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Ghana : vers la redéfinition des soins de santé mentale

Le Ghana bénéficie d'un appui de l'OMS pour améliorer l'accès à des soins de santé mentale intégrés de qualité pour…

Le Ghana bénéficie d’un appui de l’OMS pour améliorer l’accès à des soins de santé mentale intégrés de qualité pour plus de cinq millions d’habitants.Les troubles mentaux et neurologiques liés à la consommation de substances représentent plus de 10% de la charge de morbidité mondiale. La perte de productivité résultant de la dépression et de l’anxiété, deux des troubles mentaux les plus courants, coûte chaque année 1000 milliards de dollars à l’économie mondiale. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, plus de 75% des personnes atteintes de troubles mentaux ne reçoivent aucun traitement.

Au Ghana, le gouvernement a déployé des efforts pour améliorer les services de santé mentale à tous les niveaux. Toutefois, d’importantes lacunes subsistent, puisque, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), seulement 2% environ des 2,3 millions de personnes vivant avec des troubles mentaux dans ce pays d’Afrique occidentale bénéficient d’un traitement psychiatrique et d’un soutien de la part des établissements de santé.

Pour aider des pays comme le Ghana à combler les lacunes en matière de santé mentale, l’OMS a mis en place l’Initiative spéciale du Directeur général pour la santé mentale (DG-SIMH), dont l’objectif est de faire en sorte que tous les membres de la population cible des pays sélectionnés atteignent le niveau le plus élevé de santé mentale et de bien-être.

Selon le rapport de l’OMS, l’initiative quinquennale soutenue par le gouvernement norvégien vise à permettre à 100 millions de personnes supplémentaires d’accéder à une santé mentale de qualité et abordable dans 12 pays du monde.

Avant sa mise en œuvre au Ghana, l’OMS a aidé le pays à élaborer un plan national de mise en œuvre et aide actuellement les six nouvelles régions du pays à élaborer leurs plans régionaux en vue d’une mise en œuvre efficace.

« Nous reconnaissons le rôle important des parties prenantes dans la mise en œuvre de cette initiative. C’est pourquoi nous voulons que les régions définissent leurs stratégies de mise en œuvre afin qu’elles puissent s’approprier le processus et renforcer les partenariats pour atteindre la couverture sanitaire universelle en matière de santé mentale », a déclaré Dr Joana Ansong, responsable des maladies non transmissibles et des facteurs de risque à l’OMS au Ghana, lors de la réunion de lancement de l’initiative dans la région du Nord-Ouest du pays.

Le Ghana a lancé l’initiative en juillet 2022 et sa mise en œuvre devrait commencer au troisième trimestre de 2022 et s’étaler sur cinq ans, dans le but d’améliorer l’accès à des soins de santé mentale intégrés de qualité et centrés sur la personne pour 5,2 millions de Ghanéens supplémentaires.

L’initiative DG-SIMH de l’OMS fera progresser les politiques de santé mentale, la sensibilisation et les droits de l’homme, et renforcera les interventions et les services de qualité pour les personnes souffrant de troubles mentaux, notamment de toxicomanie et de troubles neurologiques.

Pour les autorités sanitaires du Ghana, cette initiative est une excellente occasion de renforcer le système de santé mentale tout en mobilisant les communautés pour créer un environnement dépourvu de stigmatisation et d’abus à l’encontre des personnes atteintes de troubles mentaux.

« Nous devons créer un environnement suffisamment propice pour que les personnes souffrant de troubles mentaux puissent se manifester et demander de l’aide à tous les niveaux du système de santé », a déclaré Dr Marion Okoh-Owusu, directrice de la santé de la région Ouest-Nord, soulignant que « cette initiative spéciale nous donne l’occasion de redéfinir les soins de santé mentale au Ghana ».

L’Initiative spéciale du Directeur général pour la santé mentale (DG-SIMH) de l’OMS pour la santé mentale s’appuiera sur les succès d’autres interventions en matière de santé mentale, comme l’Initiative QualityRights qui contribue à améliorer la qualité des soins et à promouvoir les droits de l’homme des personnes atteintes de troubles mentaux.