Le premier sommet sino-arabe aura lieu le 9 décembre prochain en Arabie saoudite, une rencontre qui entrevoit des lendemains meilleurs dans le renforcement des relations économiques et commerciales entre la Chine et les pays arabes.
A cet égard, le président chinois Xi Jinping est arrivé mercredi à Ryad, pour une visite officielle de trois jours, au cours de laquelle il assistera à ce sommet, ainsi que deux autres sommets : Le sommet saoudien-chinois et le sommet Pays de golfe-Chine.
Plus de 30 dirigeants de pays et d’organisations internationales devraient participer au sommet arabo-chinois, tandis que le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazouani est arrivé ce soir à Jeddah, accompagné d’une délégation qui comprenait cinq ministres et plusieurs hauts responsables, pour prendre part à ce sommet.
L’autre sommet saoudo-chinois constitue une étape importante dans les relations entre les deux pays dans la mesure où plus de 20 accords bilatéraux seront signés, pour un montant de 29 milliards de dollars.
Les deux pays devront également conclure un « Partenariat stratégique », avec un plan visant à harmoniser entre la « Vision 2030 » que le Royaume d’Arabie saoudite met en œuvre depuis des années pour le progrès économique, et l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route lancée par Beijing pour renforcer sa position économique dans le monde.
A son arrivée à Riyad, le président chinois s’est dit heureux de participer à ce premier sommet sino-arabe ainsi que du tout premier sommet Chine-Pays du Golfe.
Dans une brève déclaration, le chef de l’Etat chinois a rappelé que son pays et l’Arabie saoudite entretiennent « une relation étroite d’amitié, de partenariat et de fraternité », notant que depuis l’établissement des relations diplomatiques bilatérale il y a 32 ans, « les deux parties ont renforcé la compréhension et la confiance mutuelles ».
Et de conclure que « la coopération entre les deux pays a débouché sur des résultats fructueux dans nombre de domaines, et les deux parties maintiennent une communication et une coordination étroites sur les questions internationales et régionales ».
Pour sa part, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal Bin Farhan Bin Abdullah, a qualifié les relations entre son pays et la Chine de « stratégiques et d’étroites à la lumière des développements et des mutations qui se produisent sur la scène internationale ».
Dans un communiqué, le chef de la diplomatie saoudienne a estimé qu’en abritant trois sommets, Ryad « confirme sa volonté de développer des relations stratégiques distinguées avec la Chine « , exprimant la détermination de son pays à travailler avec la Chine et les pays du Golfe et arabes pour « intensifier la coopération dans les domaines politique, économique, social, afin de parvenir à plus de sécurité, de stabilité, de croissance et de prospérité pour tous.
Cité dans le communiqué, l’ambassadeur saoudien en Chine, Abderrahmane bin Ahmed Al-Harbi, qualifié d' »historique et de grande importance » ces assises qui confortent la position du Royaume en tant que pays leader dans les régions du Golfe et arabe.
Pour lui, « les dirigeants chinois tenaient à ce que le Royaume soit le premier hôte des sommets Chine-Golfe et Arabo-chinois, en raison du statut et de l’importance du Royaume au niveau de la région du Golfe et arabe.
Etablies en 1990, les relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et la Chine ont connu un développement remarquable depuis 2016, lorsque le président chinois s’est rendu à Riyad dans le cadre d’une tournée dans la région, suivie de la visite du roi saoudien Salman bin Abdulaziz en Chine en 2017, puis la visite du prince héritier Mohammed ben Salmane en Chine en 2016 et 2019.
Les chiffres montrent que les échanges commerciaux entre les deux pays en 1990 valaient 500 millions de dollars, un volume qui a bondi en 2000 pour atteindre 3 milliards de dollars. En 2021, la valeur des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint 88 milliards de dollars, et durant les dix premiers mois de 2022, le volume des échanges commerciaux a dépassé les 97 milliards de dollars.
L’Arabie saoudite est le premier partenaire commercial de la Chine dans la région, et elle se positionne également au premier rang des pays exportateurs de pétrole vers la Chine. A cet égard, l’ambassadeur saoudien en Chine a annoncé que « le Royaume est la première destination des investissements étrangers chinois au cours du premier semestre de cette année, avec une valeur de 5,5 milliards de dollars, ce qui équivaut à 20% du total des investissements étrangers chinois durant cette période.
Dans une interview à la presse, le diplomate saoudien a déclaré que les deux pays « cherchent à approfondir leur coopération économique à travers les points de rencontre entre la « Vision 2030 » du Royaume et l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route », du fait que le Royaume bénéficie de son stratégie visant à relier l’Asie à l’Afrique et à l’Europe.
Il a expliqué que le premier projet de coopération saoudo-chinois au niveau de l’initiative « La Ceinture et la Route » a été inauguré en 2019. Il s’agit du projet de la société chinoise « Pan Asia » pour les industries de base et manufacturières dans la ville de Jizan, au sud-ouest du Royaume. Dans sa première phase, ce projet a mobilisé des investissements de l’ordre de 1,15 milliard de dollars.
Les deux pays prévoient de renforcer leur coopération pour englober les secteurs de l’éducation et de la culture, comme a été annoncé par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman lors de sa visite en Chine en 2019, outre l’inclusion de la langue chinoise dans les programmes d’enseignement en Arabie saoudite. Aussi, l’Arabie saoudite compte envoyer un grand nombre d’étudiants en Chine pour poursuivre leurs études.
En 2019, le ministère saoudien de la Culture a lancé le « Prix Prince Mohammad bin Salman pour la coopération culturelle entre l’Arabie saoudite et la République populaire de Chine ».