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Soudan du Sud: le président Kiir accepte une demande clé de l’opposition dans l’intérêt de la paix

Le président Salva Kiir a annoncé samedi sa décision de revenir à un système fédéral de dix Etats au Soudan…

Le président Salva Kiir a annoncé samedi sa décision de revenir à un système fédéral de dix Etats au Soudan du Sud, une demande clé de l’opposition, ouvrant la voie à la formation d’un gouvernement d’union et à la fin d’une guerre civile meurtrière.

« Nous venons de faire un compromis dans l’intérêt de la paix (…) J’attends de l’opposition qu’elle fasse de même », a déclaré le président Kiir à l’issue d’une réunion à Juba de hauts responsables du gouvernement et de l’armée.

Le président Kiir et le chef rebelle Riek Machar sont sous pression pour résoudre leurs différends d’ici à la date-butoir du 22 février fixée pour former un gouvernement d’union dans le cadre d’un accord de paix.

Le nombre d’États régionaux ainsi que le tracé de leurs frontières étaient la principale pierre d’achoppement des négociations en vue de la formation de ce gouvernement.

A deux reprises déjà, MM. Riek et Machar ont échoué à respecter la date-butoir fixée pour former un gouvernement d’union afin de mettre un terme à une guerre civile qui a fait depuis 2013 plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Lorsqu’il a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud comptait dix Etats, conformément à sa Constitution. Le président Kiir avait porté leur nombre à 28 en 2015 puis ultérieurement à 32, une mesure largement vue comme un moyen d’augmenter le nombre de ses alliés placés à des postes à responsabilités.

Les entretiens de MM. Riek et Machar la semaine dernière en Ethiopie n’avaient pas permis de régler leurs différends, mais l’annonce faite samedi par le président Kiir répond à l’une des principales demandes de M. Machar.

Ce dernier n’a pas réagi dans l’immédiat.

– Une décision « nécessaire » –

« Cette décision n’est peut-être pas le meilleur choix pour notre peuple mais pour la paix et l’unité du pays, la présidence la considère comme nécessaire », a déclaré le gouvernement dans un communiqué.

Le président Kiir a « décidé de revenir aux dix Etats du pays et à leurs comtés », a indiqué la présidence dans un communiqué.

M. Kiir avait à plusieurs reprises dans le passé refusé de modifier sa position sur le nombre d’Etats fédéraux mais subissait une pression internationale croissante pour parvenir à un compromis.

M. Machar avait averti qu’il ne pourrait pas redevenir vice-président si le nombre d’Etats était maintenu.

La question des Etats sera finalisée une fois le gouvernement formé, selon le communiqué de la présidence.

Outre dix Etats, existeront trois « zones administratives »: Ruweng, Pibor et Abyei, une région frontalière revendiquée par le Soudan voisin.

MM. Kiir et Machar sont des rivaux de longue date qui se sont combattus puis réconciliés à de multiples reprises.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

La signature d’un accord de paix en septembre 2018 a permis de réduire les combats au Soudan du Sud mais une commission des droits humains de l’ONU a regretté début février une multiplication des violences armées et des atteintes aux droits de l’Homme à l’approche du 22 février.

Un nouveau report dans la formation d’un gouvernement d’union nationale n’est « ni désirable, ni faisable à ce stade du processus de paix », a estimé dimanche l’organisation est-africaine Igad, médiatrice dans le conflit sud-soudanais.