole connaîtrait une progression en flèche dans les prochaines années avec de milliers d’emplois pour la jeunesse togolaise. Selon les statistiques, les importateurs et distributeurs introduisent plus de 60 conteneurs de poulet au pays par mois. Pour booster la production locale, accroître l’économie nationale et créer de multiples emplois, nous avons eu des échanges avec les importateurs pour commercialiser les produits locaux.

C’est pour offrir toutes les chances de développement à la filière avicole que les autorités du secteur agricole ont sorti le 16 mai 2020, une note portant obligation de signature de contrat de fournisseur de volailles locales. Mais fonctionnant toujours avec pédagogie, un délai de quinze (15) jours a été accordé aux importateurs et distributeurs de produits de volailles pour se conformer. Avec la mise en œuvre et le respect de cette mesure, c’est tout le secteur agricole togolais qui sera redynamisé dans les cinq prochaines années, et cela favorisera : la création d’emploi pour les éleveurs, les producteurs de maïs et soja qui vont fournir des matières premières ; l’augmentation de la production de volaille locale ; la création d’emploi dans les abattoirs et une hausse de la croissance économique.

De plus, la consommation de ces volailles locales est bonne pour la santé et leur conservation ne nécessite pas l’utilisation des produits chimiques. Il faut signaler que l’autorité n’agit pas de son propre gré en prenant cette mesure, mais ceci s’inscrit dans la vision du gouvernement, notamment la réalisation du Plan national de développement (PND) dans son axe 2, qui prévoit la promotion et la valorisation des produits agroalimentaires locaux.

 

Comment parvenez-vous à satisfaire les jeunes entrepreneurs agricoles togolais ?

L’outil de développement de compétences « Camp du Futur » a été couplé avec celui de « Simulgames », une plateforme numérique de formation massive basée sur des jeux de simulation sur mobile. Elle permet aux producteurs d’acquérir et d’améliorer leurs connaissances sur les bonnes pratiques culturales dans les filières de cacao, du riz et du maraichage, aussi bien en français que dans les langues locales, notamment en Ewé et en Kabyè. Grâce à cet outil didactique, des centaines de personnes poursuivent aujourd’hui les formations de manière ludique, améliorant ainsi leurs connaissances sur les meilleurs itinéraires techniques pour avoir les meilleurs rendements dans leurs exploitations.  La capitalisation des outils utilisés et les ressources humaines nationales mises à contribution ont permis de disposer d’une cinquantaine de personnes ressources qui ont pu démultiplier la formation dans treize autres camps du futur durant la période de janvier à février 2020 sur toute l’étendue du territoire pour toucher près de 15 000 acteurs qui ont vu leurs capacités renforcées. Tous les plans d’affaires finalisés à l’issue de ces formations, sont pour certains en train d’être mis en œuvre et d’autres en cours d’études au Mifa pour permettre aux promoteurs d’être soutenus financièrement dans la concrétisation de leurs idées de projets.

 

Depuis le 06 mars 2020, le Togo est confronté au coronavirus. Comment cette crise sanitaire a-t-elle impacté le secteur et la mise en œuvre des projets ?

A l’heure où les Etats à travers le monde sont amenés à prendre de plus en plus de dispositions limitant les mouvements aussi bien des hommes que des marchandises, le risque de voir augmenter le niveau d’insécurité alimentaire et nutritionnel de nos populations est évident. En effet, les restrictions des déplacements ont handicapé l’accès des unités de transformations aux matières premières ainsi qu’au matériel et aux équipements pour maintenir un niveau soutenable de production et de transformation des produits agricoles, de même que l’exportation des produits agricoles et l’approvisionnement des marchés de consommation.

La crise a aussi limité les transactions entre les bassins de production et les milieux urbains fragilisant les capacités des commerçants qui animent les marchés ruraux et les petits producteurs qui n’ont pas pu écouler leurs produits surtout les produits maraîchers et les céréales telles que le maïs qui sont toujours sous les bras de certains producteurs. La crise a limité aussi les transferts monétaires de la diaspora et le préfinancement que des commerçants ont l’habitude de faire aux producteurs. Ceci limite les capacités de ces derniers à investir pour lancer leur nouvelle campagne agricole.

 

Face à la pandémie, quelles sont les mesures de riposte pour amortir le choc agricole subi ?

Le gouvernement s’est engagé avec les partenaires, pour aider et amortir le choc de la crise sanitaire sur les activités agricoles et accompagner l’Etat dans le domaine agricole dans la mise en œuvre du plan de riposte agricole, covid-19. Etant entendu que le secteur tertiaire va subir une forte baisse, seule une croissance du secteur primaire en général et de l’agriculture en particulier pourra soutenir l’économie et fournir les quantités de produits pour maintenir la sécurité alimentaire dans le pays. Il va de soi que la transformation locale des productions vienne compenser la baisse des importations que l’on observe déjà. Pour ce faire, le gouvernement s’est organisé pour soutenir et relancer les activités des différents maillons des différentes chaînes de valeur agricoles dans le but de créer et de consolider les emplois, d’augmenter les revenus des producteurs agricoles afin d’éviter qu’ils ne rebasculent dans l’extrême pauvreté.

Ainsi, le gouvernement met en œuvre un programme de facilitation d’accès aux producteurs en accompagnant des agrégateurs à fournir aux producteurs des kits d’intrants sous forme d’un crédit que les agriculteurs auront à rembourser à travers un mécanisme de collecte et de mise en marché des productions par ces agrégateurs.

 

Qu’est-ce qui est fait à ce jour pour rendre le dispositif durable ?

Afin de rendre le dispositif fiable et pérenne, il est procédé entre autres : à  la mise en place de la base de données des agrégateurs par filière à laquelle sont affiliés des groupes d’entente solidaire de producteurs identifiés et enregistrés dans les villages par chaque agrégateur, une connaissance plus fine des clients avec une meilleure organisation à travers le lien chaque producteur à un seul agrégateur, une structuration des chaînes de valeur permettant de mieux retracer chaque acteur et ce, avec l’appui  des services techniques sur le terrain, l’organisation des acteurs en interprofessions assortie de contrats signés entre eux et le Mifa. Il est également le relèvement du niveau de collaboration entre tous les acteurs de la chaine, la facilitation d’accès aux producteurs agricoles de semences de variétés à haut rendement à l’instar de semences hybrides, l’aménagement et la maîtrise de l’eau de manière progressive dans les bassins de production et le déploiement des kits d’irrigation, la sécurisation foncière à travers la mise en place de zone d’aménagement agricole planifié (Zaap), ainsi que la planification de périmètres de production dédiés à des cultures suivant les potentialités évaluées à travers la carte de fertilité des sols.

 

D’autres actions sont-elles prévues par le Plan national de développement ?

En outre le plan prévoit des kits de production dans les filières animales, halieutiques et dans la transformation et commercialisation des produits agricoles et alimentaires. Ce dispositif rénové et plus efficace a pour finalité de mitiger les risques dans le secteur agricole et offrir ainsi aux institutions financières une meilleure lisibilité des opportunités du secteur en terme d’accroissement des cycles de production, la rentabilité des exploitations axées désormais sur des outils modernes de gestion avec une traçabilité accrue via la digitalisation. Pour y arriver, le gouvernement a sollicité des institutions bancaires et de structures de financement décentralisées le financement des agrégateurs ainsi que les entreprises agricoles engagées dans le processus aux côtés de l’Etat.

Le gouvernement togolais reste convaincu que la mobilisation des ressources pour renforcer les activités agricoles, dans un contexte économique fortement impacté par la Covid-19, devra contribuer à maintenir la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans notre pays et à soustraire les petits producteurs, les jeunes et les femmes de la vulnérabilité et de la précarité.

 

Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face sur le terrain en cette période de coronavirus ?

Malgré la situation nous avons la responsabilité de rester aux cotés des producteurs pour les accompagner à avoir accès aux facteurs de production (intrants, mécanisation, etc.) et les aider à trouver des solutions aux problèmes de marchés.

 

Vous avez récemment échangé avec vos pairs d’Afrique sur la sécurité alimentaire en cette période de crise sanitaire de la Covid-19. Quelles sont les résolutions prises pour y parvenir ?

Nous avons fait cas des différentes mesures prises par le gouvernement togolais face à la pandémie de la Covid-19 pour la réussite de la campagne agricole 2020-2021 notamment, la facilitation de l’accès aux facteurs de production, la promotion de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles. Les ministres ont réitéré l’engagement de l’Afrique à éliminer la faim d’ici 2025. La commissaire de l’Union africaine, H.E. Josefa Leonel Correia Sacko, a réaffirmé l’engagement de l’institution à accompagner la mise en œuvre des plans nationaux de riposte, en collaboration avec la Banque africaine de développement et la Banque mondiale.

 

Quels sont les mécanismes mis en œuvre  pour une bonne gestion de « l’après-covid » ?

Pour une bonne gestion de cette pandémie, le gouvernement a procédé à la facilitation de l’accès aux facteurs de production (130 tracteurs sur toute l’étendue du territoire national, 100.000 tonnes d’engrais, et des semences améliorées, des crédits agricoles à travers le Mifa, l’accompagnement des producteurs, etc.), la promotion de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles.